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144.
Frédéric MISTRAL
. L.A.S., 28 février 1868, à Alphonse Daudet ; 4 pages in-12 (lég. fentes).
1.000/1.200
Belle lettre au sujet d’un projet de livre de Daudet sur le bataillon des Marseillais et sur le Dictionnaire
provençal.
« Ton idée est excellente, et tu as là un beau livre à faire. L’expédition des Marseillais à Paris n’a pas eu, je crois, de Xénophon,
pas plus que toutes les héroïdes produites par l’enthousiasme. Aussi cette histoire-là appartient de droit à un poète et non à un
éplucheur de dates et de faits »… Il recommande
Terreur rouge et terreur blanche
de Laincel, qui mettra Alphonse sur la voie
des sources locales et contemporaines ; il faut aussi écrire à Augustin Fabre, historien de la Provence, et à Louis Blanchard,
archiviste de la préfecture de Marseille. « Prends ton temps, comme tu dis, et tu trouveras là un sujet merveilleux approprié
à ton génie de poète et de réaliste (dans le meilleur sens du mot). Moi, je travaille comme un bénédictin et un nègre à mon
dictionnaire provençal. Je sens que pour la durée et la sérieuse considération de notre œuvre, il est nécessaire d’établir les
preuves de notre langue et surtout de sa vitalité, et je m’en occupe avec passion. Encore 3 ou 4 ans et ce sera fait. Il ne faut
pas qu’un jour des farceurs viennent dire que nous avons écrit dans une langue imaginaire et de fantaisie »… Ensuite, comme
Alphonse le lui conseille, il est probable qu’il écrira, «
ad usum populi
, une petite histoire de Provence. […] Vers la fn d’août,
nous partons, les félibres, pour Barcelone, où Balaguer, président des Jeux foraux, nous convie royalement. Ce sera un congrès
triomphal et très coloré de poètes catalans, majorquins, valencias, castillans et provençaux. Si tu veux venir, voici les conditions :
on se rend à la frontière, et là un train de plaisir vient nous prendre et nous conduire à Barcelone où nous sommes hébergés,
tout le séjour durant ! »… Il fnit en évoquant « ton livre [
Le Petit Chose
] que tout le monde trouve adorable »…
145.
Frédéric MISTRAL
. L.A.S., Avignon 22 mai 1876, [à Joseph Roumanille] ; 1 page et demie in-4, en-tête biffé
Hôtel du Louvre, Avignon
; en provençal (bas effrangé avec petits manques, sans perte de texte).
250/300
Mistral annonce qu’à la grande assemblée qui s’est tenue en Avignon pour la Sainte-Estelle, il a été voté par acclamation
à leur société catalane une coupe d’argent ciselé, en récompense de la coupe symbolique donnée autrefois pour les félibres de
Catalogne aux félibres de Provence… Il entretient son confrère de la souscription ouverte chez Louis Roumieux, chancelier du
Félibrige, à Beaucaire, et donne la composition du bureau du Consistoire : « Louis Capoulié dóu felibrige F. Mistral. Lou Cancelié
dóu Felibrige L. Roumieux »…
146.
Frédéric MISTRAL
. Manuscrit autographe, signé « Gui de Mount-pavoun »,
Crounico felibrenco
, [1877] ;
14 pages in-8 (en partie au dos de faire-part ou prospectus imprimés, ou de notes autographes) ; en provençal.
2.000/2.500
Chronique des félibres, destiné à l’
Armana
de 1878. L’article s’ouvre par l’annonce de
L
ou
T
resor
dou
F
elibrige
,
ou
D
ictionnaire
provençal
français
de Mistral, « embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne et contenant 1° tous
les mots usités dans le Midi de la France avec leur signifcation françaises, les acceptions au propre et au fguré, les augmentatifs
et diminutifs, et un grand nombre d’exemples et de citations d’auteurs ; 2° les variétés dialectales et archaïques à côté de
chaque mot, avec les similaires des diverses langues romanes ; 3° les radicaux, les formes bas-latines et les étymologies ;
4° la synonymie de tous les mots ; 5° le tableau comparatif des verbes auxiliaires dans les principaux dialectes ; […] 13° des
explications sur les coutumes, usages, mœurs, institutions, traditions et croyances des provinces méridionales ; 14° des notices
biographiques, bibliographiques et historiques sur la plus-part des célébrités, des livres ou des faits appartenant au Midi »... Puis
il donne en provençal les renseignements pour souscrire à l’ouvrage, puis passe à l’actualité du Félibrige, à des nouvelles de fêtes
et, ville par ville, à la publication récente d’œuvres de Roumieux, Laurès, Mir, Bonaparte-Wyse, Favre, Sabatier, l’abbé Albanès,
A.L. Sardou, X. Raymond, G. Azaïs, etc.
147.
Frédéric MISTRAL
. L.A.S., 4 février 1884, [à Joseph Roumanille] ; 4 pages in-12 (deuil).
250/300
« Ce Rosny doit être un chevalier d’industrie qui exploite les latins des frontières. Je consulte la liste des mainteneurs de
Clémence Isaure, et le susdit n’y fgure pas. Donc ce monsieur a voulu exploiter le brevet décerné à la Reine par nos confrères
de Toulouse. En l’état, et pour éventrer à fond la question, le plus simple est de communiquer
confdentiellement
la lettre
d’Alecsandri à M. de Toulouse. C’est ce que je fais sous ma responsabilité. Par là nous tirerons la chose au clair, et je te transmettrai
la réponse. Dès à présent tu peux dire à Alecsandri que le Rosny n’appartient ni à l’Académie des Jeux foraux ni au Félibrige »…
Il donne ensuite des précisions sur
Nerto
qui paraîtra chez Hachette, notamment le projet de titre : «
Nerto
, nouvelle provençale,
avec traduction française en regard des vers »… Il termine la lettre en provençal, notamment au sujet de l’
Armana
148.
Frédéric mistral
. P.S. comme
Capoulié
du Félibrige, cosignée par Paul Arène, président du Félibrige de Paris,
et Maurice Faure, vice-président,
Paris
2 avril 1885 ; 54,5 x 72 cm., encadrement héliogravé (fentes marg.). 70/80
Diplôme du Félibrige de Paris, avec un riche encadrement dessiné par P. Maurou, orné d’emblèmes de la Provence et de la
poésie et de portraits en médaillons de Bertrand de Born, Florian et des félibres Mistral, Jasmin, Roumanille, Aubanel… Il est
délivré à Téodor Hallo, avocat, pour certifer sa qualité de Félibre de Paris…
149.
Frédéric MISTRAL
. L.A.S. « F.M. », [Maillane 17 septembre 1886], à Joseph Roumanille, libraire en Avignon ;
1 page in-12, adresse (carte-lettre) ; en provençal.
200/250
Il propose une nécrologie de Dominique Calvo, vice-président des félibres de Paris, décédé vers la fn de mai 1885, et recopie
un quatrain de Calvo que Roumanille avait inséré dans l’album du
Capoulié
, disant son admiration pour Homère et plus encore
pour l’auteur de
Mirèio 
: «
Enfant de Marsiho e bon prouvençau
»…