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Mercredi 23 avril 2014
23 - Emmanuel BERL.
1892-1976. Ecrivain journaliste.
7 L.A.S. à son cher François (Jean Effel).
S.d. 13 pp.
in-8 et in-4.
300 / 350
€
Correspondance amicale avec le dessinateur ; Mireille
l’a tenu au courant de sa conversation avec Albert ; il
n’y attache qu’une importance limitée car il pense ne
rien écrire ni signer avant la parution de l’Histoire de
l’Europe (…) ; il ne veut pas se mêler à des futilités,
mais veut bien qu’il lui écrive pour ne pas le laisser vers
les disputes, polémiques et brouilleries, dans une
époque dont je déplore avant tout la hargne et la mé-
chanceté (…). Il fait part encore de divers travaux, dont
il charge Effel de corriger les épreuves avant de les pré-
senter à Julliard ; Tâcher de voir les épreuves de L’In-
nocence, dont il croit la 3
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partie loupée ; Berl répète à
plusieurs reprises qu’il n’a pas le goût des voyages ; Je
voudrais prendre dans une confortable bibliothèque,
mes quartiers de vieillesse. Mais je crains que vous ne
soyez condamnés aux difficultés matérielles et poli-
tiques jusqu’à la fin de nos jours (…). Dans une autre
lettre, il mesure sa « solitude versaillaise » et combien
il a été heureux avec lui et Pachon, rue Montpensier ; il
évoque alors la vie à Paris ; il y a hausse sur le cyanure
de potassium ; on va vers le ticket de poison (…). Il y
a en France trop de faiblesse et de méchanceté pour
faire supporter une occupation ou une révolution (…) ;
il a reçu une lettre de Malraux qui a souffert d’une re-
chute. A propos d’une dispute avec Pachon, la femme
d’Effel ; Quittant Paris ce soir, je veux vous dire que je
suis peiné d’être sans rapports avec vous depuis le
Magazine filmé. Si rompu que je sois aux intermit-
tences de la vie, je pense que vous devez nourrir
contre moi quelques griefs (…) Il faut être ménagé de
l’amitié si dérisoires que soient nos sentiments, nos
futilités naturelles (…). Je ne suis pas moins contristé
et déçu par Pachon que par vous (…). Etc.
24 - Georges BERNANOS.
1888-1948. Ecrivain.
L.A.S. (à Geneviève Perreau).
La Pinède - Bandol, 7
mars 1946. 2 pp. in-4.
200 / 250
€
L’écrivain admire Assia Lassaigne pour son tendre et
déchirant et miraculeux petit livre. Cependant, il
décline la proposition de collaborer à sa revue ; Rien ne
peut plus me plaire qu’un défi si gracieux et si
pertinent à une civilisation de goujats et de robots dont
la désintégration est d’ailleurs heureusement
prochaine. Mais je n’ai jusqu’ici jamais collaboré à une
Revue de ce genre, je risquerais de n’y être ni simple,
ni naturel, alors que le naturel et la simplicité sont la
perfection de l’art (…).
25 - Georges BERNANOS.
1888-1948. Ecrivain.
L.A.S.
La Pinède Bandos, Vas, s.d. 4 pp. bi-feuillet in-
8 ; plis.
200 / 250
€
(…) Ce que vous me dites de la dureté de cœur n’est
que trop vrai. Mais il y a aussi cette espèce de
crispation de l’âme, lorsque la prière ne la détend
jamais assez. On ne peut pas être bon, il faut d’abord
être détendu. En somme la prière est le sommeil de
l’âme, une récupération profonde ; mais nous ne
sommes malheureusement pas assez saints pour
perdre connaissance et nous endormir chaque fois
dans le Seigneur. Ça ne nous arrivera probablement
qu’une fois, de nous endormir dans le Seigneur ! (…).
Il demande à son correspondant s’il aura du temps à
lui accorder pour une Revue.
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