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ABRE D
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GLANTINE
(P
HILIPPE
F
RANÇOIS
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AZAIRE
)
, poète, dramaturge et homme politique, mort sur l’échafaud avec
Danton. Manuscrit autographe,
Le Convalescent de qualité
.
Titre + 42 pp. in-folio
. Janvier 1791. Mouillure en haut des
pages (atteinte de quelques lignes).
Précieux manuscrit complet d’une pièce, très élogieuse pour Louis XVI, créée en janvier 1791, témoin des rapports ambigus qu’il
entretenait avec le roi et qui lui sera reprochée lors de son procès.
Visa de censure, en fin de texte : «Vu permis de représenter. A l’hôtel
de la mairie le 8 janvier 1791. Jolly ». La pièce, qualifiée de « comédie en deux actes et en vers », sera créée au Théâtre Français, le 28 janvier
1791.
Lemanuscrit présente des ratures et corrections.
Le titre amême étémodifié : sur la page de titre, un premier, biffé, est illisible, puis
en-dessous
Le Convalescent de qualité
[et d’une autre main par Fabre d’Eglantine] ; sur la première page :
L’Aristocrate en convalescence
,
puis il a ajouté en dessous : « ou le Convalescent de Qualité ». Le titre final sera :
Le Convalescent de qualité ou l’aristocrate
.
Fabre d’Églantine, l’ami de Danton, avait été sauvé de la prison pour dettes par une lettre de Louis XVI. D’où l’éloge
dithyrambique fait au roi dans
Le Convalescent de qualité.
Quel contraste avec l’
Opinion de Philippe François Nazaire Fabre
d’Églantine, député du département de Paris, sur l’appel au peuple, relativement au jugement de Louis
, au début de janvier 1793 !
À cette date, en effet, il concluait son argumentation par cette phrase : “Il n’est donc qu’une peine qui convienne au tyran : la patrie,
la justice et la politique me font un devoir de la prononcer : je vote pour la mort”.
Mais cette inconstance dans ses sentiments
envers le roi lui sera reprochée lors de son procès. Décrété d’arrestation le 12 mars, il est guillotiné avec les dantonistes le 6
avril 1794.
(Voir reproduction page suivante.)
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EOFFROY
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AINT
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ILAIRE
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TIENNE
)
, naturaliste. L.A.S. 4 pp. in-4. Paris, 13 juin 1832.
Longue et magnifique lettre sur la mort de CUVIER (survenue le 13 mai 1832), sa brouille avec lui et avec certains naturalistes.
« Vous portez un intérêt chaud et éclairé à tout ce qui concerne le nom et la famille désolée de M. CUVIER.
Je n’ai eu qu’une pensée
depuis la mort de mon illustre ami, ancien ami, dois-je dire,
et sur ce mot ancien, je dois peser : car d’ignobles flatteries s’étaient
auprès de lui exercées et lui avaient présenté des convictions de science comme une hostilité qui s’adressait à la personne.
On me l’avait
aliéné, et j’ai trouvé dans mon cœur un cri de douleur, quand sur sa tombe je me suis plaint de n’avoir point été admis, à le
voir mourant, à recevoir de lui un coup d’œil de l’ancien ami.
Il y avait autour de lui deux sortes d’amis ; les uns l’admiraient en
discours comme savant et n’adressaient leurs hommages qu’à l’homme de pouvoir ; et les autres faisaient peu de cas d’une puissance
dont on n’avait point à implorer les services protecteurs, mais l’honoraient et le chérissaient quand même parce qu’ils estimaient
sa
loyale probité et la grandeur de son talent.
La foule des premiers vient de se dissiper ; et à moi, qui appartient à l’autre bande,
ceux
là me jettent à la tête que je fais un colosse à plaisir de l’illustre défunt, de notre grand naturaliste.
J’ai recours, monsieur, à vous
pour que cette objection soit enlevée à de bien petits esprits, qui voient de l’intérêt personnel où n’est que l’élan du cœur, et c’est dans la
circonstance présente que je m’adresse à vous ». Il en explique les circonstances et le rôle joué par BLAINVILLE. « De mes élèves ont
vu une accusation contre M. de Blainville dans la Nouvelle France, où son nom était évoqué : j’ai recours au journal ; je prends le parti de
démentir ce bruit […]. Chose assez singulière, au lieu d’un remerciement, M. de Blainville me fait comprendre qu’il ne voit en cela que la
réparation d’une injustice […].
Il y a dans son âme un sentiment calomnieux à son sujet : ainsi pour moi, dont on a dit que j’aimais
moins le bruit que la gloire, je vis de mon souvenir et je laisse à M. de Blainville son odieuse prévention.
Je veux par là mériter
l’obligeance d’un dicton que je viens de citer. La plume prise pour ce motif, je la laisse errer pour deux autres pensées. 1°
je me défends
de l’idée qu’on m’a supposée que j’attaquerais par des notes les leçons de M. Cuvier.
