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117. Adèle de SOUZA (1761-1836) femme de lettres, mère du beau Flahaut. 2 L.A.S. « A. Flahault » et « Ad. de

Souza », 1801-1808 ; 6 pages in-4, une adresse. 250/300

[Falaise] 23 messidor (12 juillet 1801) , au citoyen Perregaux, sénateur. « M. Gallois qui m’a sauvée dans ma déplorable affaires d’inscription sur la liste [d’émigrés] sans que je l’eusse demandée, m’écrivit que craignant mon étourderie et les

chouans si je revennois avec ma fortune, il avoit été demander une lettre à M r Le Couteux son ami, pour m’en donner une pour la Banque de France. J’ai mis sa lettre de coté, je n’ai point reçu celle qu’il m’annonçoit »… 15 octobre 1808 , [à Eugène de Beauharnais]. Elle sort d’un déjeuner chez la maréchale Ney où se trouvait la Reine [Hortense]. Celle-ci est très maigrie : « elle a eu de grands chagrins qui lui font d’autant plus de mal qu’elle n’en parle jamais […], je suis convaincue quelle n’a plus la force de souffrir . – Elle ne peut rien manger, l’habitude d’étouffer ses larmes, de contraindre ses sentimens a resserré son estomach et elle ne peut rien avaler »… Elle l’invite à écrire à sa sœur en évoquant les sujets les plus doux : les « souvenirs de votre enfance, vos rêves de bonheur, de ne jamais vous quitter […] Monseigneur faites la rire, faites-lui des contes, parles lui de votre avenir, et de vos premieres années quelle se persuade que vous esperes un jour vous réunir à elle, et elle le croira. Que cet espoir lui fera du bien ! »…

118. Pierre-André, bailli de SUFFREN (17209-1788) amiral. P.S., à bord du Héros 25 août 1782 ; demi-page in-4.

500/600

Nomination de M. de Raousset comme « aide major des troupes en la Marine destinées à descendre dans les opérations en terre, sous les ordres de Monsieur de Monthuchon »…

119. Algernon Charles SWINBURNE (1837-1909). L.A.S., Putney Hill 6 mars 1870, à Émile Blémont ; 3 pages et

demie in‑8 à son adresse (cachet encre Maison de Poésie, Fondation Émile Blémont ). 600/800

Belle lettre. Il le remercie pour son « admirable et cordial article » du Rappel  : « Je suis heureux que vous ayez remarqué – sans la fêtrir ainsi qu’elle a pu paraître le mériter – l’audace que je me suis permise d’oser contrarier le jugement même de notre Maître à tous, à l’endroit du pauvre Falstaff, dont son roi ingrat a brisé, broyé le cœur, et dont la souffrance ingénue et mortelle impressionna même des sacripants comme Nym et Pistol ». Il termine une ode sur l’anniversaire de Victor Hugo : « Dans cette pièce de 500 vers, je me suis imposé la tâche hardie – sinon follement présomptueuse – de parcourir à vol d’oiseau toute l’étendue vertigineuse et l’œuvre surhumain du Maître, en refaisant, pour ainsi dire à chaque étape une action de grâces »…

120. Charles-Maurice de TALLEYRAND (1754-1838). L.A.S., Paris 8 novembre 1823, à Louis XVIII ; 3 pages

in-fol. 5.000/7.000

Importante lettre historique à Louis XVIII pour se défendre de toute participation dans l’enlèvement et l’exécution du duc d’Enghien, à la suite des accusations de Savary, duc de Rovigo, qui avait publié en 1823 un extrait de ses Mémoires, où il accusait Talleyrand d’avoir préparé et conseillé l’arrestation et l’exécution du duc. Talleyrand a inséré cette lettre (avec de légères variantes) dans un appendice à la 8 e partie de ses Mémoires , où il répondait à ces accusations de Savary « d’avoir été l’instigateur, et, par conséquent, l’auteur de l’affreux attentat dont il reconnaît avoir été l’instrument, et qui a été commis il y a vingt ans sur la personne de monseigneur le duc d’Enghien » (coll. Bouquins, p. 1334-1349). « Sire, Je n’apprendrai rien à Votre Majesté en lui disant que j’ai beaucoup d’ennemis.

J’en ai auprès du trone ; j’en ai loin du trone. Les uns n’ont pas assez oublié que j’ai envisagé autrement qu’eux les premiers troubles de la révolution : mais quel que soit leur jugement, ils doivent savoir que c’est à la détermination que je pris alors, que je dois le bonheur d’avoir, dans les tems marqués par la providence, contribué si heureusement à la restauration de votre trone auguste et au triomphe de la légitimité. C’est cette même restauration, c’est ce triomphe que mes autres ennemis ne m’ont point pardonné, ne me pardonneront jamais. De là tous ces libelles, tous ces volumineux souvenirs de S te Hélène dans lesquels, depuis deux ans, je suis incessamment insulté, diffamé, par des hommes qui en vendant les paroles vraies ou fausses d’un mort célèbre, spéculent sur toutes les hautes renommés de la France, et qui, par ce honteux trafc, se sont constitués les exécuteurs testamentaires des vengeances de Napoléon Bonaparte.

Sire, c’est dans cette dernière classe que je dois ranger cet ancien ministre de l’empereur, le seul dont je n’ose pas même prononcer le nom devant votre Majesté ; cet homme qui, dans un accès de démence, vient, tout récemment, de se dénoncer lui-même à la vindicte publique comme l’exécuteur matériel d’un exécrable assassinat ; heureux, si en se plongeant dans le sang, il peut m’entraîner avec lui, et fétrir en accolant mon nom au sien le principal instrument des deux restaurations. Oui, Sire, des deux restaurations ! On poursuit en moi les journées du 30 mars 1814 et du 13 avril 1815. Journées de gloire pour moi, de bonheur pour la France, journées qui ont uni mon nom à la fondation de l’ordre constitutionnel que nous devons à votre Majesté Mais c’est en vain que l’envie, que la haine, que l’ambition trompée se réunissent pour me ravir mes titres à l’estime contemporaine, à la justice de l’histoire ; je saurais les deffendre et les transmettre entiers aux héritiers de mon nom. À travers tant d’orages qui ont signalé les trente dernières années que nous venons de passer, la calomnie m’a prodigué bien des outrages, mais il en était un qu’elle m’avait jusqu’à présent épargné, aucune famille ne s’était cru le droit de me redemander le sang d’un de ses membres ; et voilà qu’un furieux imagine que, renonçant tout à coup à cette douceur de mœurs, à cette modération de caractère que mes ennemis mêmes ne m’ont jamais contestées, je suis devenu l’auteur, l’instigateur du plus exécrable assassinat. Moi qui n’ai jamais prononcé, et j’en rends graces au ciel, une parole de haine, un conseil de vengeance contre personne, pas même contre mes ennemis les plus acharnés ; j’aurois été choisir, par une exception unique, qui ? un prince de la famille de mes rois, pour en faire ma victime et signaler ainsi mon début dans la carrière de l’assassinat ! Et ce crime atroce, non seulement je l’aurois conseillé, mais de plus, employant tout mon pouvoir pour soustraire la victime à la clémence du premier consul, ce serait malgré Buonaparte, ce seroit contre les ordres de Bonaparte, et aux risques de la plus épouvantable et de la plus juste responsabilité, que j’aurois haté le jugement et l’exécution. Et quel est l’homme qui ose articuler contre moi

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