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qui ne me permettent guère d’attendre. Il faut que ma vie soit fixée le plus tôt possible […]. J’ai donc l’honneur de
vous demander la main de votre fille […] ma chère Jeanne est devenue mon unique espérance terrestre »…
[Kolding]
18 février 1899
, sur « notre affreuse bonne Tékla dont l’insolence est épouvantable et qui nous met au désespoir »…
Copenhague 21 mai 1900
. Ayant déjà emprunté et rendu 500
kroner
à sa belle-mère, il la prie de lui en prêter 600 pour
rentrer en France, « seul lieu du monde où je puisse gagner ma vie. […] L’occasion de partir est tout à fait unique &
ne se représentera peut-être pas. Nous avons réussi à nous débarrasser de toutes nos dettes »… À la suite, lettre de
Johanne en danois à sa mère.
O
n joint
une dédicace a.s. « à ma très-chère sœur Marie Molbech en souvenir du 27 mai 1890 » [jour de son
mariage] ; et une L.A.S. bienveillante de Mathilde
Molbech
à son futur gendre, Bagsværd 21 octobre 1889 (3 pages
et demie in‑8).
191.
Léon BLOY.
L.A.S., Paris rue Blomet Vendredi soir [8 novembre 1889], à Johanne
Molbech
 ; 2 pages
in‑8.
400/500
Curieuse lettre inédite à sa future femme,
où Bloy refuse de se rendre à la pension de sa « bien aimée Jeanne »,
où un « jeune homme » souhaite le rencontrer, de peur de la compromettre. Il pressent un danger : « D’ailleurs, je ne
crois pas du tout à ces belles promesses », et il risque de trouver les conditions inacceptables. « Ce qui est exaspérant,
c’est l’impossibilité de se voir. Cinq minutes de conversation avec toi, ma chérie, m’en apprendrait plus que plusieurs
lettres. […] je suis plein de défiance. Pour que j’allasse en Algérie, il faudrait tant de choses que je n’y crois guère. […]
Je ne veux pas me déranger sans autre profit que de satisfaire la curiosité des gens qui, probablement, ne peuvent rien
pour moi. J’ai enduré souvent cette humiliation et j’en ai assez. Je suis déjà aussi malheureux qu’on puisse l’être ».
Cette situation l’irrite profondément et le met « dans un état d’esprit très violent »…
O
n joint
une enveloppe autographe « Diplôme de Jeanne » (vide).
192.
Léon BLOY
. L.A. (minute), [vers 1890, à la sœur de Victor
Lalotte
] ; 1 page in‑8.
150/200
Au sujet de la conversion de Victor
Lalotte
, son plus ancien ami, employé des Chemins de fer du Nord, avec qui
il se brouillera en 1892. « S’il suffisait de donner ma vie pour le salut de mon cher Victor, je vous assure que je le ferais
avec ivresse. […] Il est aux trois quarts gagné. […] Prions, s’il est possible comme nous n’avons jamais prié. Pour moi,
je vais me mettre à genoux ce soir et je prierai le Bon Dieu pour mon frère Victor jusqu’à ce que je tombe de lassitude ».
191