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14 MARS 2012 -
60.
Victor HUGO.
1802-1885. Écrivain, poète.
L.A.S. « V.H. ».
(Paris), 20 février (1875).
1 pp. bi-feuillet in-12 liseré de noir ; accompagnée de son enveloppe adressée à « Léon
Richer, 4 rue des deux Gares », timbre et marques postales ; et 1 pp.
800/1 000
Mon éloquent et cher confrère, les quelques lignes que vous voulez bien désirer sont prêtes. Seulement, il y a une question de forme sur laquelle
je voudrais votre avis. Je vous espérerai un de ces soirs, à neuf heures.
Ex imo cordi.
Joint le manuscrit du discours de Victor Hugo pour le congrès féministe,
défendant les légitimes revendications de la cause des femmes :
(…) Dans notre société telle qu’elle est faite, les femmes subissent et souffrent ; elles ont raison de réclamer un sort meilleur. Je ne suis rien
qu’une conscience, mais je comprends leur droit, et j’en compose mon devoir, et tout l’effort de ma vie est de leur coté. (…)
L’homme a été
le problème du dix-huitième siècle, la femme est le problème du dix-neuvième. Et qui dit la femme, dit l’enfant, c’est-à-dire l’avenir.
La
question ainsi posée apparaît dans toute sa profondeur. C’est dans la solution de cette question qu’est le suprême apaisement social. Situation
étrange et violente ;
au fond, les hommes dépendent de vous ; la femme tient le cœur de l’homme. Devant la loi, elle est mineure, elle est
incapable, elle est sans action civile, elle est sans droits politiques, elle n’est rien ; devant la famille, elle est tout
(…) Les lois sont imprudentes
de la faire si faible quand elle est si puissante. Reconnaissons cette faiblesse et protégeons-la ; reconnaissons cette puissance et conseillons-la.
Là est le devoir de l’homme ; là est aussi son intérêt. Je ne me lasserais pas de le redire, le problème est posé ; il faut le résoudre ; qui porte
sa part du fardeau doit avoir sa part du droit ;
une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité ; il faut l’y faire rentrer. Ce sera là une
des grandes gloires de notre grand siècle : donner pour contrepoids aux droits de l’homme le droit de la femme; c’est-à-dire mettre les lois
en équilibre avec les mœurs
(…).
61.
Victor HUGO.
1802-1885. Écrivain, poète.
L.A.S. « Victor Hugo ».
5 avril 1877
.
2 pp. in-8.
2 000/2 500
(…) J’ai enfin, malgré les préoccupations et les travaux de nos heures troublées, pu lire votre livre excellent. Vous avez fait œuvre de talent et de
courage.
Il faut du courage en effet, cela est triste à dire, pour être juste, et surtout juste, hélas! envers le faible. L’être faible, c’est la femme.
Notre société mal équilibrée semble vouloir lui retirer tout ce que la nature lui a donné.
Dans nos codes, il y a une chose à refaire, c’est ce
que j’appelle « la Loi de la Femme ». L’homme à sa loi ; il se l’ai faite à lui-même ; la femme n’a pas d’autre loi que la loi de l’homme. La
femme est civilement mineure et moralement esclave.
Son éducation est frappée de ce double caractère d’infériorité. De là tant de souffrances,
dont l’homme a sa part ; ce qui est juste.
Une réforme est nécessaire. Elle se fera, au profit de la civilisation, de la vérité et de la lumière.
Les livres sérieux et forts comme le vôtre y
aideront puissamment ; je vous remercie de vos nobles travaux, en ma qualité de philosophe (…).
62.
Victor HUGO.
1802-1885. Écrivain, poète.
L.A.S. « Victor Hugo ».
23 janvier (1878).
1 pp. bi-feuillet in-12.
500/700
Lettre de recommandation en faveur de Mme Relvat ;
(…) Je vous adresse une femme distinguée par le cœur et par le talent. Elle désirerait
coopérer à votre excellent journal, n’a aucune prétention pécuniaire et serait pour vous, je crois, un précieux auxiliaire (…).
63.
Victor HUGO.
1802-1885. Écrivain, poète.
L.A.S. « Victor Hugo ».
1
er
mars.
1 pp. in-12 bi-feuillet in-12 liseré de noir.
500/700
(…) Votre exemplaire été intercepté ce qui ne m’étonne pas d’ailleurs et arrive souvent pour les livres envoyés aux journaux. Voici un bon que
vous pouvez porter vous-même ou faire porter par quelqu’un de sûr, et de cette façon aucune interception ne sera possible. Merci des cordiales
et excellentes lignes que je lis ce matin (…).
Il termine en faisant
hommages à Mlle Hubertine Auclerc.
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