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comprendre à la colère, aux reproches et aux soupçons de son père : « Je t’en supplie, accoutumes-toi à cette idée que
je serai peintre »… Étudier l’architecture, comme son père le désire, ce serait le vouer à « une médiocrité honteuse » :
« Je ne suis pas un Michel Ange ou un Léonard de Vinci. Je ne peux pas devenir universel »… Cependant, inscrit aux
Beaux-arts, il écrit au peintre Isidore
Pils
, le 29 août 1865 : « La situation assez malheureuse dans laquelle je me trouve
m’a mis cette année dans l’impossibilité presqu’absolue d’aller régulièrement à votre atelier »…
On joint
5 minutes autographes de lettres sur feuilles volantes (2 tirées sur copie-lettres), témoignant sa
sollicitude envers son frère Georges, de la grande tristesse qu’il éprouve à l’éloignement de son père, et de ses efforts
pour le consoler, dans sa dernière maladie (1876)… De retour de la Grande Trappe, le 4 octobre 1877, il confie à sa
mère l’excellent effet de sa retraite : « J’étais parti bien malade. Ma pauvre âme était cruellement blessée. J’étais torturé
par l’orgueil par la colère par le mépris et la haine du monde entier, sentiments bas et coupables que le Démon me
faisait prendre pour un généreux détachement de la vie. Je suis revenu guéri de tout cela ou du moins grandement
fortifié contre l’ennemi »…
Exposition
L
éon
B
loy
(Bibliothèque Nationale 1968, n° 15).
159.
Léon BLOY
. 4
manuscrits
autographes, [vers 1864-1868] ; 17 pages in‑8 ou petit in‑4.
800/1.000
Brouillons des premiers essais littéraires du jeune Léon Bloy
.
Sur le progrès : « Leibnitz est l’apôtre du progrès. Il a établi sur une base indestructible le monument sublime
de sa pensée »… (3 p. ; cet article sur
Le Progrès
d’Edmond About est le premier essai présenté par Bloy à Barbey
d’Aurevilly).
Prudhomme fils 
: « On parle à chaque instant de Joseph Prudhomme. Son nom est prononcé partout et à propos
de tout. On l’accommode à toute sauce. Cela me déplaît »… (1 p. ; Exposition Léon Bloy, BN 1968, n° 12).
Évocation au vitriol du réfectoire des employés de bureau de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans :
«Un perron d’une vingtaine demarches nous conduira à l’une des portes de la salle où nous nous assiérons modestement
[…] Quel spectacle ! »… (6 p., au dos d’une lettre adressée à Bloy par l’architecte principal de la Compagnie)…
Deux versions d’un article sur
Béranger
, chanteur de l’Empire et des Lisettes : « Pour le pauvre peuple, Béranger,
vieux fossile de l’enthousiasme, était une incarnation trois fois sainte et trois fois vénérée. L’amour, la pensée, l’art
c’était lui. […] Ce fétiche, Dieu merci ! ne sera bientôt plus qu’un document historique où les générations de l’avenir
trouveront assez de quoi maudire l’époque néfaste du chansonnier de sa gloire »… (6 p.).
On joint
la minute d’une lettre du 7 avril [1867], proposant de vendre une partie de sa bibliothèque pour 25 F
dont il a besoin ; et une lettre du beau-fils de son professeur de dessin Dose (1861).