Page 4 - cat-vent_paris24-06-2011

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9. arithmétique . Manuscrit, Livre de Compte de Louis Chabert montré par Messire Urbain Brouchon prêtre

de Marseille et curé des Olives , Marseille 1790 ; volume grand in-fol. (40 x 26 cm) de 141 pages écrites au recto, plus 18 pages non chiffrées recto-verso (déchir. à la p. 76, qqs mouill.), reliure de l’époque très usagée basane brune avec dos en partie manquant. 800/1.000

Beau traité d’arithmétique, calligraphié et orné de lettrines, encadrements, et plus de 50 dessins aquarellés, représentant des feurs, oiseaux, animaux, hommes, femmes, soldats, maisons et autres bâtiments, ainsi qu’une montgolfère, et complété par une table des matières détaillée.

L’ouvrage expose les quatre opérations et leurs applications à diverses unités métrologiques (toises, cannes, pans, monnaies, quintaux, livres, marcs, onces, gros, deniers, grains, etc.), ainsi que des manières différentes de calculer (à la française, à l’espagnole, à la portugaise, à l’italienne), la méthode des parties aliquotes et d’autres règles d’intérêt. Les chapitres et exercices sont souvent présentés par des vers. Ainsi, le chapitre liminaire qui donne des tables de multiplication s’ouvre par un quatrain : « Pour être bon chiffreur il faut premierement, / Bien sçavoir son livret on dit communement : / Qui sont livret ne sçait par cœur, / Ne sçauroit etre bon chiffreur »…

En épilogue, l’abbé Brouchon s’adresse à son élève : « je souhaite avoir accompli vos souhaits sur le traité de l’arithmétique parlons maintenant de la façon qu’on peut tirer une lettre de change, de celle qu’on les conçoit et comme enfn on les endosse »… Suit un appendice : Formules pour les lettres de change. Modeles pour les lettres de commerce et autres. Louis Chabert fls cadet de Marseille , fni le 1 er décembre 1790

On joint un diplôme enluminé de licence en droit à Besançon pour J.-B. Guigue (1736 ; trous).

Reproduction en frontispice

10. Georges bataille (1897-1962). L.A.S., Riom 23-25 juillet 1920, à un ami [le futur archiviste-paléographe

Robert Brun] ; 2 pages in-4. 500/600

Belle lettre à un condisciple de l’École des Chartes. Il évoque ses souvenirs vagues du soir de l’examen d’entrée, vers une heure du matin ; il était alors un peu saoul. « J’ai passé des journées bien lamentables après cela, quêtant des thèses, ramenant enfn une misérable une sombre thèse de philologie. Tout va très mal, bien mal – je m’ennuie froidement. Il est vrai que je suis arrivé à un désespoir tout à fait charmant. Je regarde à présent, il est bien tard, toutes ces drôleries qui m’entourent avec de l’indifférence : elles prennent ainsi une forme nouvelle. C’est tout comme un décor vu des coulisses, mais, je t’assure, c’est tout à fait rasant. Et puis tu comprends bien ce n’est pas librement que j’ai fait cela alors je sens que c’est très ridicule que j’ai l’esprit fait comme la fgure d’une flle de cinquante ans, d’une flle dévorée d’envie. Et c’est bête et plus bête encore que tout ce que je croyais »… Reprenant sa lettre le surlendemain, il avoue ne pas se rappeler très bien les notes de son ami, qui a mieux réussi que lui à l’oral : « tu avais 15 en institutions à l’écrit, moi 18 ! Je te le dis avec ferté, car j’en ai été vivement frappé ! Tu as perdu aussi pas mal de points en latin sur moi. […] Pour ma thèse j’ai été voir Bédier qui m’a proposé l’édition d’une admirable chanson de geste. Malheureusement j’ai appris peu après qu’il en existait déjà une édition. Sur le conseil de Bédier je continue mais cela n’en est pas moins un fort mauvais sujet. Maintenant que j’ai lu ma chanson que j’ai vu combien de choses curieuses ou merveilleuses la rendaient belle je ne sais plus par quel bout la prendre. Faut-il commencer par la rime ? par les pieds ? la langue ? l’ensemble ? Je n’en sais diable rien »… Bédier lui a donné un tas de brochures en anglais et allemand dont il ne sortira jamais ; cela contribue à son ennui. « D’ailleurs je suis physiquement très bas et ainsi comme je ne puis profter de la montagne le séjour d’ici me semble mortel. […] J’en suis au point que j’ai passé bien une partie de la journée à apprendre le boston ! »…

11. Henri BELLMER (1902-1975). 4 L.A.S., [vers juin 1945-1946 ?, à son ami et éditeur Henri Parisot] ; 8 pages in-4

sur papier jaune. 3.000/4.000

Intéressante correspondance au sujet de ses projets de livres, notamment L es J eux de la P oupée .

Samedi [juin ? 1945] . Il a reçu le n° 1 des Quatre Vents , dans lequel il a lu André Frédérique. La série de dessins donnent de l’ambiance, telle qu’Eluard l’a circonscrite pour les Jeux de la Poupée : « Naturellement, cette couleur (– la mineure –) donnée, les textes à faire n’auront aucune obligation (de ma part) à suivre le contenu illustratif des dessins. Il ya là liberté absolue. – Faire un petit monument à la “mineure” […] ça pourrait devenir une merveille. Le problème grave restera seulement la reproduction ». Il est réticent à la simili-gravure : « Il faudrait reproduire le caractère des dessins, genre facsimilé. Donc en deux couleurs – (en litho ?) » ; il développe cette idée de « Photo-litho en deux couleurs ! », et suggère de faire faire un essai avec La Tour menthe-poivrée à la louange des petites flles goulues ; « cela enthousiasmerait les poètes et écrivains les plus récalcitrants ». Avec cet essai, il pourrait s’adresser à ses amis écrivains, comme Leonora Carrington ou Marcel Duchamp…

[Juillet 1945 ?] , au sujet de ce projet d’une série de dessins : leur qualité, leur thématique, l’éventuelle présentation par cahiers ; « rien n’empêche que vous ayez l’amitié de demander à Michaux, à Bataille, à Paulhan, à Arp, à Gracq, à Gisèle Prassinos, à Frédérique »… Il est furieux du numéro d’ America dans lequel Seghers a eu « le culot » de reproduire sans autorisation, et face à « son petit poème de circonstance », le numéro 1 de l’album de Bellmer, Femme et cathédrale vermoulues  : « Le dessin est déprécié pour toujours »… [1946 ?] . Il regrette de n’avoir pas le temps de faire des dessins pour La Sorcière préfacée par Georges Bataille. « Moi, je proposerai à qui que ce soit La Philosophie dans le boudoir de Sade. Avec vingt dessins. Un bon format (genre Immaculée Conception ) »… Que Bataille y pense… « Joë Bousquet m’a proposé de faire un long texte à mon sujet. Comment faudrait-il publier ça ? »… Jeudi  : « J’ai beaucoup d’ennuis qui se groupent autour le plus grand : tout mon travail personnel risque de disparaître de plus en plus. Je crève dans les soucis de tous les jours. Je ne saurais pas vous dire en quelle mesure cela me révolte, me désespère, me remplit de haine »… Il traite la proposition de faire de la pointe-sèche pour de la dérision : « C’est le caractère des machins de Dunoyer de Segonzac et des quelques pointes sèches de Rops, caractérisées par les bavures du trait et par la raideur de l’écriture. Je ne vois que l’eau-forte »…

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