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109
202.
Léon BLOY
.
Manuscrit
autographe,
Léon Bloy devant les
cochons
, [1894] ; 5 pages in‑8 (marques d’imprimerie, trou par
brûlure au premier feuillet, fentes réparées).
1.000/1.200
Deux textes extraits du pamphlet
L
éon
B
loy
devant
les
cochons
, suivi de
L
amentation
de
l
épée
(Chamuel, 1894), destinés à
une revue. C’est à la suite de la publication dans le
Gil Blas
de l’article
L’Hallali du poète
en faveur de Laurent Tailhade, que Bloy, provoqué
en duel par Edmond Lepelletier, refusa de se battre ; renvoyé du
Gil
Blas
, il se vengea dans cette brochure contre les journalistes. Ce
manuscrit comprend : l’
Encyclique d’un Excommunié
, où Bloy s’adresse
aux « petits mignons » du
Gil Blas
, dont Bloy a été renvoyé ; puis la
totalité du beau texte, lyrique et violent, de
Lamentation de l’Épée 
:
« La première fois que l’Esprit du Sabaoth parla de moi, ce fut pour
que les hommes n’oubliassent pas qu’on m’avait vue tout en flammes
au seuil de l’Éden perdu. J’étais, en cet ancien jour, une épée de feu dans
la main de feu du Chérubin qui gardait par moi le sentier de “l’Arbre
de vie”. La Famille Humaine s’enfuyait sous l’épouvantable Ironie de
Dieu, à travers les épines d’un monde inconnu, désormais ensemencé de
malédictions, où les gigantesques animaux – hostiles déjà – la regardaient
s’enfoncer »… Etc.
203.
Léon BLOY
. Trois
manuscrits
et
notes
autographes pour
Le
Mendiant ingrat
, [1894-1897] ; 2 pages et demie in‑8 et 1 page et
demie in‑12.
500/700
Brouillon de la première lettre à l’écrivain Marc
Stéphane
, publiée
à la date du 7 mars 1894 : « Léon Bloy ayant été plusieurs fois déçu
par de fétides gredins, ou d’épouvantables imbéciles qui prétendaient
l’admirer, invite M. Marc Stéphane dont il vient de recevoir la carte, à
vouloir bien se faire connaître plus amplement, mais par écrit. M. Marc
Stéphane déclare que les livres de Léon Bloy lui sont tombés sous les
yeux par
hasard.
Le mot hasard n’existant pas dans le dictionnaire de
cet écrivain peu endurant, il voudrait savoir si on a eu des intentions
offensantes ». Au dos, notes sur la fête du 7 mars de « St Thomas
d’Aquin nommé le Docteur Angélique »… Brouillon de la note du
26 janvier 1895 sur la mort de son fils André : « 
Les incidents qui
précédèrent cette mort & les circonstances horribles dont elle fut
accompagnée ou suivie, ont été racontés dans
La Femme pauvre
.
On ne recommence pas un tel effort. […] silence. Je tiens seulement à désigner par son nom le médecin des
morts, resté anonyme dans ce véridique roman, crétin verruqueux & molestateur, dont le goujatisme sans
pareil aggrava si diaboliquement notre peine. Ce docteur à gifles se nomme
Lecoq
& continue paraît-il
ses farces, à Montrouge »… À la suite, une note inédite sur
Frédéric-Guillaume
III et le rituel de la
communion qu’il a instauré en 1820 pour les Luthériens et les Calvinistes. Puis le brouillon de la note
publiée à la fin du livre (datée août 1897, le personnage n’étant pas nommé) pour dénoncer
le baron de
Haulleville
qui s’est approprié « une somme de 2 ou 3000 fr à lui confiée par divers souscripteurs » pour la remettre
à Léon Bloy : « Je sais que les pauvres sont faits pour être mangés. […] J’ajoute que la mort de mes deux petits enfants
& les douleurs atroces que ce secours eût empêchées ne sont pas précisément à mes yeux ce qu’il faudrait pour atténuer
la surprenante infamie de cet abus de confiance »… Au verso, des notes de lecture.
Projet de dédicace du
Mendiant ingrat
à Henry de
Groux
, en latin et en français.
204.
Léon BLOY
. L.A.S., 31 décembre 1895, à M.
Augustin 
; 2 pages in‑8, enveloppe.
300/400
Au sujet de sa fille Véronique, âgée de 6 ans et demi
, à un voisin qui inspira le personnage de
Poulot
dans
La Femme pauvre
(1897). « Avant-hier soir, notre petite Véronique est rentrée dans un état épouvantable, donnant
lieu de craindre une crise dangereuse. Elle me battait avec rage, accusait sa mère d’être moins bonne qu’une autre
personne, de prendre plaisir à
lui faire du mal
& il a fallu environ deux heures pour la calmer. […] Je craindrais qu’avec
les meilleures intentions du monde, cette petite fille ne fût insensiblement détournée de sa mère & de son père, si elle
continuait à aller dans votre maison. […] Je fais donc appel à votre esprit de justice en même temps qu’à vos sentiments
chrétiens. […] Songez que Véronique est notre dernier enfant »…
On joint
le brouillon autographe (28 décembre,
1 p. in‑12).
202