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- 14 MARS 2012
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114. Boniface de CASTELLANE.
1788-1862. Maréchal de France.
2 L.A. à son père le marquis de Castellane.
Paris, 18 janvier 1828 et 1
er
juin 1829.
3 pp. & 2 pp. ½ bi-feuillet in-8, adresses au verso
avec marques postales.
700/800
Très intéressante correspondance politique discutant des ambitions de Chateaubriand au moment de la chute du ministère Villèle en 1828, et à
l’avènement de celui de Polignac en 1829 ;
Janvier 1828 :
(…) Je suis charmé que vous ayez complètement gagné votre procès à Bourges. J’en espérais ce résultat mais je suis toujours
bien aise que cela soi chose faite (…). Les offres faites par le Ministère à M. de Chateaubriand ont eu pour eux l’avantage de faire taire les
journaux. Les amis de M. de Chateaubriand sont fâchés maintenant de son refus et si on lui fait de nouvelles propositions, je crois qu’il accep-
tera. C’est cela, je pense, qu’attend le
Journal des Débats
(…) Chez Mrs Roy et de La Ferronnays, il y avait foule et un mélange remarquable
d’opinion ; Fitz-James, Dupin, de Bondy, Hyde de Neuville, etc. le diner de M. Roy était à ce qu’on m’a dit dans le même genre. Je crois le
ministère beaucoup plus ferme et si il avait de plus Chateaubriand et le sieur Perrier qui assurerait 100 voix de la gauche, il serait inattaquable
pour Royer-Collard, malgré ces 8 élections. D’après mes confrères avec plusieurs députés, je vois qu’il serait inutile au ministère et s’est tout
à fait coulé par son orgueil (…).
Juin 1829 :
(…) J’ai dîné hier à St-Ouen (…) il y avait 25 personnes, la plupart du côté gauche : Benjamin Constant, M. de La Fayette, Mr
Sappey qui m’a chargé de vous remercier d’avoir défendu sa loi des postes ; Alexandre de La Rochefoucauld y était ; Méry qui est venu en visite
m’a dit que Chateaubriand avait, le jour de son arrivée, envoyé une carte à M. Portalis disant que c’était le seul rapport diplomatique qu’il
aurait avec lui ; puis le lendemain, il a réfléchi et a été lui faire une visite. Benjamin Constant disait que M. de Chateaubriand, si il entrait au
ministère, n’annoncerait que Bertin de Vaux et Salvandy. Je ne crois pas que Mr de Chateaubriand donne sa démission, cela ne ferait aucun
effet (…).
115. Louise-Cordélia comtesse de CASTELLANE.
1796-1846. Née Greffülhe, femme du futur maréchal de Castellane, amante de
Chateaubriand.
2 L.A. à son mari Boniface de Castellane.
Septembre 1816 et septembre 1818.
6 pp. in-4, adresse au verso avec marques postales.
150/200
e
1816 : Elle décrit son séjour à Pau en compagnie de son beau-père, et mentionne ses visites dans la région 
;
(…) Tu vois que me voilà en état
de causer avec toi très pertinemment de cette jolie ville. Au reste, il n’est pas possible d’avoir été mieux reçu que nous l’avons été. Tu t’en
rapporte bien à la manière dont on y aime mon beau-père. Tu trouveras peut-être que je te donne bien peu de détail, mais, vraiment, c’est que
j’aime mieux en causer avec toi (…). A Carens, on a voulu nous faire une espèce de réception ; on nous a tiré des coups de fusils et donné des
banquets (…). Il a manqué nous arriver un accident, car dans le village et dans une descente, la chenette de la berline a cassée, et c’est bien un
miracle qu’il ne nous soit rien arrivé (…).
1818 : dressant un portrait de l’abbé de Pradt, archevêque de Maline ;
(…) L’archevêque est affublé
d’un espèce d’habit de taffetas noir qui lui donne la plus ridicule figure que l’on puisse avoir. Nous avons passé toute la soirée sur la terrasse
dans le jardin, et nous y étouffions encore (…).
Elle fait part d’une soirée en compagnie de l’archevêque, de M. de Rigny, et à propos de Giraud-
Pouzolles 
;
A force de venir en Auvergne, nous le connaissons mieux. Ce faste et cette splendeur de sa maison cache une sordide avarice et
une personnalité qui est bien souvent le lot des gens de son état. Les pauvres de son villages le maudisse et meurent de faim à sa porte (…).
