Page 104 - cat-vent_paris16-12-2011-cat

SEO Version

102
377.
sébastopol
.
Jérôme-Napoléon BONAPARTE
(1830-1893) petit-fls du Roi Jérôme. L.A.S. comme sous-
lieutenant du 7
e
régiment de dragons, camp devant Sébastopol 5 décembre 1854, à E. Xavier de Guentz ; 2 pages
in-8 (lég. mouill. et petite fente).
100/150
« Je pense très souvent à vous autres qui êtes obligés de rester loin
de la gloire
[…]. On dit cependant que le Général en
chef a envoyé l’ordre aux régiments d’Andrinople de venir ici. […] j’ai eu le bonheur d’assister à deux combats – le 25 8
bre
et
le 5 9
bre
–. Nous n’avions que les deux régimens de chasseurs d’Afrique, mais ils ont bien soutenir la réputation de la Cavalerie
Française »…
378.
Léger-Félicité sonthonax
(1763-1813) gouverneur de Saint-Domingue où il abolit l’esclavage. P.S. comme
commissaire du gouvernement, signée aussi par le commissaire Julien Raimond, au Cap 11 thermidor V (29 juillet
1797) ; 1 page in-fol. en partie impr., en-tête
Commission du Gouvernement déléguée aux Isles sous le Vent
,
grande vignette, cachet encre.
150/200
Lettres de capitaine d’infanterie pour le citoyen Grenouilleau, « Lieutenant aide de camp du Général de Brigade
L’Eveilliés »…
379.
SOUDAN et ÉGYPTE
. Carnet de voyage manuscrit avec dessins, [Sennar, Nubie, Égypte, 1837-1838] ;
carnet
in-12 oblong (13,5 x 19,5 cm) de 49 ff. dont 48 annotés au crayon noir, en français, broché (dérelié, le 1
er
f. froissé,
qqs lég. rouss.).
4.000/5.000
Précieux carnet de voyage d’un membre de l’expédition dirigée par le géologue autrichien Joseph von Russegger
(1802-1863), relatant la traversée du Soudan depuis
Roseires
, situé au sud du pays, près de la frontière éthiopienne, jusqu’à
Ouadi Halfa
, à la limite de la frontière égyptienne, en passant par le pays de
Sennar, Khartoum, Méroé et le désert de Nubie
.
La fn de cette relation est consacrée à la descente du Nil jusqu’à Alexandrie. Il est illustré de 15 dessins à la mine de plomb
représentant des paysages, des arbres, des plantes et quelques habitants des régions visitées, et un dessin à la plume et au lavis
gris
où fgure une mosquée. Parmi ces illustrations :
Jeleb Palmir au Sennar, 12 Nov. 1837
(f. 1) ;
Adansonia
(baobab), le long
d’une montagne (f. 4 v°) ;
El Goumr, résidence du Melik Azouza
(f. 5) ;
Vue du camp d’Abgoulgui
(f. 8) ;
Djebel Faronya, vu de
Gassan
(f. 9) ;
A Gassan, 25 Janv. 1838 : la couronne de ce Ficus intermedia…
(f. 10) ;
Plan du camp près de Fazangorou
(f. 11) ;
Bassin au Mont Djekdoûl
(f. 24) ;
Passage du Nil entier de 40 pas, près du Temple de Semneh en Nubie, le 28 Juin 1838
(f. 36 v°).
Si les premiers dessins ont été exécutés vers la fn de 1837 ou le début de 1838, le journal couvre la période du 22 février
au 26 juillet 1838, date de l’arrivée à Alexandrie. Le texte, très dense, est entièrement rédigé en français, à l’exception de deux
lignes en allemand (f. 18). Il relate les événements survenus pendant l’expédition, les observations effectuées, les conditions du
voyage avec les noms de toutes les localités traversées. À la fn du journal se trouve un petit lexique de géologie en allemand et
en français. Quelques notes à l’encre noire, de la même main, ont été apportées ultérieurement.