Et 2° je jette une idée dans la pensée publique
sur ce qu’il conviendrait le mieux de faire dans le but d’honorer par des constructions la mémoire de notre ami. Je comptais en rester là.
Mais M. de Gérando a de la sympathie pour mon projet : il désire que
je sois le centre d’une souscription pour faire un monument.
Je
lui propose et il a accepté […] que l’on formera la commission, des orateurs qui ont parlé aux funérailles, qu’on y joindra MM. DAVID et
PERCIER à cause de leurs lumières ad-hoc, qu’en l’absence de M. le président de l’Académie des inscriptions, on choisira M. Dureau de
La Malle qui s’est mis en avant par un mot dans les Débats et qu’enfin on y adjoindra encore le président de la Société d’Histoire Naturelle
(Adolphe BRONGNIART), lequel représentera cette société qui a conçu aussi un plan pour honorer la mémoire de CUVIER […]. J’ai
repensé d’assentiment de MM. De GERANDO (président), ARAGO, JOUE, DAVID, DUREAU de LAMALLE ; j’attends celle de MM.
DUMERIL, BRONGNIART etVILLEMAIN. Je n’ai point encore prévenu M. PERCIER. Cependant, on voit avec inquiétude que j’ai été
lancé par M. de Gérando et que j’ai répondu à son attente.
On me croit de l’ambition ;
celle d’être peut-être le secrétaire de la réunion
[…] ». Pour écarter tout soupçon, il demande à son correspondant de bien vouloir accepter la charge de secrétaire.
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H
ARPE
. L
OUISE
C
HARPENTIER
(1902/1964), harpiste et compositrice. 4 album amicorum contenant des centaines de dédicaces
(souvent assez longues), certaines accompagnées de dessins (dont plusieurs portraits), photos, portées musicales, poèmes, cartes
postales, souvenirs. Deux sont reliés en ½ maroquin marine, plats en parchemin ornés d’une harpe. Environ 650 pp. au total.
Louise Charpentier fut l’une des grandes harpistes du XX
e
siècle
. Passionnée par son instrument, elle s’y voua totalement en
composant des pièces, en réalisant de nombreux enregistrements et surtout en multipliant les concerts à travers la France et l’étranger
grâce à un véhicule qu’elle s’était fait spécialement aménager. Un ouvrage lui a été consacré :
Louise Charpentier, troubadour du
XX
e
siècle ou la geste d’une harpe
.
Le concours international de la harpe, créé à sa mémoire en 1984, porte son nom
.
Parmi les très nombreuses dédicaces d’admirateurs et d’anonymes, on relève celles d’écrivains, de peintres, de musiciens, et autres
personnalités comme Jean GIONO (2 dédicaces + manuscrit sur la harpe dans son œuvre + 2 L.A.S. + 1 d’Elise Giono) : « Je me
souviendrai toute ma vie de la soirée de Riez. Et surtout du quart d’heure d’une rareté inouïe dans l’église vide à la fois et pleine comme
elle ne le fut jamais » ; « J’ai été bouleversé en écoutant deux fois son festival de harpe. Son entreprise de faire connaître (et de le faire
à sa façon magistrale) la harpe et le pan de musique à travers tous les villages de France me touche profondément en lui-même, mais
l’expression que son art donne à la musique a provoqué en moi (et je l’ai vu provoqué autour de moi) un réel enthousiasme » ; « […]
J’aimerais que tu l’entendes (il y a là toutes les grandes consolations ; les seules valables dans toutes les circonstances de la vie. C’est
mon amitié que te l’envoie […] », Jean HUGO, Pablo CASALS (la félicitant pour « son œuvre de divulgation de la harpe » et son
aimable visite « dans la ville de mon exil »), Tiarko RICHEPIN (2, avec portées musicales), Madeleine Tiarko RICHEPIN (avec joli
dessin), plusieurs dessins réalisés par des artistes lors de concerts réalisés à Vence et Tourrettes-sur-Loup en 1951 dont un paysage
cubiste (signature illisible), une colombe (dessin attribué à CHAGALL, mention apocryphe), Willy RONIS (avec photo), Edouard
HERRIOT, Louis-Constant VAUTHIER (prix Nobel de la paix), quatuor Sandor VEGH, José ITURBI, Louis JOUVET (Saint-Agrève,
1954), François MAURIAC (après un concert donné à l’Institut), etc.
Il est joint : - un cahier : « carrière de Louise Charpentier antérieure au 1-1-62 », contenant la liste exhaustive et détaillée de tous les
concerts qu’elle a donnés à partir de 1928, accompagné de programmes et plaquettes.
- un cahier d’adresses.
- un classeur contenant de nombreuses coupures de presse sur Louise Charpentier.
(Voir reproduction page suivante.)
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