116. Louise-Cordélia comtesse de CASTELLANE.
1796-1846. Née Greffülhe, femme du futur maréchal de Castellane, amante de
Chateaubriand.
3 L.A. à son fils Henri de Castellane.
Lausanne et Genève, Juin-septembre 1832.
3 et 4 pp. in-8, adresse au verso avec
marques postales.
200/300
Correspondance de la comtesse de Castellane, s’inquiétant de la santé de sa famille au moment de la grande épidémie de choléra ;
(…) mon
enfant, jette toi dans mes bras, et dis moi si tu peux douter de ma tendresse, dis-moi si jamais j’ai eu lieu d’être plus contente de toi (…) Ton
père n’a pas toujours une grande adresse dans sa manière de présenter les choses. Il m’a écrit pour que tu ailles à N. muni d’instructions (…)
te plaçant à mon égard comme un tuteur qu’il me donnait en son absence et comme il le disait, en cas qu’une balle disposât de lui. D’abord,
je lui ai répondu (…) que tant qu’il vivrait, il pourrait inspecter mes biens, (…) que si j’avais le malheur de le perdre, il n’était pas dans ma
manière de voir que mes enfans se mélassent de mes affaires autrement que par la confiance (…).
Elle s’inquiète de la santé de son grand-père
et de sa grand-mère ;
(…) Malgré la diminution du choléra à Paris, il plane cependant beaucoup trop sur les environs (…). Tu sais combien il
semble que ce fléau fasse sa proie des vieillards (…) J’ai donc supplié ta grand-mère de réfléchir et de voir si un bon établissement à Genève
pour son hiver ne serait pas ce qui devrait lui présenter le plus de sécurité. Là il aurait les ressources d’une société agréable et les secours du
monde les plus éclairés (…) Lorsque je ne suis pas à ma paix d’Acosta, comme le disait la pauvre Mde de Narbonne, les lieux ne me sont jamais
qu’un azile et non un choix (…).
Elle est heureuse que son fils soit avec son cousin en Auvergne ; elle s’est maintenant installé à Genève près
du palais Eynard et du jardin botanique ; mentionne les noms de Rosambo, de Coigny, Molé, Villard, donne des nouvelles de son frère Pierre
et de sa sœur Sophie.
117. Pauline de TALLEYRAND.
1820-1890. Fille de la duchesse de Dino, épouse d’Henri de Castellane.
2. L.A.S. à Dupanloup.
Valençay, 14 juillet 1837; & Rochecotte, 9 octobre 1855.
4 pp. in-8 et 9 pp. in-8 avec adresse et timbres.
200/220
Longue lettre douloureuse, adressée en 1855 à l’évêque d’Orléans, son confesseur et auprès de qui Pauline était très attachée ;
(…) Je vous dois
toute la vérité, mon père, à vous qui êtes mon unique soutien en ce monde. J’ai été tellement chassée à cours, traquée, bombardée, froissée dans
toutes mes affections, depuis 2 années et tout particulièrement depuis 2 mois, que mon cœur si broyé par l’automne 1847, n’a plus l’élasticité ni
peut-être l’énergie nécessaire pour résister aux douleurs et aux inquiétudes de ces derniers temps (…).
Elle poursuit au sujet de sa fille Marie,
donnant les raisons de son opposition à son entrée au couvent ; pour sa part, elle continue de vouloir vivre retirée et dévotement à Rochecotte.
Joint
une lettre de jeunesse adressée à l’abbé Dupanloup ; Pauline a attendu le départ de la baronne de Talleyrand et « l’arrivée de la petite
Marie » pour lui écrire ; elle confesse à l’abbé qu’elle pratique dans ce moment ses devoirs de chrétiennes plus par obligation que par dévotion ;
(…) J’ai le plus grand besoin d’être remontée par vos bons avis, monsieur l’abbé, afin de combattre cette paresse qui me fait tant de peine
(…). Aussi, je désire vivement approcher de la Ste Table à la fête de l’Assomption (…). Oserai-je solliciter vos bonnes prières!
Elle demande
de ses nouvelles, fait part du prochain retour de la
duchesse de Dino
et de l’inquiétude de la
duchesse d’Albuféra
pour son petit-fils malade.