Page 26 - cat-vent_lafon16-12-2011

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s'établissant à Nantes dans les années 1830. Il avait épousé la fille d'un grand propriétaire foncier de l'île, Dlle
Caroline de La Saussaye d'Estrelan dont il eut plusieurs enfants ; François, général en 1870, Henri, capitaine de
dragons, Charles-Edouard capitaine de vaisseau, Charles-André, général en 1871, élu sénateur de la Guadeloupe
en 1876. Quatre ans de correspondance s'étalant du 22 février 1872 au 24 décembre 1875, fait état de
l'administration des terres, l'avancement des défrichements et le développement de la culture de cannes à sucre sur
les propriétés du marquis de La Jaille, mentionnant les sécheresses périodiques de l'île, la dévastation des cultures
par les rats, le détail des récoltes, les marchés conclu avec l'usine d'Arboussier, l'emploi des travailleurs créoles, la
construction du canal d'irrigation de la Baie Mahault, des divers problèmes économiques rencontrées, etc. ainsi
que de la situation politique de la France et de l'île, du parti légitimiste au début de la 3
e
République qui sont
largement évoquées. Sont cités les noms des grandes familles de l'île apparentées au marquis de la Jaille, de
Kervadoué, de Pontevès, de Rambures, La Saussaye, Parcevaux, Soucques etc.
Joint
quelques lettres adressées à Picard et transmis au marquis de La Jaille, note sur l'exploitation de la "Petite
Terre", divers contrats dont le marché pour la construction du canal de la Baie-Mahault.
95.
[LA HAVANE]. PILLERO,
exploitant propriétaire de sucre.
L.A.S. à son frère Emile.
La Havanne, 20-23 août 1877
. 39 pp. grand in-4.
200/250 €
Très intéressante correspondance de la famille Pillero relative au bilan de 30 ans d'exploitation sucrière à Cuba.
Ayant repris en 1859 l'exploitation Villeneuve, Llens et Sarthou, les Pillero possédait alors une dizaine de
cavalleries à Cardenas lorsqu'ils furent éprouvés par un long procès contre des investisseurs véreux. La
correspondance fait état de l'évolution de la production sucrière depuis 1840, en insistant sur le rendement devenu
difficile face aux aléas du climat et de la politique, et donnant un excellent aperçu des modes de vie de l'île liée à la
traite des noirs. A l'instar de la plupart des pays à cette époque, Cuba avait maintenu l'esclavage qui ne sera aboli
par les autorités espagnoles qu'en 1886. Profitant de la traite, les planteurs pouvant se procurer la main-d'œuvre qui
leur était nécessaire, et du déclin des Antilles, l'île de Cuba s'imposera dans le marché du sucre.
96.
[MARINE].
P.S.
de l'ordonnateur général des établissemens français à l'Est du Cap de Bonne-Espérance, "Dupuy".
Au port
N.D. Isle de France, 16 germinal an 6
e
.
1 pp. in-folio, en-tête gravée du commissaire ordonnateur.
80/100 €
Ordre de service au citoyen Tresse, chirurgien major de l'artillerie, de s'embarquer sur la frégate de la République
la Seine
pour y servir en sa qualité sous les ordres du citoyen Bigot commandant le navire.
97.
[MARINE].
Manuscrit. Livre de Magasin.
Octobre 1769 – janvier 1778. Grand in-folio, 25 pp. de table avec onglet
alphabétique et 146 pp., couverture vélin, dos lisse avec titre sur le plat sup., marque d'attaches (rel. de l'époque).
Usures d'usage (plats frottés, manque un coin, déchirure au dos, charnières fragiles).
800/1000 €
Important registre de compte d'entrées et de sorties de marchandises d'un armateur français au XVIIIe siècle. Sont
détaillés les reçus et achats des marchandises qui ont été faites pour le compte de différents fournisseurs, le nom
des capitaines et leur navire, qui ont affrété les marchandises, l'état de ses marchandises à réception ("déchirés",
"avarié", "tombés"…) avec l'indication de leurs signes d'affrètement par "barriques", "colis", "tonneaux",
rouleaux" ou "balles", les frais d'assurance le cas échéant ; en regard sont inscrits le compte des différents
acheteurs, le prix de vente, la référence des différentes factures et la date d'envoi. Sont indiqués les noms des
différentes compagnies et fournisseurs basés dans les grands ports européens : Rouen, Marseille, Bordeaux, Agde,
Dunkerque, Cadix, Gêne, Messine, Londres, Genève, Rotterdam, etc. Le registre est précédé par un répertoire
alphabétique des différentes marchandises rentrées avec un renvoi de page.
Ce type de registre représente une mine d'informations sur l'histoire du commerce internationale au siècle des
Lumières ; aussi cet armateur nous offre-t-il un aperçu de la richesse et de la diversité des produits marchandés ;
coton de Smirne, de Salonique, des "Isles", et des "Indes", soies "tripolines" ou de Nice, toiles cirées, indiennes,
mouchoirs, bonnets, toiles de Rouen, velours de Gênes, manchettes brodées, toiles de Pologne, cuirs de Buenos
Aires ; cochenille, bois d'ébène, bois de Campech, cire de la Mer noire, gomme arabique, indigo de la Caroline,
huile de vitriol, garance, galles et satins blancs d'Alep ; girofle, poivre, café du Cap St-Domingue, de la
Guadeloupe et de Martinique, café de moka, thé vert, cacao du Surinam, suc de réglisse, sucre du Cap, vins de
Bourgogne et de Roussillon ; corail de Gênes, montres et horlogerie de Suisse, bijouterie, pains de plomb et de
cuivre, etc…