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C
ORVISART
(J
EAN
N
ICOLAS
)
, médecin personnel de Napoléon. L.A.S. à « votre Altesse impériale » [Pauline Borghèse].
3 pp. in-4. 3 mars 1813.
Belle lettre à Pauline Borghèse
. « Quoi que je n’aie appris que par voie indirecte que la santé de votre altesse s’améliorait, je
n’hésite point à lui en exprimer les félicitations les plus vives et les plus sincères.
J’aurais bien préféré recevoir d’aussi heureuses
assurances de quelqu’une des personnalités attachées au service de votre altesse, ma joie en eut été doublée
» ; Il s’attache
à défendre la cause de son confrère le Dr Peyre, au service de la princesse depuis des années, qui demeure dans une situation
misérable. « Ses réclamations me paraissent si justes et ses désirs si convenables que je n’ai pas hésité à me rendre l’avocat de sa
cause.
Je représenterai donc respectueusement à Votre Altesse qu’un traitement de 3 mille francs pour rester médecin de
votre maison, me semble de moitié trop faible
, et j’oserai dire à votre altesse qu’une somme de six mille francs, dont moitié serait
à titre de pension à vie, remplirait toutes les convenances et comblerait ses vœux. Il y a bien longtemps que M. Peyre consacre ses
services à votre altesse ; sa carrière dans le service de santé militaire s’est fermée pour lui […] ».
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OURTELINE
(G
EORGES
)
, romancier et dramaturge. 2 L.A.S. à
Sacha Guitry
, 3 pp. in-8 et in-4. Paris, octobre-nov. 1925.
En-têtes à son adresse.
Droits sur la représentation de
Théodore cherche des allumettes
. « Vous me voyez assez surpris, mon cher Sacha. Je reçois
de Ballot un coup de téléphone m’avisant que vous vous refusez à payer plus de 1% pour Théodore à Edouard VII [Sacha Guitry
dirigeait le Théâtre Edouard VII où il y créa nombre de ses pièces]. C’est fort bien, je vous comprends d’autant plus que c’est moi-
même qui vous avais fixé ce tarif, le jugeant très raisonnable ;
mais pourquoi, vous, avez vous exigé avec une telle insistance qu’il
fut porté de 1 à 2
[…]. Bien entendu, j’ai donné ordre à Ballot de se rendre à votre désir et d’accepter vos offres sans l’ombre d’une
discussion. Vous paierez ce que vous voudrez. Cela m’est égal.
Mais j’ai un peu l’air de quelqu’un qui excipe de droits qu’il n’a
pas, dans le but de se faire verser des sommes qui ne lui sont pas dues
, et ces façons de procéder sont si peu dans mes habitudes
que j’accepte pas sans chagrin la pensée qu’un seul instant vous avez pu m’en croire capable […]. Mon bordereau de la Société me
crédite de 2024 pour 10 représentations de Théodore en octobre. C’est une (?) à votre préjudice de 1012 frs et quelques centimes :
je donne l’ordre à Ballot de vous les passer en compte […] ».
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OURTELINE
(G
EORGES
)
, romancier et dramaturge. L.A.S. à
Sacha Guitry
, 2 pp. in-8 oblong. Paris, sans date. En-tête à
son adresse.
Le dégoût de son écriture
. « Je vous assure, mon cher Sacha, que vous me rendez très malheureux. Si j’avais ici quelque chose qui
me parut un peu propre, à peu près en état d’être montré en public, vous savez bien que ce serait pour vous. A quel autre le donnerais-
je, voyons ?
Mais je suis arrivé, il y a déjà longtemps, à la haine de tout ce que j’écris, à un état d’esprit dont vous ne sauriez
vous faire aucune idée, même imparfaite, qui me porte à voir un ennemi dans chaque mot tombé de ma plume
et qui n’est pas
fait, vous pensez, pour me simplifier le travail. Je n’ai pourtant pas besoin de ça, Seigneur Dieu !
Moi qui fais ma phrase comme
je ferais un train, en amenant derrière mon dos, un à un, des mots que j’accumule les uns aux autres, péniblement, du mieux
que je peux !
En tous cas, soyez sûr que le jour – s’il luit jamais – où j’aurai quelques lignes qui ne m’exaspèrent qu’à moitié, j’irai
les déposer, tout droit […]. Embrassez Yvonne [Printemps] pour moi […] ».
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AMP
(M
AXIME
)
, écrivain, ami de Flaubert. 3 L.A.S et 1 p.S. à la comtesse Roger de Beaumont. Paris, mars-avril
1886. 5 pp. in-8 (un feuillet déchiré en deux).
Maxime misogyne. « Pour vivre en paix avec les femmes, il faut croire ce qu’elles disent ; pour savoir la vérité, il faut croire
le contraire ».
A sa demande, il signe cette réflexion qu’il avait autrefois faite et qu’il n’approuve plus. « Toute réflexion faite, il ne
faut point dire de mal de ce que l’on doit le plus aimer au monde ». Il évoque ses migraines et relate un souvenir d’enfance, dans
la cour du collège. « J’ai eu l’œil droit poché et le nez à moitié démoli dans une histoire absolument pareille. J’ajouterai que j’étais
l’offensé, que j’étais dans mon droit et que le jugement de Dieu s’est trompé avec une si coupable persistance que j’ai été obligé
de rester huit jours à l’infirmerie […].
Il paraît que Tours est la ville de la Belle au bois dormant, tout le monde y ronfle ; ne
comptez pas trop sur Trochu, il y a longtemps qu’il rêve tout éveillé
[…] ».
Sont jointes deux lettres de la comtesse de Beaumont relatives à cette correspondance avec Maxime Du Camp.
Ces lettres ont été
publiées
dans
l’Illustré du Dimanche
du 11 mars 1894, (article joint qui relate les circonstances).
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LUARD
(P
AUL
)
. Manuscrit autographe,
Chant des premiers trente ans de liberté
. Ecrit au crayon bleu, avec corrections,
additions et ajouts du titre à l’encre bleue. 1 p. ½ in-4. [1947].
Précieux poème sur la LIBERTE et la PAIX célébrant les trente ans de la Révolution d’Octobre, publié dans l’Humanité
du 6 novembre 1947.
« Le chemin monte, camarades, / Mais nous savons où nous allons / Nous savons aussi où nous sommes, /
Où tous les autres ne sont pas […] // Les hommes du monde où nous sommes / Ne seront plus jamais esclaves / La vie est devenue
commune / A tous ceux qui désiraient vivre. Chacun au service de tous / Tous au service de chacun / Et chacun reçoit ce qu’il donne
[...] //
Ailleurs, on est libre de nuire / Et libre d’être malheureux. / Ici, on est libre d’aimer / Libre de jouir sans opprimer
[…] ». Ce poème de 38 vers fut composé conjointement avec la grande résistante communiste Madeleine Riffaud ; le manuscrit est
entièrement de la main d’Eluard.
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