Page 27 - cat-vent_lafon16-12-2011

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98.
[MARINE].
5 Registres de factures.
1792-1814
. Grands in-folio, texte en espagnol, reliés plein et demi-vélin (reliure de
l'époque). Usures d'usages notamment aux coins et manques au dos, plats frottés.
1000/1500
Registres de factures d'un armateur espagnol détaillant l'affrètement des marchandises pour ses navires ; très
intéressants documents donnant un bel aperçu du commerce maritime pendant l'époque troublée de la Révolution
ou encore au temps du Blocus continental imposé par Napoléon sous l'Empire, ce qui n'empêchait pas notre
armateur de faire commerce avec la France, l'Angleterre, Gibraltar, l'Italie (Gênes), Hambourg (maison
Doorman)…
-
Reg.
1792-1798
. 225 ff. et 6 pp. de répertoire avec onglet in-fine .
-
Reg.
1803-1811.
169 pp.
-
Reg.
1809-1815.
78 pp.
-
Reg. n°1
1808-1811
. 70 ff.
-
Reg. n°2
1811-1815.
74 ff.
99.
[MARINE].
2 Livres de comptes d'achats.
1801-1803 & 1796-1808.
Fort in-folio, 119 ff., 6 ff. répertoire in-fine, plein vélin,
dos lisse ;
&
161 ff., 12 ff. vierges et 12 ff. de répertoire alphabétique (reliure de l'époque). Usures d'usage, de très
légères mouillures.
500/800 €
Deux registres de compte d'entrées et de sorties de marchandises d'un armateur faisant commerce avec diverses
maisons européennes pendant la période du Consulat et de l'Empire, marquée par le Blocus continental imposé par
Napoléon. Fonds de commerce établis sur des marchandises très variées ; "étamines" et "platilles" pour l'essentiel,
mais aussi commerce de draps (Bretagne, flanelle, mouchoirs, bas de soies, etc.) et d'autres plus exotiques (indigo
du Guatemala, sucre des Antilles, Cacao, Café de Bourbon, etc.)
100. [SAINT-DOMINGUE]. DEPESTRE,
propriétaire à Saint-Domingue.
Manuscrit. Livre de copie com[m]encé le 11 octobre 1785.
S.l. [Saint-Omer, Paris & Saint-Domingue], 1785-
1790.
In-folio, [61] ff. n.ch., [26] ff. vierges, demi-vélin rigide, dos lisse, attaches de corde (bien conservées),
tranches rouges
(reliure de l'époque).
Infimes manques de cuir au dos.
5000/7000 €
Registre de la correspondance des frères Depestre, banquiers, propriétaires et négociants à Saint-
Domingue,
du 11 octobre 1785 au 23 novembre 1790 que l'on peut répartir en trois séries successives : 1. Lettres
écrites de
Saint-Omer
: quatre missives, du 11 au 16 octobre 1785.
2. Lettres écrites de
Paris
: dix missives, du
15 avril au 11 mai 1786.
3. Lettres écrites de
Saint-Domingue
(Le Cap Français, mais surtout Mont-Rouy, où M.
Depestre semble avoir eu sa résidence) : 118 missives, c'est-à-dire l'essentiel de cette correspondance, du 20 juillet
1786 au 23 novembre 1790
L'essentiel de la correspondance concerne l'activité des frères Depestre à Saint-Domingue. On peut y suivre leur
installation et le développement de leurs activités : la production de café et de sucre ; la question de l'esclavage qui
est largement évoqué ; la situation inquiétante de la métropole avec les débuts de la révolution.
Après des débuts difficiles, ils vont acquérir un vaste domaine où la production de café est leur activité principale.
Plus tard en 1786, dans une lettre à madame de Falligan leur tante, ils expliquent que la fortune semble leur sourire
et envisagent de s'installer dans l'île de la Gonave, se livrant à un calcul financier de ce qu'elle couterait en
concession et de ce qu'elle pourrait rapporter en sucre et en café. Leurs affaires passent alors par une solidarité
familiale lorsque les lettres sont adressées à leur cousin le comte de Seneff à qui est proposée une association.
L'esclavage est souvent évoqué dans ces correspondances. Ainsi se portent-ils acquéreurs de
nègres
pour ses
habitations
.
Nous en prendrions jusqu'à vingt (…).
Le 22, ils indiquent que ces derniers ne leur conviennent pas :
j'aimerai mieux de beaux nègres nouveaux
(…).
En 1789, ils demandent un crédit à leur cousin à Bruxelles
pour
acheter cent nègres faits à la culture ce qui mettra à un très haut revenu mes habitations
. Plus loin ils évoquent
une nouvelle ordonnance du gouverneur
qui permet l'introduction des nègres étrangers dans la partie du nord de
lisle
ce qui
peut-être fera baisser le prix des nègres dans cette partie
.
Mais à l'arrivée des troubles de la Révolution, les frères Depestres semblent préoccupés de la situation dont l'enjeu
véritable est l'abolition et la perte financière qu'elle leur ferait subir ; ainsi écrivent-ils :
Nous sommes informés de
tout ce qui s'est passé en France. Je ne vous en entretiendrai pas ; il suffit de faire des vœux pour la fin des
calamités. Nous nous attendons à une révolution décchirante. Nous sommes menacés d'une guerre civile si la
députation du Comité du Cap point à celle de celui du sud... Nous avons à craindre de nos esclaves... ormis notre
gouverneur, tous nos chefs d'administrations de finances et plusieurs officiers publics sont en fuite. Nous savons
avec quelle chaleur la liberté de nos esclaves est demandée en France par une assemblée de philantropes... Nos
esclaves ne sont pas malheureux comme le veulent plusieurs. Ils sont toujours prêts à chanter et à danser. Jamais
on ne fait les deux choses quand on souffre.