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166. Édouard MANET . 2 cartes de visite autographes (une signée de ses initiales), au graveur Henri G uérard ; 2 pages obl. in-24 à ses nom
et adresse 77, rue d’Amsterdam , une enveloppe. 1.000/1.200 « Tous mes compliments mon cher Guérard. Voilà une médaille bien méritée – ma femme et moi envoyons nos félicitations à madame Eva »
« Mon cher Guérard vous maniez également bien et la pointe et la plume. Merci EM ». L’enveloppe est libellée : « Monsieur Guérard / Café de la Nlle Athènes / place Pigale ».
167. Suzanne Leenhoff, Mme Édouard manet (1830-1906). 3 L.A.S., 1893-1897, à Jeanne G uérard -G onzalès ; 6 pages in-8, 2 enveloppes.
800/1.000
Gennevilliers 15 mai 1893 . Elle la remercie de toutes les peines qu’elle et son mari se sont données, « en souvenir aussi de mon mari ». Elle est bouleversée, car sa belle-sœur est dans un état très grave… Au sujet d’eaux-fortes de M anet qu’elle leur a offertes : « M r Guérard a dû recevoir le guitarero et la petite flle . J’ai aussi retrouvé Jeanne à l’ombrelle , je suis honteuse d’avoir oublié que mon mari l’avait faite à l’eau-forte »… 14 juillet 1893 . Félicitations pour la nomination d’Henri Guérard dans la Légion d’honneur. Elle regrette de ne pas les avoir vus quand ils lui ont rapporté les eaux-fortes, mais elle était malade…
Asnières 26 mars 1897 . Touchante lettre de condoléances lors du décès d’Henri G uérard : « Je suis malade, sans cela, j’aurais été de suite aller vous embrasser et pleurer avec vous, notre ami si dévoué. Je suis donc avec vous par la pensée, abîmée de douleur en souvenir de toutes nos pertes de nos plus chères affections. Ma chère Jeanne, que de regrets ! »… O n joint 3 « cartes d’entrée » pour l’exposition Édouard M anet à l’École nationale des Beaux-Arts en 1884.
168. Henri matisse (1869-1954). L.A.S., Vence 1 er août 1943, [à Henry de M ontherlant ] ; 4 pages in-8. 1.500/2.000
T rès belle lettre au sujet de ses gravures pour l ’ édition illustrée de P asiphaé . C hant de M inos (L es C rétois ) de M ontherlant , qui paraîtra en 1944 chez M. Fabiani.
« “Tous les commencements sont défectueux, et l’imagination en reste toujours prévenue. Le souvenir d’avoir vu un ouvrage encore imparfait ne laisse pas la liberté de le trouver beau, quand il est fait. Jouir tout à la fois d’un grand objet, c’est un obstacle à bien juger de chaque partie ; mais aussi, c’est un plaisir, qui remplit toute l’idée. Ce n’est rien avant que d’être tout ; et quand une chose commence d’être, elle est encore bien avant dans le rien . […] Que tout habile maître se garde donc bien de laisser voir ses ouvrages en embryon ; qu’il apprenne de la Nature à ne les point exposer, qu’ils ne soient en état de pouvoir paraître.” Voici qui précise cher ami notre situation actuelle. Tous les jours j’ai le désir de vous envoyer l’ensemble des illustrations, et puis en considérant la suite des 24 gravures qui sont piquées sur le mur face à mon lit, je trouve quelque chose à reprendre et je recommence »… Il craint que Montherlant ne se fxe sur une gravure qui ne fgurera peut-être pas dans l’ensemble, ou que la série ne soit vue par d’autres : « vous ne me désapprouvez pas – au fond. Vous aimerez ce livre auquel j’apporte toutes mes forces et le résultat de 50 années d’efforts. Sans blagues »… Matisse n’est pas du tout piqué par la remarque de l’écrivain, « car je ne suis pas possédé par la poison érotique. Pour représenter un accouplement dans l’espace que j’ai recommencé 5 ou 6 ou 7 fois, non pas en vitesse, comme vous m’avez vu travailler le lino à votre dernière visite, mais donnant une journée de travail pour la préparation et la réalisation de chaque planche, je me suis inspiré d’une chose que j’ai vu en Corse il y a près de 50 ans : l’étreinte ferme, mais tempérée par la nature des 2 objets, d’une feur d’arum sur un liseron, et aussi par le souvenir [d’]un couple de crapauds que j’ai vu plusieurs jours immobiles, ne faisant qu’un dans le coin d’un bassin – mon travail dominé par un besoin d’architecture qui empêchait mon imagination de marcher pour mon compte. J’aurais certainement mis autant d’ardeur à représenter mon arum étreint passionnément par le liseron gracieux et cajoleur »… Et voilà pourquoi il lui a cité le passage de Baltasar Gracián… Il espère que Montherlant viendra en vacances à Grasse, il pourra alors tout lui montrer. Il profte à Vence du changement de climat et du repos : « j’ai la bêtise de croire qu’il n’y a qu’un travail qui compte seulement pour moi : la Peinture. Dans ce cas, je me repose depuis 4 mois au moins en essayant de parfaire la présentation de votre œuvre préférée (?) »…
169. Henri matisse . L.A.S. avec 2 dessins , [Vence été 1943, à Henry de M ontherlant ] ; 6 pages in-8 (la première page au crayon).
2.500/3.000 B elle lettre sur son travail pour l ’ édition illustrée de P asiphaé . C hant de M inos (L es C rétois ) de M ontherlant (M. Fabiani, 1944).
Matisse dessine , au crayon, le Petit Chien de l’hémisphère boréal et le Grand Chien de l’hémisphère austral, en précisant : « Le G d Chien porte sur le nez l’étoile le plus brillant du ciel Sirius. J’ai sorti pour votre distraction tout ceci de la carte du ciel qu’on trouve sur le petit Larousse et que vous devez connaître fdèle lecteur du dictionnaire »… Ce que Montherlant a dit de ses petits dessins fait croire à Matisse qu’il n’a pas idée du travail qu’il a fourni pour ce livre. « Je ne me suis pas permis les petits chatouillis comme ces graffti, mais j’ai mis mon burin à la hauteur de votre style qui ne permettait pas de libertés en dehors d’une certaine forme un peu solennelle »… Il rapporte tout ce que leur éditeur a fait et dit, pour témoigner de son appréciation des gravures. « Elle aura une belle robe votre flle. […] J’ai suivi votre texte – j’ai fait le 2 e violon qui répond au premier, modestement : brigadier vous avez raison. Je ne vous dis rien de mon Minos, il est beaucoup plus convenable que vous pouvez l’imaginer. Il n’y a que ces taureaux qui ont le piment bien aiguisé et luisant, le couple aussi est bien, mais marche avec sérieux et ardeur. J’en ai 6 ou 7 planches – dans différentes positions. J’ai choisi la plus …. les amants les plus fervents, les plus appliqués les plus concentrés »… Il est content de son travail, mais il le recommencerait facilement : « c’est ce qui me rend si léger. N’avez-vous pas de ces envies, une fois une chose terminée d’une façon satisfaisante ? Il me semble que de tout mon travail il me reste dans l’esprit une vision de son ensemble cristalline, sublime. Je m’arrête
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