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206.
Léon BLOY
.
Manuscrit
autographe, « Note à peu près informe pour servir à un livre sur le Bas-Empire
dont j’ai le projet depuis longtemps », 15 février 1896 ; 2 pages in‑8.
300/400
Sur Saint Bernard
 : c’est un « saint de Jésus, un saint du Verbe souffleté, un saint du Pauvre & du crucifié.
[…] Jésus pardonne tout, accepte tout, souffre tout. Le glorieux esprit le Triomphateur, le Brûlant, le Dévorant & le
Vengeur ne pardonne absolument rien. […] Un saint de l’Amour aurait crié à Jésus : je ne veux pas des consolations
& des douceurs infinies qui m’attendent à Clairvaux. […] Je veux souffrir comme quelqu’un qui a tout perdu. […]
Je ne veux rien entendre, rien savoir que votre gloire, dussé-je être carbonisé par les volcans, je suis affamé de vous
décrucifier avant l’heure. […] Je mangerai Constantinople sur mon passage & Jérusalem délivrée me verra venir. Alors,
je parlerai à la terre »…
207.
Léon BLOY
. 3 P.A.S. (minutes ou brouillons de lettres), octobre-novembre 1896 ; 4 pages in‑8 et 1 page
in‑12, avec ratures et corrections.
400/500
Lettres insérées avec variantes dans
Mon Journal
.
13 octobre
. À Mme de
Puisaye
, la remerciant de sa lettre : « j’en suis heureux surtout pour ma chère femme
[…] Songez que depuis 7 ans que Dieu l’a placée sur mon chemin, elle n’entend et ne lit que des malédictions ou
des paroles dédaigneuses à l’adresse de son mari. Or, je venais d’écrire un nouveau chapitre de
La Femme Pauvre
qui l’avait transportée. Une fois de plus, elle s’était indignée de l’injustice exceptionnelle,
inexplicable humainement
dont je suis victime. Votre lettre a été pour elle une sensation exquise, un rafraîchissement délicieux. […] Me voyant
pauvre, exténué de chagrins, près de succomber, elle a tout quitté. Elle croyait voir en moi de la grandeur & voulut
me sauver à quelque prix que ce fût. Nous avons souffert ensemble à peu près tout ce qu’on peut souffrir, & notre
vie en si peu d’années a été un tel poème de douleur qu’il me suffit de regarder en arrière pour écrire des pages à
faire sangloter »…
18 octobre
. À Gilbert de
Voisins
, au sujet de Louis de Saint-Jacques, et sa conduite « d’un beau
goujatisme marseillais »…
29 novembre
, au Dr
Coumétou
 : « Léon Bloy, dit Caïn Marchenoir, est radicalement guéri, et sa guérison a
commencé trois heures environ après votre visite. […] Les médecins dignes de ce nom, ne sont, en somme, que des
espèces d’exorcistes, puisqu’ils opèrent par suggestion. […] Il y a des médecins dont la seule présence tue les malades.
[…] Il en est d’autres – semblables à vous – qui n’ont qu’à se montrer pour que le mal prenne la fuite »…
30 novembre
, au capitaine
Bigand-Kaire
, dédicataire de
La Femme Pauvre
, en le priant de cesser de faire de la
publicité à ce livre inachevé : « À quoi me serviraient des années de souffrances effroyables, procurées par une attitude
qui n’a pas changé un seul jour & qui est mon
unique
raison d’être, si, à mon âge de 50 ans, & pour le plus important
de mes livres, je dois quémander le suffrage d’un inférieur tel que Mirbeau, ou de hasardeux frontispices […]
Rodin
 !
le faux grand artiste, adoré – prenez-y garde – de
tout le monde
, & de l’atelier de qui je suis sorti comblé d’ennui &
même légèrement pénétré d’horreur ! y pensez-vous ? »…
208.
Léon BLOY
. 2 L.A.S. « LB » (minutes), 1897-1898, à son filleul Louis-Joseph
L’Huillier
 ; 2 pages in‑8
chaque, avec ratures et corrections.
250/300
Grand Montrouge
14 janvier 1897
. C’est la première lettre que son parrain lui écrit. « J’espère, mon enfant, que
tu me connaîtras mieux bientôt & que tu aimeras un peu le pauvre écrivain que ta mère a voulu choisir, de préférence
à tant d’autres, pour répondre de toi devant Dieu, au sacrement du baptême ». Il pourra bientôt lire ses livres : « On
sait autour de toi que je n’ai jamais écrit que pour dire la vérité & pour faire du bien à quelques âmes »…
15 avril 1898
. À la veille de sa première communion, Bloy fait à son filleul un discours sur la nécessité et les
bienfaits de la communion, qu’il reçoit chaque jour... Sur le même feuillet, listes de noms de U à Z (duchesse d’Uzès,
Vallette, Vallès, Wagner, Zola, etc.).
On joint
la copie par Bloy d’une lettre d’Edmond
Deman
, 30 novembre 1896, au sujet du
Journal
 ; au dos,
brouillon de lettre à M. Mariani le remerciant de l’envoi de son vin (10 mai 1898), avec liste de noms (pour envoi de
livre ?).
209.
Léon BLOY
. 18 L.A.S. ou L.A. (brouillons ou minutes), 1897-1898, la plupart à André
Foulon de Vaulx
dit Henri
Provins
 ; 30 pages in‑8 ou in‑12.
3.000/4.000
B
el ensemble autour de Louis XVII et de son livre
L
e
F
ils de
L
ouis
XVI
(Mercure de France, juin 1900), où
Bloy défend la cause de
Naundorff
, comme le fait de son côté l’historien André Foulon de Vaulx, auteur du
Dernier
Roi légitime de France
(1897). Une partie de cette correspondance, avec de longues lettres, a été publiée par Léon Bloy
dans
Mon Journal
.
10 mars
1897
(citée dans
Mon Journal
). La cause de Louis XVII est suffisamment instruite : « Il faut maintenant
qu’un artiste indépendant & fort fasse entrer dans les cœurs cette vision de magnificence morale & de douleur »... Bloy
rêve d’être cet artiste qui parle aux cœurs. « Obéissant à des facultés impérieuses, je suis entré dans la vie littéraire
comme un obus dans un lupanar, & on a si bien senti cela qu’il n’y a peut-être pas d’exemple d’un homme de lettres
aussi redouté que moi & aussi parfaitement exécré de ses confrères »…
21 mars
(publ. dans
Mon Journal
). Léon Bloy,