L’expédition s’embarque à Roseyros (
Roseires
) le 22 février 1838 et commence la descente du Nil bleu. Le 28, à Doûntay,
a lieu une rencontre avec Moustafa Bey « campé avec très peu de troupes » près de Sécro. Retardés par les bancs de sable, ils
arrivent à Sennar
le 5 mars et y restent jusqu’au 9. Ils continuent la descente du feuve en direction de Khartoum, toujours en
prenant des précautions (crocodiles, hippopotames…). Le 15 mars, les voyageurs arrivent à Wouad Medinet (
Ouad Medani
)
et, le lendemain, font une visite à Ahmed Pacha qui leur annonce la mort de Bessan Bey. Le 22, les troupes d’Ahmed Pacha,
soit 4500 hommes, se livrent à des exercices, et ils apprennent qu’un homme vient d’être dévoré par un crocodile. L’expédition
quitte Wouad Medinet le 24 et arrive à Khartoum
le 3 avril. C’est dans cette ville que les gouverneurs se réunissent le 15 avril.
Le même jour, le narrateur se fait prêter de l’argent par le botaniste de l’expédition, Theodor Kotschy (1813-1866) ; il ajoute :
« Le 16, Ahmed Pascha me fait demander », et note plus loin : « Achat de deux Gallas (Djemileh et Osmân) à la fn d’avril 1838.
J’ai cédé Osmân à Mr le Consul Damrischer à mon retour à Alexandrie qui l’envoya au prince Maximilien ». Le départ de
Khartoum a lieu le 8 mai, à bord de trois embarcations qui effectuent la descente du Nil. Deux bateaux prennent l’eau et doivent
être réparés. Le feuve, obstrué de rochers de gneiss, est diffcile à pratiquer et l’expédition doit continuer à terre. Le 17, ils
passent par
Moutemmeh
, localité dont les maisons sont construites en limon, avec une population de 5000 habitants, composée
principalement de Nubiens, mais aussi d’Égyptiens et d’esclaves noirs. Trois jours plus tard, le botaniste a une discussion avec
Russegger, le chef de l’expédition : « Mr Kotschi dit ouvertement sa façon de penser au furieux R. qui parle cette fois très
humblement ». Le 23, le narrateur note en marge de son carnet : « Dans la matinée, j’eus une brutalité de Mr R. à essuyer ».
Le 25 mai, il arrive près du bassin du mont Djekdoûl, qui « est presque circulaire et peut avoir 50 pieds de diamètre, il est
entouré de rochers perpendiculaires de porphyre de plus de 40 à 50 pieds de hauteur… l’eau est très claire et très douce…
Quelques nomades de la tribu des Hassanyeh habitent ici sous des tentes de poil, ils possèdent des troupeaux de bœufs et de
chèvres». Continuant son périple, la caravane passe, le 28 mai, près du mont Eghkilis où ils aperçoivent quelques Arabes avec
des troupeaux. Le 29, les voyageurs sont à Méroueh (Méroé) puis se dirigent vers Dongola. Dans la montagne d’El-Abrik, ils
observent un flon de quartz. Le 31 mai, dans la vallée du Khor, ils visitent une ancienne église : « C’est un carré dont chaque côté
a environ 45 pas, et 8 pas d’élévation. Les murailles sont en partie de tuiles cuites, et non cuites, réunies avec de l’argile, près des
portes on voit des pierres de taille… Le temple montre partout les traces du feu. Dans le chœur on voit dans la niche de l’autel
des restes de peinture sur le mortier. Le temple est entouré d’une muraille de gneiss, mais les pierres n’en sont point taillées »
Après avoir traversé plusieurs localités et observé, à Hannaq, les ruines des pyramides à degrés, les voyageurs arrivent à
Dongola le 10 juin, puis, le 28, au temple de Semneh, en Nubie, près de la 2
e
cataracte, « bâti de grès quoique on ne voye ici que
des rochers de granit… il est très petit, du côté du désert on voit deux colonnes avec une façade couverte d’hiéroglyphes, du côté
du feuve on voit 3 piliers simples… Dans le salon du temple on voit une divinité assise, sans tête, et renversée sur le sol, elle a
les bras croisés sur la poitrine et une baguette dans chaque main ». Le 30 juin, l’expédition renvoie ses 52 chameaux avec leurs