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166. [
Léon BLOY
]. Antoine BLANC DE SAINT-BONNET.
De la Restauration Française. Mémoire présenté
au Clergé et à l’Aristocratie
(Paris, L. Hervé, 1851) ; in‑8 de
xi
-424-[1] pages, reliure cartonnée demi-
suédine verte à coins très usagée (le dos manque, qqs petits défauts intérieurs).
1.000/1.500
Édition originale, abondamment annotée et commentée par Léon Bloy
.
Joseph Bollery a présenté ainsi ce précieux ouvrage : « L’exemplaire a été cartonné, probablement par Léon Bloy
lui-même, dans une couverture qui paraît avoir été empruntée à un copie-lettres. L’examen de cet ouvrage suffit à
montrer comment lisait Léon Bloy, quand il se trouvait en présence d’une œuvre fortement pensée. Toutes les marges
sont couvertes de notes soigneusement écrites au crayon, – sans doute parce que le papier absorbait l’encre. Ces notes
sont tantôt des réflexions personnelles du lecteur, tantôt des citations correspondantes d’ouvrages du même auteur
ou d’autres écrivains. D’autre part, les passages caractéristiques sont soulignés différemment suivant leur importance :
d’un simple trait rouge, d’un double trait rouge et bleu, et parfois d’un triple trait, deux bleus et un rouge. Enfin,
quand le soulignement ne suffisait pas au gré de l’enthousiasme du lecteur, il dessinait en marge une croix rouge
ombrée de bleu. Ces notes, ces traits et ces croix de couleur éclairent l’ouvrage d’une lumière éblouissante […] L’une
des notes de Léon Bloy nous indique qu’il lisait
De la Restauration Française
en 1871. En 1872, Blanc de Saint-Bonnet
publia une 2
e
édition de son livre […] Léon Bloy reprit son exemplaire, déjà annoté, de l’édition de 1851, le compléta et
le corrigea, conformément à la 2
e
édition, qui comportait l’addition de chapitres entiers et de nombreux changements
dans le texte primitif », notamment par l’ajout de 2 feuillets sur lesquels il a recopié à l’encre les chapitres ajoutés.
Nous ne pouvons citer ici, à titre d’exemples relevés dans les premières pages, que quelques-unes des réflexions
et notes de Léon Bloy, dont Joseph Bollery a publié une partie dans les
Cahiers Léon Bloy
en 1929 (5
e
année, n° 6 ;
6
e
 année, n
os
1 et 2).
« Le plus grand honneur qu’on puisse faire à des hommes du dix-neuvième siècle, c’est de supposer qu’ils n’en
sont pas » (p. 
vi
). « Toute la matière de ce premier livre est le développement des idées contenues dans les quelques
pages de lumière publiées vainement en 49 sous le titre de :
les Temps présents
. J’écrivais dernièrement à l’auteur : Le
grand mot de M. de Bonald à son menechme intellectuel M. de Maistre n’est pas moins fait pour vous que pour ces
deux hommes immenses –
Les hommes qui appartiennent par leurs sentiments au Passé et par leurs pensées à l’Avenir
ne trouvent pas de place dans le Présent
 » (p. 3). « Cette image est fort belle. L’homme fait la terre végétale par son
travail, il fait son corps par ses mœurs, il fait son âme par la prière. L’auteur fouille cette idée à des profondeurs
incroyables, et c’est ainsi qu’il arrive à cette formule étonnante qui est le fond même de sa pensée et qui eût fait pâlir
d’admiration Leibnitz et Pascal :
L’homme n’est créé qu’en puissance
 » (p. 15). « On a armé aujourd’hui le pauvre
peuple des plus stupides idées. Depuis le XVIII
e
siècle, on lui parle du hasard de la naissance, comme s’il n’y avait pas
de Dieu et de Providence, et comme si, pour faire un homme de cœur, plusieurs siècles de vertu étaient de trop. Ah !
nous sommes bien solidaires de tous nos ancêtres et nous ne pourrons savoir qu’au tribunal de Dieu ce qu’il y avait en
nous d’abjection ou de grandeur originelle. L’inégalité en ce monde est de décret divin, puisqu’elle a pour fondement
le droit divin des
races
. Les hommes qui lisent beaucoup les saintes Écritures savent bien cela. Il n’a pas fallu moins de
soixante-quinze générations de saints pour faire une Mère immaculée au Sauveur du Monde. Ce fait est ignoré de ceux
qui trouvent que Dieu a bien longtemps attendu pour sauver les hommes. Je reviendrai en même temps que l’auteur
sur ce grand sujet » (p. 66).
Certaines notes sont de brefs cris d’admiration : « Admirable ! », « Superbe ! », « Exquis ! », « Très beau ! », etc.
D’autres renvoient à des auteurs (Lamennais, Bossuet, Bonald, Proudhon, J. de Maistre, Tertullien, etc.).
Bloy a relié en tête la plaquette :
Étude nouvelle sur la notion de l’Infini
, Discours prononcé à l’Académie
des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans la séance du 22 janvier 1856, par M. Blanc de Saint-Bonnet (Lyon,
imprimerie d’Aimé Vingtrinier ; in‑8 de 16 p.) ; soulignures et 2 notes autographes de Bloy.
Exposition
L
éon
B
loy
(Jean Loize 1952, n° 131).
Reproduit en page 85
167. [
Léon BLOY
]. Ernest HELLO.
Rusbrock l’Admirable (Œuvres choisies)
traduit par Ernest Hello. –
Le
Livre des visions et instructions de la Bienheureuse Angèle de Foligno
traduit par Ernest Hello. Deuxième
édition (Paris, Poussielgue frères, 1869 et 1873) ; 2 ouvrages reliés en un volume in‑12, reliure de l’époque
basane brune très usagée (plat sup. détaché).
200/300
Envois à Léon Bloy
sur les faux-titres (un peu rognés par le relieur) : « offert à Monsieur Bloy très sympathique
hommage Ernest Hello », et « offert à Monsieur Bloy très sympathique hommage Ernest Hello ».
C’est en 1876 que Léon Bloy fit la connaissance d’Ernest
Hello
, dont les idées millénaristes et apocalyptiques
le marqueront fortement.
De nombreux passages de
Ruysbroek
sont soulignés au crayon rouge (et bleu) par Léon Bloy, qui a porté à la
mine de plomb en marge trois références au livre de l’
Exode
.