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214.
Léon BLOY
.
Carnet
autographe de
notes
, [1897-1906] ; carnet in‑12 de 40 pages (plus des ff. blancs),
couverture moleskine noir.
1.000/1.500
Intéressant carnet de notes
, commenté par Pierre Arrou dans les
Cahiers Léon Bloy
, 5
e
année, n° 2.
Outre des notes bibliographiques, le carnet présente des notes prises sur les lettres de
Naundorff
, consultées
chez Otto Friedrichs (1904-1905), avec ces « Notes pour mon livre. Le Royaume des Lys. La Duchesse de Caïn.
Couvrir d’infamie ceux qui possèdent des documents sur Louis XVII & qui les cachent ». Suivent des notes de lecture
sur
Politesse et convenances ecclésiastiques
de Louis
Branchereau
(1885) ; la liste des 9 membres du « Comité du
monument Villiers » ; des notes et commentaires sur
Louis
XVII à la lecture du livre de Foulon de Vaulx, puis du
Préliminaire de la doctrine céleste de N.S. Jésus-Christ
« publiée par le fils de Louis XVI, Roi de France, Charles-
Louis, duc de Normandie », avec des notes personnelles assez critiques : « Les Bourbons, à la suite des compromis de
1814 & de 1815, occupaient les trônes de France, d’Espagne, de Naples & de Parme. Ils en ont été chassés. Comme le
peuple qui a renié son Dieu, cette famille féroce dans le reniement de son chef, est désormais errante. […] Médiocrité
intellectuelle épouvantable »… Après une petite liste de « Lieux communs », des « Notes sur Anne-Catherine »
d’après la
Vie
d’Anne-Catherine
Emmerich
par le Père Schmoeger, où l’on relève cette réflexion : « Le Verbe-Enfant
idée qui m’est personnelle. Bonne à développer à propos d’Anne Catherine »…
Retourné, le carnet est d’abord consacré au
Mendiant ingrat
, pour préparer la « Liste des noms cités », rayés au
crayon beu ou rouge ; pour noter des « Suppressions » concernant Henry de
Groux 
; pour noter les « Dédicaces du
Mendiant ingrat
 », plus de 20 dédicaces pour Georges Dupuis (« Êtes-vous prêt à chanter des cantiques d’amour &
de gloire dans une chaise d’airain brûlant & les pieds dans les brodequins de fer rouge comme le Mégalo-martyr ?
Non. Alors vous êtes un mendiant ingrat »), Henry de Groux, Alfred Vallette, Rachilde, Louis Dumur, Gustave
de Malherbe, Jehan Rictus (« Jehan Rictus rossignol à la langue pourrie hélas ! »), Henri Jacottet, l’abbé Rastoul,
Louis Leroy, Georges Rémond, Henri Cayssac (« d’un mendiant à un chiffonnier »), etc. Suivent des notes diverses
(« 3 sortes d’êtres dont le contact m’est à peu près insupportable : les riches, les goujats & les protestants »), et sur
le procès de Rennes de
Dreyfus
d’après
La Croix
(août-septembre 1899). Une curieuse page est intitulée
Démentis
formels donnés par les chrétiens à la Parole de Dieu
, sur 2 colonnes pour « l’Esprit-Saint » et « le Démon ». Une
quinzaine de pages de notes de lecture très précises, parfois barrées au crayon bleu, témoignent du vif intérêt de Bloy
pour les études de Gustave
Schlumberger
, utilisées dans
L’Épopée byzantine et Gustave Schlumberger
(1906) :
Un
empereur byzantin du X
e
siècle. Nicéphore Phocas
(Didot, 1890), et
L’Épopée byzantine à la fin du X
e
siècle
(3 vol.,
Hachette, 1896-1905).
Exposition
L
éon
B
loy
(Jean Loize 1952, n° 182).
215.
Léon BLOY
.
Notes
autographes pour
Exégèse des lieux communs
, [1897-1901] ; 6 pages in‑8. 400/500
Ces
précieux plans et notes de travail
sont presque entièrement raturés au crayon bleu, après utilisation ; on
y trouve une liste de lieux communs et d’expressions toutes faites, que Bloy va « expliquer » dans son livre, parfois
accompagnés d’un bref commentaire, avec des idées à développer : « On ne prête qu’aux riches », « L’occasion fait le
larron », « Il y a un Dieu pour les ivrognes », « Si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal. Formule précieuse qui
sauve l’inutilité de tout, l’inutilité de la science », « La nuit est faite pour dormir (épisode prussien) », « Le courage
civique (Un jury bourgeois condamnant à mort un artiste – Conclusion :
On ne nous a jamais fait de reproches
.) »,
« Je ne suis pas un oracle (Les chrétiens deviennent des saints, les athées deviennent des oracles. Ces oracles ne sont
pas consultés mais interviewés) », « Pour conclure, une sorte de conte à la façon de Maldoror. La maison d’un pauvre
poète, le soir. Son enfant écrit ses devoirs. Une terreur pèse sur la maison. On a peur sans savoir pourquoi. Dialogue
entre le père et le fils. Tout le pays tremble, d’ailleurs. C’est M. Prudhomme qui passe au loin sur la route »… Etc.
O
n joint
une liste de « Titres d’articles », avec note de choses à faire ; et une ébauche autographe (sur Zola ?) :
« un critique sans doute considérable, dont le nom ressemble à un
ablatif
, disait de ce merdeux que son livre eût été le
chef-d’œuvre de Balzac, si Balzac avait pu l’écrire »…
216.
Léon BLOY
. 6 P.A. (minutes et brouillons de lettres), 1898 ; 10 pages et demie in‑8 ou in‑12.
500/600
Plusieurs de ces lettres sont publiées ou citées dans
Mon Journal
.
21 mai
, à Alfred
Pouthier
 : « Je ne sais rien de plus révoltant que le manque de virilité. Que signifie votre
“admiration” pour moi si vous êtes un sentimental ? […] je vous ai fait l’honneur incroyable de vous parler de ma
femme, abominablement calomniée & vilipendée par un drôle qui vous est très cher ». Il trouve sa réponse « d’un
goujatisme et d’une insolence rares »…
5 juin
, à
Rachilde
, à la suite d’une belle lettre de sa femme (L.A.S. « Jeanne Léon Bloy ») la remerciant de son
bel article : « Je vous ai écrit, au moment de
La Femme pauvre
, que votre article sur ce livre était ce que j’avais eu de
meilleur. Et aujourd’hui donc ? […] Ce que vous venez de faire est si étonnant, si exceptionnel, si beau ! […] vous faites
l’aumône de toute votre âme à votre grand frère agonisant au bord du chemin. Dieu vous aime, Rachilde. Voilà tout
ce que je sais vous dire. Il vous aime comme vous êtes, &, quoi que vous fassiez, vous serez traitée avec douceur »…
…/…