Manuscrits & Archivalia
Handschriften & Archivalia
230 — (Curiosité)
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Ens. 17 documents
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Lettre patente accordée à Francis van de
Kerckhove van Nieuwgoed en tant que chevalier de justice de l'Ordre Impérial
de Constantin le Grand.
Madrid, 14 juin 1948.
In-4° : [8] pp. calligraphiées sur peau de vélin, chaque feuillet avec cachet armorié dans le bas, avec
ornementation peinte, signatures et cachets divers in fine.
Chemise armoriée en peau brune, plat sup. orné d'armoiries centrales et aux angles serties de filets dorés
(décor sérigraphié ?), fleuron au plat inf.
Est.
:
250/ 300 €
Armoiries et titre décernés en
remerciement pour services rendus
"en vue de notre accession au
trône des Hellènes" en 1935. Lettre
donnée par le "Prince" Eugenio II
Lascaris Comnène, duc d'Athènes
(mort en 1962), autocrate proclamé,
nommé par sa volonté maître de
l'Ordre Impérial de Constantin le
Grand dont il conféra le titre à tout
le monde. Il fut aussi le créateur de
l'ordre, tout aussi fantaisiste, de Saint
Eugène de Trébizonde.
Joint
: 5 lettres de l'Ordre de saint
Lazarre de Jérusalem à Malte (en
anglais) + 4 diplômes de chevalerie
de cet ordre, 1984, 1985, 1990 et 1992 (grades divers).— 4 lettres de l'Ordre de Saint Jean
(identiques).— Diplôme de l'Ordre des Hospitaliers de Jérusalem, 2002.— Lettre de l'Ordre
de Chevalerie et Milice de Livonie, 1984.— Lettre certifiant la donation du Sanctum Regum
(consécration des Rose-Croix), 1979.
231 — (Franc-Maçonnerie)
—
Décors du maçon français contemporain:
7 tabliers, 3 sautoirs et 1 calotte, 1 masque (quelques-uns du Rite écossais
rectifié ou du Rite français).
Est.
:
300/ 400 €
TABLIERS : dont 2 tabliers de ou 2
e
grade en peau de vache,- 5 tabliers de grades
supérieurs (4
e
-33
e
) dont 2 du Grand Orient (cfr couleur bleue) et 2 avec penderilles. Un
tablier de Grand Maître avec étiquette de "L'Atelier" à Vitry, un tablier avec tête de mort et
tibias peints en blanc sur tissu noir au verso.— SAUTOIRS : 2 assortis à des tabliers de
Grand Maître (l'un avec pélican bordé sur le tablier et croix sur le sautoir destiné aux Rose
Croix, l'autre avec chiffre "33" brodé or sur le sautoir et croix sur le tablier) et 1 sautoir avec
croix assortie à une calotte identiquement décorée destinés à la Chambre blanche Cité
Sainte 6
e
degré Rite Écossais Rectifié.— Masque d'initiation (avec rubans posés en croix
et fleur de rose).
232 — (France, Archivalia)
—
Nomination de Pierre Michel Le Chevalier comme
lieutenant désigné par le capitaine Le Vaillant de la Capitainerie Garde-Côte
d'Ouistreham.
Écrit à Versailles, le 11 juillet 1761.
Feuillet gr. in-4°, mi-imprimé mi-autographe, signé "Louis" et par le Duc de Choiseul.
Est.
:
100/ 120 €
233 —
MELCHIORI, Joseph.- "Carminu[m] et elegiarum libri III".
18
e
s.
Pet. in-8° : [4 dont 2 bl.]-234 pp. (qqs pp. vierges, rouss. au sinon en bonne condition).
Rel. de l'époque : plein parchemin, dos lisse à nerfs (très lég. défraîchie, coins lég. émoussés).
Est.
:
100/ 120 €
Belle calligraphie sans rature de cette copie de poésies dues au professeur jésuite italien
Joseph Melchiori (1565-1582) (?).
