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189.
Léon BLOY
. 5 L.A.S., 1889 et s.d., à un ami [Camille
Redondin
 ?] ; 6 pages et demie in‑8 (une fendue au
pli et réparée).
600/700
C
orrespondance amicale, probablement à un autre désespéré, modèle de Léopold dans
L
a
F
emme
pauvre
.
28 mai 1889 
: « Je n’ose vous relancer, rue Bourdaloue où vous ne pourriez peut-être me recevoir & je n’ai
plus la ressource de vous rencontrer chez les Stehr »…
Lundi [30 décembre 1889] 
: « Vous êtes extrêmement aimé, mon
cher, je vous le dis avec l’espoir que cela vous fera plaisir. J’ai revu hier mon amie qui m’a parlé de vous d’une manière
qui vous aurait plu certainement & qui m’a beaucoup flatté. Il me plaît infiniment qu’un être vraiment distingué,
ayant vécu dans le monde le plus hautain, découvre en vous un
gentilhomme
 »…
Lundi matin
. Bloy n’est pas « un
lâcheur ignoble », seulement un malheureux « condamné à ce dérisoire destin de trouver
toujours
le strict nécessaire,
sans jamais obtenir l’atome de superflu qui me permettrait enfin de ne plus souffrir »…
Mardi matin
. Il l’assure
de l’impression profonde qu’il a produite sur « la chère enfant », qui s’est prise de tendresse fraternelle pour lui :
« N’est-ce pas ? mon ami, me disait-elle, quand nous serons mariés, notre porte lui sera constamment ouverte & nous
tâcherons de lui faire oublier tout ce qui l’afflige. Me croirez-vous, Camille, si je vous dis que son attendrissement
allait jusqu’aux larmes »…
Vendredi soir
. Il sera demain rue Bourdaloue, mais si son ami n’est pas libre, Bloy ira
« demander à déjeuner au petit Girard »…
190.
Léon BLOY
. 4 L.A.S. (la 2
e
minute), 1889-1900, à Mathilde
Molbech
 ; 7 pages in‑8.
1.200/1.500
Belle correspondance à sa belle-mère
.
10 octobre 1889
. Sans demander la main de Mlle Johanne, qu’il connaît depuis « 40 jours à peine », et qu’il « aime
déjà d’un grand amour, mais d’une façon très sainte et très pure, comme un chrétien doit aimer sa fiancée », Bloy
trouve convenable de se présenter : « J’ai acquis à grand’peine et au prix de cruelles douleurs, une haute considération
littéraire parmi les écrivains français. Mais ma réputation ne dépasse pas un cercle d’élite et je ne jouis d’aucune
notoriété populaire […]. Dès le début, mon ambition unique fut de combattre pour la Justice, en écrivant la Vérité
sur toutes choses et en attaquant avec audace les puissants qui trafiquent de leur plume pour l’abrutissement et le
déshonneur de mon pays. Mon salaire a été la haine et la persécution »…
8 avril [1890]
(minute). « Après y avoir
mûrement réfélechi, votre fille Jeanne & moi, nous avons résolu de nous marier sans retard ». Ne doutant pas de son
consentement, Bloy et sa fiancée ont également une grande confiance en Dieu, et la certitude qu’ils sont nécessaires l’un
à l’autre. « Jeanne a 30 ans et moi 43. Nous n’avons pas de temps à perdre, & j’ai entrepris de grands travaux littéraires
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