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Notes préparatoires pour son livre
L’Â
me de
N
apoléon
(1912).
Notes de lecture et extraits d’ouvrages du général
Foy
(
Guerre de la Péninsule sous Napoléon
),
Las Cases
(
Mémorial de Sainte-Hélène
) et le baron
Gourgaud
(
Mémoires pour servir à l’histoire de France sous Napoléon
), très
soigneusement notés, avec des marques aux crayons rouge et bleu.
Sur la garde, Léon Bloy a rédigé des notes de premier jet, qui résume les grandes idées de son livre : « Qu’est-ce
que Napoléon ? Un homme de génie / privé de la notion de l’Absolu ? un monstre. […] L’humanité entière cherchant
ou pressentant Napoléon, enfant ou père de mélodrame, autrefois perdu. […] La Révolution envisagée comme le
plus grave événement de l’histoire depuis le christianisme. Il lui fallait une victime aussi grande qu’elle, une victime
colossale. Ce fut Napoléon »… Etc.
On joint
3 feuillets de notes autographes, dont un intitulé
Fautes mortelles 
; et un au verso d’un début de lettre
pour Rachilde (17 mars 1912) : sur le Sacre, l’Espagne et l’Angleterre, une « Déclaration préliminaire », brouillon de
la dédicace à André
Martineau
.
244.
Léon BLOY
. 2 P.A., brouillons de dédicaces à ses filles, 1910-1912 ; 2 pages in‑12 (une au dos d’une
enveloppe à lui adressée).
200/250
À
Véronique
 : « Le Pèlerinage de l’Absolu devait nécessairement aboutir au seuil de l’Apocalypse […] Les
chrétiens n’ont plus autre chose à faire que de se préparer humblement à donner leur vie. Ton vieux père y pense
tous les jours ». À
Madeleine
 : ce livre paraît quand semble s’annoncer « la fin de cette guerre de démons que suivra
probablement une manifestation inimaginable de la puissance divine en conflit avec toutes les puissances de l’enfer »…
À
Véronique
 : … « N’oublie pas que ton Père est le missionnaire de l’Absolu, le seul parmi ceux qui parlent ou
écrivent, qu’il lui a fallu souffrir beaucoup pour cela, qu’il lui faudra souffrir encore & qu’il a besoin des prières de ses
enfants ». À « ma petite
Madeleine
chérie [...] il ne suffit pas de souffrir, mais d’être joyeux dans les tourments. C’est
pour cette raison sans doute, ma chère enfant, que le don de la musique te fut accordé ». D’autres projets de déicaces
pour
Celle qui pleure
,
Vie de Mélanie
,
Le Sang du Pauvre
et
La Femme pauvre
245.
Léon BLOY
. 6 L.A.S., mars-septembre 1910, à
sa femme Jeanne
 ; 8 pages in‑8 ou in‑12, 3 adresses.
1.000/1.200
Montmartre
30 mars
 : il espère la conversion
de Raoul
Simon
, mais n’a pu convaincre Lucienne
[
Delaroche
] : « Aucun moyen de faire comprendre de
faire comprendre la nécessité des sacrements & surtout
de
l’Eucharistie
. Déisme vague où Jésus a la même place
que
Bouddah
 ! Sottise qui me glace le cœur »…
Taillepetit
(Dordogne)
27 août
 : il prépare leur futur séjour : « Ce
Taillepetit est comme un aspect du Paradis. […] Je ne sais
pas comment exprimer la douceur, la paix merveilleuse
de ce vaste parc […] j’ai l’impression que c’est Dieu lui-
même qui nous a choisi ce refuge »…
Paris
«
40 rue de la
Barre
»
4 septembre
. Il exhorte sa femme à rester à Binic :
« Je travaille et je prie. Et même vos chères présences, mes
bien aimées, me gênerait en ce moment. L’achèvement du
Vieux
[
Le Vieux de la Montagne
] en serait retardée »…
7
septembre
. À la veille de la fête de la Nativité de la Vierge,
il dit sa dévotion : « Vous savez mes chéries, combien
je lui appartiens & combien je compte sur Elle pour le
travail difficile que je vais bientôt commencer. Le
Vieux
sera fini dans une semaine. J’y travaille avec un grand
acharnement »...
8 septembre
. Il revient de la Basilique
« où j’ai prié de toutes mes forces pour vous, pour nos
amis, pour tous ceux vivants ou morts qui peuvent avoir
besoin de prières & j’ai senti une joie surabondante. O
Jeanne, quelle sainte & belle fête ! J’ai vu clairement
que nous appartenons à Marie en une manière absolue,
que nous pouvons tout attendre d’Elle, tout demander
& qu’il nous sera
facile
de devenir des Saints, étant des
prédestinés
 »…
9 septembre
 : « Ce matin, j’ai la joie de
t’annoncer que je viens d’écrire les dernières lignes du
brouillon. […] Je copie pour toi la Dédicace du
Vieux
de la Montagne
, écrite ce matin, il n’y a pas une heure.
Tu me diras si elle te plait. “A Henri Barbot / Je vous