234 — (Militaria)
—
CLAVEL, Gaston-Joseph.- Journal d'un prisonnier français
en Allemagne pendant la guerre 1914-1918.
In-12° : 144 pp. à la mine de graphite (36 lignes compactes par page), écriture lisible. Le titre est précédé de
quelques lignes en russe.
Carnet quadrillé en moleskine noire (lég. usures).
Est.
:
500/ 600 €
Sans rature ni aucun espace libre, le journal relate l'histoire d'un soldat brancardier, origi-
naire de Cazouls-les-Béziers dans l'Hérault, contée avec une extraordinaire précision et
une multitude de détails. Commencé à Königsbrück le 15 décembre 1914, il se termine de
façon abrupte vers la mi-février 1915, la suite ayant très probablement été consignée dans
d'autres cahiers aujourd'hui disparus.
Prisonnier des Allemands depuis 4 mois , il prend une décision : afin "de m'occuper et aussi
pour garder un souvenir de ma captivité, j'entreprends le récit de ma campagne" en remon-
tant au 22 juillet lors des prémisses de la guerre et des tensions européennes. La mobilisa-
tion commence le 2 août et un grand désir de servir la France envahit les hommes et notre
diariste. Avec beaucoup d'entrain, il quitte son village de Castelnaudary (Aude) avec ses
camarades (brancardiers ?) sous les vivats de la foule, vivats qui continueront tout au long
de leur trajet en train jusqu'à Mirecourt. Là, ils continuent à pied, sous la chaleur, jusqu'aux
zones de combat : Manonville (qui tombera le 27 août), Domjevin, Igney, Avricourt, jusqu'à
la douane et la frontière avec l'Allemagne (p. 20). "En passant dans la lorraine allemande
tous les soldats lèvent leur képi pour dire au revoir à la Patrie, à la France. Hélas beaucoup
ne la reverrons plus, mais à ce moment là personne ne songe à cela tout le monde est
joyeux et content de rentrer en Allemagne" (p. 22). En traversant les villages allemands,
quelques vieux leur sourient ("ils entrevoient l'espoir de redevenir ce qu'ils étaient aupara-
vant", p. 23). Près de Sarrebourg, les canons tonnent et ils voient leurs premiers blessés
et morts, aident à la logistique médicale, à ramener des blessés du front et partagent des
informations avec d'autres compagnies ayant déjà été au feu (p. 28 sq). Les nuits sont
terribles avec les cris des agonisants (p. 30 sq). Courage des officiers, batailles, bombar-
dements, replis stratégiques... : tout est décrit de façon très précise, même le moment
où, pris entre des feux, l'aide-major de la compagnie, un homme "des moins émotionnés
prend un mouchoir blanc d'une main et le drapeau de Genève de l'autre" pour signaler
qu'ils transportent des blessés. Malgré cela, ils sont faits prisonniers (p. 35 sq : épisode
amusant de la confiscation des instruments de musique, choix de ce qu'ils emportent avec
eux, comparaison d'équipement avec les soldats allemands). Ils font route à pied, témoins
des spectacles désolants de la guerre (soldats tués, entassés pêle-mêle, fusils brisés...),
mais les officiers et soldats sont traités correctement bien que de façon rudimentaire et
presque sans manger. Les prisonniers portent leurs blessés, sont rejoints par des civils
lorrains accusés d'avoir hébergé des blessés français. Ceux qui succombent sont enterrés
le long des routes. A Falkenberg (Faulquemont ?), près de Morhange, ils montent dans
un train (p. 47 sq) qui les conduira à Darmstad, près de Frankfurt, où ils restent quelques
jours dans un camp avec d'autres prisonniers (p. 53 sq). Ils reprennent ensuite le train
jusqu'à Dresden et arrivent à pied au camp de Königsbrück le 27 août 1914 (p. 59). Com-
mence la description fort minutieuse de la vie de prisonnier à laquelle le reste du carnet est
consacré : lieux, stall, literie (à 3 par lit sur une couche de paille et une couverture), repas