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205.
Léon BLOY
.
Manuscrit
autographe signé,
J
ournal
de
L
éon
B
loy
, 1896-1915 ; fort cahier petit in‑4
(22 x 17,5 cm) de 108 pages (le reste vierge), tranches rouges, couverture moleskine noire (légers défauts à
qqs ff, qqs ff détachés).
20.000/25.000
Manuscrit de travail préparatoire pour l’édition de six volumes du
J
ournal
.
Le
Journal
publié de Léon Bloy, soit huit volumes du
Mendiant ingrat
à
La Porte des Humbles
, est extrait d’un
journal intime tenu sur des agendas, aujourd’hui en cours de publication sous le titre
Journal inédit
. Ce précieux cahier
est le
manuscrit de travail où Bloy élabore le choix des entrées et la réécriture de son
J
ournal
, avant la
copie mise au net pour l’impression, du second volume
Mon Journal
(1904) à l’avant-dernier
Au seuil de l’Apocalypse
(1916), le dernier ayant été préparé par Mme Bloy après la mort de son mari.
Dans ce cahier d’écolier ligné, les pages sont remplies au recto et au verso d’une minuscule écriture très serrée à
l’encre noire, avec de très nombreuses et importantes ratures et corrections, ainsi que de multiples additions dans la
marge, appelées au crayon rouge ou bleu, ou sur des petites collettes ajoutées.
[
Mon Journal
]. « Journal de Léon Bloy – 1896-1900 – Suite du
Mendiant ingrat
». Paginé en bleu 1-31. Il s’ouvre
sur le brouillon du texte liminaire : «
Le Mendiant ingrat
finissait en novembre 95. Huit ans se sont écoulés &
c’est
toujours la même chose 
! Dans l’intervalle ce Mendiant a écrit, Dieu sait à quel prix ! une demi-douzaine de livres
que ses ennemis eux-mêmes ne peuvent pas mépriser. Son existence entière a donc été un tel prodige de douleur, un
pèlerinage si infernal que les juges les plus atroces conviennent de l’exagération du châtiment »… Etc. Les entrées
vont du 28 janvier 1896 (avec note pour insérer un article « sur Dumas fils qui vient de crever ») au 24 septembre
1898, puis après une explication sur l’interruption du journal et du départ pour l’étranger, elles reprennent avec le titre
Dix-sept mois en Danemark
, du 6 janvier 1899 au 11 juin 1900. Une note finale, datée « Avril 1904 », annonce : « Si je
suis content de mes lecteurs, c’est-à-dire si ce
Journal
obtient la dixième partie du succès d’un mauvais livre, je tiens
en réserve une troisième série à publier bientôt sous ce titre :
4 ans de captivité à Cochons-sur-Marne
. Le chef-lieu de
canton ainsi désigné fort exactement étant l’un des grouillements bourgeois les plus répugnants & les plus hostiles que
j’aie connus en France & à l’étranger, on peut compter sur moi pour une amoureuse préparation de ce nouveau tome ».
[Publié au Mercure de France en juin 1904.]
Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne
. Paginé en vert 1-29, et daté en fin 16 février 1905. Les entrées vont
du 14 juillet 1900, jour de l’installation de la famille Bloy à Pomponne, faubourg de
Lagny
(Cochons-sur-Marne),
pour s’achever le 12 avril 1904 : « Déménagement. Évasion, délivrance »… [Publié au Mercure de France en 1905.]
L’Invendable
. Paginé en rouge 1-18, et commencé le 22 octobre 1907. Les entrées vont du 14 avril 1904 au 10
septembre 1907, désormais souvent réduites à l’incipit à reprendre dans l’agenda ou à l’indication d’une lettre ou d’un
texte à insérer. [Publié au Mercure de France en juin 1909.]
Le Vieux de la Montagne
. Paginé en bleu 1-10, et « commencé le 17 mai 1910 mardi de Pentecôte ». Les entrées
vont du 9 septembre 1907 au 26 juillet 1910, souvent réduites à l’incipit à reprendre dans l’agenda ou à l’indication
d’une lettre ou d’un texte à insérer, mais avec 8 notations développée sur des petits feuillets collés dans le cahier.
[Publié au Mercure de France en avril 1911.]
Le Pèlerin de l’Absolu
. Paginé en rouge 1-9, « commencé le 14 mai 1913 mercredi de Pentecôte ». Les entrées
vont du 27 juillet 1910 au 31 décembre 1912, souvent réduites à l’incipit à reprendre dans l’agenda ou à l’indication
d’une lettre ou d’un texte à insérer, mais avec 5 notations développée sur des petits feuillets collés dans le cahier. À
la fin, manuscrit de l’
Épilogue
, daté 16 janvier 1914 : « Me voici à la fin de la 20
e
année de ce Journal. Vingt années
en 6 volumes. Continuerai-je ce travail qui paraît intéresser qq solitaires & que d’autres peut-être jugent inutile ou
fastidieux ? Je n’en sais rien. À 67 ans, je suis si las & si dégoûté ! »… Etc. [Publié au Mercure de France en juin 1914.]
Au seuil de l’Apocalypse
, avec d’autres titres alternatifs :
L’échéance
,
Le Monstre
ou
L’Épopée des assassins
. Paginé
en bleu 1-11. Les entrées vont du 1
er
janvier 1913 au 6 octobre 1915, souvent réduites à l’incipit à reprendre dans
l’agenda ou à l’indication d’une lettre ou d’un texte à insérer, avec une notation développée sur un petit feuillet collé
dans le cahier ; après l’entrée du 1
er
août 1914, Bloy rédige un texte intitulé
L’expiation
 : « Avant de continuer ce
Journal & à la distance de 13 mois, il me paraît utile de préciser la situation de l’Âme française, depuis le 1
er
août 1914
jusqu’à l’heure actuelle, 25 août 1915.
Elle n’a pas changé
. La mort, la mutilation ou la plus horrible captivité de deux
millions de Français, semblent avoir été, à cet égard, absolument inutiles »…Etc. À la fin, manuscrits du texte liminaire
(« Il s’est trouvé, au 19
e
siècle, une nation pour entreprendre ce qui ne s’était jamais vu depuis le commencement de
l’Histoire :
l’Extinction des Âmes
»…), de la Dédicace à Jean de la Laurencie, et de la
Conclusion
qui s’achève sur cette
phrase : « J’attends les Cosaques & le Saint Esprit ». 4 feuillets volants sur papier jaune dressent la liste des noms cités,
et rédigent la table des matières. [Publié au Mercure de France en mai 1916.]
Exposition
L
éon
B
loy
(Bibliothèque Nationale 1968, n° 268e).