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134.
Jules michelet
(1798-1874). 5 L.A.S., avril-juin 1870, la plupart à Jules Steeg ; 7 pages in-8.
300/400
17 avril
, remerciant un ami pour avoir inséré l’article de J. Steeg, « vrai chef-d’œuvre, bien supérieur à ce qu’on a écrit »...
(à la suite, lettre d’envoi à Steeg).
17 avril 
: « C’est un article
très fort
, très supérieur à ce qu’on a écrit jusqu’ici. Je suis tout à
fait de votre avis sur l’internat »...
4 j[uin]
: « Il faut vous entourer de collaborateurs qui aident à soutenir ce fardeau, dominer
Paris. Tous les talens de Paris viennent de vous. Faites corps. Il y a une foule d’hommes admirables dans le Midi. Ramassez-les,
groupez autour de vous et des artistes, et des savans (dans les choses spéciales, qui intéressent le pays) »...
9 j[uin]
, vœux pour
la belle entreprise. « J’ai très peu de mes livres
à moi
, et disponible. – Je vous envoye un volume »...
13 j[uin] 
: « Je suis de cœur
avec vous. La vie n’est rien si elle n’est locale,
si elle ne court dans chaque veine
. Je suis ravi de votre idée. Et je m’y associe de
mon espoir, de mon désir »...
135.
Joan MIRÓ
(1893-1983). 2 L.A.S., Paris 1948-1949, à Paul Eluard ; 1 page in-12 avec adresse au verso chaque.
800/1.000
Sur le projet du livre
À
toute
épreuve
avec le galeriste et éditeur genevois Gérald Cramer.
Lundi [11 octobre 1948]
: « Mon cher Paul, Cramer et moi serions heureux de vous voir. Il doit partir après-demain à
Genève, nous pourrions dînner ensemble aujourd’hui ou demain »…
5 juillet 1949
: il le prévient de l’arrivée de Cramer le lendemain vers midi : « il faudrait que nous travaillions tous les trois
ensemble à la maquette du livre. […] Il faudrait mettre tout au point avant votre départ »…
136.
Frédéric MISTRAL
(1830-1914). L.A.S., Maillane 2 août 1849, à Joseph Roumanille à Avignon ; 3 pages in-8,
adresse avec cachet cire rouge à son chiffre.
1.000/1.200
Belle lettre de jeunesse, sur son éveil à la poésie et à la vie intellectuelle.
Ayant franchi son examen de première année de droit, Mistral se retrouve chez lui, à la campagne, « plongé au milieu
de la paille, des tristes guérets dépouillés de leur magnifque parure, et de ces stupides Maillanais, qui, à toute rencontre me
parlent d’Henri V. Aussi faut-il que je sois muni d’une forte dose de philosophie pour avoir en perspective trois mois et plus
d’isolement, sans en être épouvanté. Je vais en profter ; laissant de côté toute glose du Code, je vais revoir, lire, relire, et me
nourrir de Lamartine, Victor Hugo, et André Chénier. André Chénier, surtout ! Oh, celui-là, je me hâte de le dire, je le regarde
comme le plus grand poète français. C’est le poète qui a pour moi le plus de charmes. Ses œuvres me font le même effet que
Paul
et Virginie 
: plus je le lis, et plus il me plaît et m’intéresse. André est pour moi le type accompli des poètes.
Dieu, dont l’arc est d’argent, Dieu de Claros, écoute,
Oh ! il est impossible de faire quelque chose de plus parfait, avec le pesant alexandrin, que seul, il manie avec tant de grâce,
d’élégance et de variété »… Il a aussi acheté les
Harmonies
, les deux volumes de
Méditations
,
Les Orientales
, les
Confessions
de saint Augustin, Aurèle, le Coran, Dante, et il s’est abonné à
La Presse.
Il espère que son ami lui rendra visite dans ce désert
habité, « dans nos vastes et ennuyeuses plaines, où le paysan est en ce moment au comble de bonheur, car il vend ses chardons
70 francs le quintal, prodige qu’il n’avait vu, de temps immémorial »... Ou bien il ira à Avignon, l’accompagner à l’Académie des
Beaux-arts. Car c’en est fait : « je prends goût à la vie intellectuelle, et ce serait avec beaucoup de peine que je pourrais reprendre
la vie des champs ; je serais esseulé, ennuyé, et pour m’habituer, il faudrait m’abrutir »…
Exposition
Mireille
(Palais de Chaillot, 1959), n° 42.
137.
Frédéric MISTRAL
.
Faculté de droit d’Aix. Thèse pour la licence, présentée et soutenue par Frédéric-Joseph-
Étienne Mistral…
(Aix, Noyer, 1851) ; in-4 de 32 p., couv. muette de papier rose (petits accidents à la couv.) ; en
latin et français.
800/1.000
Rare édition originale de la thèse de Mistral, avec envoi autographe signé en vers à Joseph Roumanille, daté d’Aix
6 août 1851. Ce poème de 6 vers en provençal est inscrit sur la page blanche (16) en regard de la partie de procédure civile sur
la compétence des juges de paix :
« A moun ami Roumanille
Reçaupe, ami, lou fai d’auriole e de calido
Qu’ai acampa tres an dir lès armas de-s-ai.
Fara faire la bèbo à ta muso poulido,
E pamen amai segue espinous quonounsai,
Moi que de belli feur ie servira bessai,
Car n’en pourra l’iver faire una régalido »…
138.
Frédéric MISTRAL
. Copie de la main de Joseph Roumanille de trois poèmes de Frédéric Mistral, [1852] ;
13 pages in-8 ; en provençal.
800/1.000
Trois premiers poèmes de Mistral copiés par Roumanille, publiés dans
La Commune
d’Avignon sous le pseudonyme
d’Ambrosi Boufarel, et recueillis par Roumanille dans
Li Prouvençalo
en 1852.
La Bello d’avous
est précédé d’un poème d’introduction,
La gleneiris
. Le titre primitif
Margai
a été biffé et remplacé par
La Bello d’avous
; le quatrain fnal a été rayé ; à côté de la signature « A. Boufarel », on lit la mention : « (tira dau poèmo
Li
Meissoun
) 1848 » (9 pages).
Amarun
est daté en fn « Maillane, février 1850 » (2 pages).
Bon jour en touti
est daté en fn « 2 janvier 1851 » (2 pages).
Exposition
Mireille
(Palais de Chaillot, 1959), n° 43.