Page 120 - cat-vent_maigret15-05-2013-cat

Version HTML de base

118
27 juin
, à Albert
Plasschaert
à La Haye, le remerciant de sa lettre sur « mon très douloureux livre [
Le Mendiant
ingrat
]. Vous ajoutez gracieusement que vous êtes
à moi
. Peut-être, en Hollande ces deux mots ne sont-ils pas comme
en France, une vaine formule de politesse ». On se désintéresse souvent de l’auteur qui « meurt de misère depuis
20 ans »…
17 août
, à Géo
Dupuis
 : « Vous m’écrivez des choses suffisamment humbles, c’est-à-dire entièrement dénuées de
calvinisme »…
31 août
, à Henri
Jacottet
 : « ma situation d’“ingrat” est sur le point de changer – complètement. Un de mes
lecteurs tout à fait vaincu a décidé de payer mes dettes & de m’assurer en outre l’année de sécurité que j’implore depuis
si longtemps. Soit 6000 fr. qui vont tomber sur moi à la fin de septembre. Ceci n’a rien de commun avec les fumisteries
du Chat noir »…
30 septembre
, minute par Bloy d’une lettre de sa femme à Georges
Rémond
, pour dissiper un malentendu, le
priant de « venir
sans argent
 »…
217.
Léon BLOY
. 3 L.A.S. (minutes), juin‑août 1898, à Edmond de
Bruijn
, directeur du
Spectateur catholique 
;
4 pages et quart in‑8.
500/600
Curieuse correspondance publiée par Bloy dans
M
on
J
ournal
.
28 juin
. Il accepte de faire un compte rendu de la reproduction d’un livre d’heures dans
Le
Spectateur
, d’autant
plus volontiers que la revue lui a toujours paru hostile, et favorable à
Huysmans,
nommé ici (comme dans
La Femme
pauvre
) Folantin : « Je me suis demandé comment une telle feuille chrétienne pouvait avoir laissé passer un livre
comme
La
Femme pauvre
sans en dire un traître mot, alors qu’on y décernait une réclame énorme aux pénibles
documentations de M. Folantin »…
9 juillet
. Sa notice se résumerait à une critique de l’éditeur : « Publier
en noir
des
enluminures, c’est simplement se moquer du monde »…
Grand Montrouge 5 août
. Il devait avoir toute liberté pour
parler des
Heures de Notre-Dame 
; il propose maintenant de renvoyer le livre aussitôt qu’il sera assez riche pour
payer le port : « je tiens à ne perdre aucune occasion de dire que je suis un gueux, ne fût-ce que pour dégouter les bons
chrétiens qui ont la misère en horreur, & qui se disant passionnés pour l’art, laisseraient périr sans secours les plus
grands artistes du monde »… De plus, il ne lui convient pas d’écrire dans une revue qui lui est hostile : « le
silence
est
la forme la plus meurtrière de l’hostilité universelle contre moi. Dans le cas du
Spectateur
la parfaite hostilité de ce
silence est aggravé par la réclame scandaleuse à
La Cathédrale
de M.
Huysmans
»… Le dernier numéro est « une sorte
d’affiche illustrée à la gloire du
naturaliste
chrétien
que je m’accuse, hélas ! d’avoir poussé dans l’Église. Dieu veuille
avoir égard à mon intention qui était charitable, en somme, & me pardonner cette mauvaise œuvre ! »…
218.
Léon BLOY
.Brouillon autographe de 2 L.A.S. « LB », 17 et 21 septembre 1898, à Édouard
Bernaert
 ;
2 pages in‑8 avec ratures et corrections.
250/300
Début des relations de Bloy avec le poète belge, rédacteur de la revue
Par le scandale
.
17 septembre
 : « J’ignore le grec, je sais fort mal le latin, je ne comprends pas un mot du Livre sacré & tout le reste
m’est profondément inconnu. […] Donc la dédicace offerte ne pourrait que me désobliger infiniment. Il y est parlé
de moi comme l’Evangile parle de St Jean Baptiste… ! De pareils blasphèmes peuvent attirer la foudre »… (Bloy écrit
dans son
Journal
« Réponse immédiate pour décourager cet homme effrayant »).
21 septembre
 : il le remercie de son
amitié, mais ne supporte pas ses « paroles extravagantes. Songez-vous que vous m’avez comparé à “Élie”, que vous
m’avez demandé ma “bénédiction” en sollicitant de moi un “bref” qui serait pour vous un “signe” de votre admission
à “l’École du Prophète” »… Etc.
O
n joint
2 brouillons de lettres de recommandation à Émile
Vandervelde
et au curé de Pomponne concernant
Bernaert ; un brouillon de lettre de Bernaert à M. Nocquet (13 nov. 1900) demandant du secours pour Bloy qui
l’héberge à Lagny ; et une note autographe de Jeanne et Léon Bloy au sujet des objets réclamés par Bernaert après leur
rupture.
219.
Léon BLOY
. L.A.S. « Léon Bloy écrivain français », Kolding (Danemark) 21 juillet 1899, au juge de paix
du canton de Sceaux ; 3 pages in‑8, avec enveloppe de renvoi de la lettre à Léon Bloy.
300/400
À la date du 15 avril, Bloy adressait au commissaire de police du Grand-Montrouge une lettre dont il reproduit ici
la teneur : « Je suis loin de la France, forcé, pour des raisons de famille, de prolonger mon absence indéfiniment &, par
conséquent, sans aucun moyen de défendre mes intérêts au Grand Montrouge, où j’ai vécu trois ans, 2 cité Rondelet,
dans un pavillon appartenant à M. Rouzée »… Il résume les conditions dans lesquelles il a quitté ce pavillon à la fin
d’octobre, et le 2 novembre M. Rouzée émit alors la « prétention fantastique » de s’opposer à la sortie de certains
objets…Bloy fournit au commissaire de police des quittances de loyer et d’arrhes : le propriétaire a gardé celles-ci tout
en relouant le logement… « ma situation actuelle, extrêmement précaire & difficile, de père de famille, à 500 lieues de
la France, ne me permet guère de sacrifier une somme qui m’est due, en même temps qu’elle doit vous disposer à me
traiter avec bienveillance »… En tête de la lettre, note du juge renvoyant la lettre à Bloy, avec une note du commissaire
de police de Montrouge, 26 juillet 1899.