Mercredi 23 avril 2014
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membres d’un corps n’on aucun des droits accordés au
Corps dont ils font partie,
c’est un des premiers principes
de notre cérémonial, et l’Empereur nous l’a rappelé
fortement dans l’instruction qu’il a donnée à la
Commission qu’il avait nommée pour réviser
l’étiquette
(…). On a confondu souvent dans cette
circonstance-ci les Te Deumnombreux que leministre des
Cultes fait chanter, avec les Te Deum très rares où Leurs
Majestés assistent. Pour les premiers, j’ignore quelle règle
a établie le ministre des Cultes pour les places, et il est
possible qu’il ait donné les travées auxmembres des corps
et des autorités qui ne faisaient pas parties de la
Cérémonie. Quant aux Te Deum où Leurs Majestés
assistent, excepté les tribunes construites dans le bas du
chœur pour la famille impériale, le Corps diplomatique, les
étrangers, les Maisons des Princes et des grands officiers
de l’Empire, il n’y a pas de places assignées à personne,
les Corps appelés à la cérémonie sont seuls placés à leur
rang sur des banquettes (…).
Toute autre personne
quelconque ne peut entrer qu’avec des billets ; elles se
placent indistinctement ou dans la nef ou dans les
travées sans aucune différence de rang, ainsi qu’au
spectacle de la Cour. J’ai cru seulement cette fois-ci
faire une chose agréable aux membres du Corps
législatif (…) et de les prévenir qu’avec leur costume
et leur uniforme, ils seraient reçus sans billet (…).
261 - [SCIENCES]. Environ 40 documents.
400 / 500
€
Notamment Maurice Ardent, Alexandre Bertrand, Charles
Bonaparte, Paul du Bois- Reymond (belle lettre scientifique
en allemand), Guerrier de Dumast, François de Ferrussac,
Guillaume Louis Figuier, Aubin Louis Millin de
Grandmaison, Lescan, Pierre Emile Levasseur, Charles
Joseph Pougens, Etienne Ratte, GeorgesMarie Raymond,
Désiré Raoul Rochette, ProsperTarbe, AlexandreTessier…
On joint une quinzaine de cartes de visite et pièces
autographes de scientifiques (Emile Picard, Henri Poincaré,
etc…).
262 - [SIEGE DE TOULON].
Manuscrit.
Evénement malheureux arrivé à Mr Roux
père,
com[missai]re de marine,
et à son fils aîné à
l’entrée de l’armée française dansToulon, le 30 frimaire de
l’an 2me de la République, répondant au 20 Xbre 1793. Fait
véritable écrit par lui-même. S.l.n.d. (vers 1801). Petit in-4,
[15] ff. n.ch., texte réglé au crayon, en feuilles, cousu.
500 / 800
€
Récit d’un rescapé des fusillades du Champ-de-Mars qui
marquèrent l’entrée des troupes républicaines dansToulon
repris aux Anglais les 20 et 21 décembre 1793. Menés par
les quelques 300 ”patriotes” qui avaient été détenus dans
les flancs du vaisseau Le Thémistocle, les soldats
massacrèrent sans discernement les habitants qui leur
étaient désignés, avant même que les représentants de la
Convention pussent installer une commission judiciaire.
Arrêté avec son fils aîné âgé de seize ans dans la première
charrette destinée au Champ-de-Mars, le narrateur prétend
avoir fait partie des fusillés et avoir subi les coups de grâce
au sabre, sans recevoir de blessures fatales, et avoir pu
ensuite quitter le lieu de l’exécution, se reposer dans une
maison de campagne dévastée dans le quartier de Siblas,
avant de se réfugier chez des parentes : Nous essuyâmes
cinq décharges et aucune ne nous atteignit quoique la
troupe tira presque à bout-portant. Tous ceux qui étaient
auprès de nous ayant été tués, l’Etre suprême qui voulait
manifester sa toute-puissance, et nous conserver nos
jours, m’inspira sans doute de dire à mon fils, tombons au
premier coup de feu qu’on tirera, - peutêtre serons-nous
assés heureux de nous sauver en contrefesant les morts
; ce que nous exécutâmes de suite. La troupe fit encore
plusieurs décharges et aucune ne porta sur nous.
Je me croyais sauvé ainsi que mon fils, mais jugés quelle
fut ma perplexité, lorsque j’entendis faire le
commandement de sabrer toutes ces victimes, afin
qu’aucune n’échappât à la mort. Nous essuyâmes encore
cette exécution, dans laquelle nous reçûmes plusieurs
coups de sabres, dont les blessures, quoiqu’assés
profondes, ne furent cependant point mortelles. Etendus
sur la place, on nous crut morts, nous fûmes déshabillés
tous nuds (...). Etc.
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