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Mercredi 23 avril 2014
189 - François MAURIAC.
1885-1970. Ecrivain.
Correspondance à Jean Blanzat.
Malagar (pour la
plupart), 1939-1964. 72 pp. divers formats, 36 l.a.s., 3
c.a.s., 3 l.t.s., carte de visite annotée ; parfois
accompagnées de leurs enveloppes.
2000 / 3000
€
Belle correspondance entre Mauriac et le jeune
Blanzat, touchant de près les événements de la Guerre
et l’angoisse des combats spirituels et littéraires, qui
aboutiront à l’engagement des deux écrivains dans la
Résistance. Par la suite, Mauriac évoque largement ses
travaux littéraires mettant toujours en avant sa foi
chrétienne et l’amitié sincère avec Jean Blanzat. Sont
également mentionné les noms de Maurras, Paulhan,
Duhamel, Sartre (dont il veut voir la pièce), etc. avril
1939 : Je ne crois pas à la guerre, mais en ces jours
d’angoisse, je pense à vous (…). Il me semble que
cette ombre affreuse sur nos vies me rendra plus
douce, notre rencontre dans un monde délivré de ce
cauchemar (…). Septembre 1939 ; La guerre est le fruit
monstrueux de tout ce que la malice humaine et sa
férocité et son orgueil accumulent. Le Royaume du
Christ « n’est pas de ce monde ». Il est au dedant de
nous (…). Il espère que l’expérience de la dernière
guerre rendra les généraux économes de la vie du
soldat. L’amitié, c’est de se connaître et tout de même
de s’aimer d’un amour sans torture. Moi, surtout, à
cause de mont « attitude », j’ai besoin qu’un ami
cherche au-delà, l’être que je suis (…). Il est dur de se
dire qu’on écrit que pour se dénuder, se livrer nu, et
qu’on atteint qu’à sculpter son propre masque (…). Je
ne puis vous parler, à vous combattant, de tout ce que
m’inspirent les événements : ils dépassent en tragique
le destin d’une nation ; Hitler a choisi de faire sauter le
mande avec lui (…). C’est difficile de croire à la
lumière, dans cette nuit atroce (…).1942 : Il s’est remis
au travail et est touché de l’attention portée sur ses
souffrances, ajoutant ; Il y en a une qui peut-être les
dépasse toutes, c’est d’avoir perdu le pouvoir de
souffrir, c’est-à-dire d’aimer « à mourir » (…). Dieu,
c’est cette exigence au-dedans de nous (…) cette
exigence de pureté et de perfection contre laquelle
nous nous débattons misérablement (…). Etc.
190 - François MAURIAC.
1885-1970. Ecrivain.
2 L.A.S. dont à Marc Bernard.
Malagar (St-Maixant),
octobre 1952.3 pp. ½ in-8, adresse en coin.
200 / 300
€
Réflexions de l’écrivain à propos de Zola : Non l’œuvre
de Zola (que je ne sous-estime nullement) n’a jamais
compté pour moi. Je n’y suis jamais entré, bien que
j’aie lu ce qui passe pour le meilleur (…). Zola lui est
même étranger, lui reprochant de n’être pas catholique
mais avouant aussi que l’écrivain était dénigré dans sa
famille ; (…) La bonne presse (…)
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