Page 68 - cat-vent_piasa-6-12-2011

This is a SEO version of cat-vent_piasa-6-12-2011. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »

68

363. COLETTE . L.A.S., [vers 1940], à Roland D orgelès  ; 1 page obl. in-8, au dos de sa photographie (par Harcourt, 10 x 13,3 cm). 400/500

Elle le remercie pour son joli bouquet : « Il y a, au milieu, du bouvardia qui embaume à partir de six heures du soir et ne retarde jamais. Vous êtes un amour. […] Je n’ai guère qu’un œil sur cette photo, mais c’est le commencement des restrictions »…

364. COLETTE . L.A.S., [Paris 30 novembre 1943], à Marguerite M oreno à Touzac (Lot) ; 4 pages in-4, enveloppe. 400/500

« Comme tu as raison de m’écrire ! Tu me fais beaucoup de bien, ma Marguerite. Aujourd’hui, je me repose parce qu’hier m’a fatiguée. Ma prochaine sortie sera pour voir ton flm [ Douce de Claude Autant-Lara], je suis jalouse de ceux qui l’ont vu et te louent sans réserve. Si j’étais guérie, je sortirais plus souvent ». Elle est allée la veille au jury du Prix Sully Olivier de Serres « au ministère de l’Agriculture. Car il y avait un livre admirable à couronner et j’étais malade à l’idée qu’il pouvait ne pas être récompensé. Il l’est ! Il s’appelle Le pain au lièvre , joli mauvais titre. Je connais même à présent la fgure du petit père C ressot (Joseph) débutant de 61 ans. […] la quarantaine de jurés défraîchis que nous étions a pu en prendre de la graine ! Ce paysan du Loir-et-Cher, ni trop ému ni trop sûr de lui, pourvu d’un tact ravissant, nous a dégoisé une allocution... Je n’ai pas regretté ma peine, je t’assure. Le gentil bonhomme ! » Le Dr Marthe L amy va essayer sur elle « un nouveau remède, qui est la couleur violette. Tous les parasites intestinaux meurent du violet, fgure-toi. On m’avait dit autrefois que les mouches, dans les églises pourvues de vitraux, ne volent pas dans les rayons violets et bleus »… Elle a « fanché » pour la générale de « l’immense pièce » de C laudel [ Le Soulier de satin ]… À propos des pluies d’automne, elle cite une pièce d’Edmond About. Elle est plongée dans la lecture de récits de voyages en 10 volumes, de 1821 : « tu n’y trouverais pas un détail qui ne ressortisse à la plus pure extravagance, et la description des animaux sauvages de l’Afrique du Sud... Du mouton dont le volume est celui d’un veau de trois mois, jusqu’au serpent dont la tête est en forme de “cœur humain”, en passant par les blocs d’or, – non, je confonds avec le Mexique – qui écrasent un village en tombant, rien ne laisse à désirer. Et quand je pense qu’il y a, n’est-ce pas ? toujours quelque chose de vrai dans ces récits-là ! […] À St Tropez, ce n’était pas une chouette, c’était un couple de chevêches. La nuit, elles avaient toujours quelque chose à redire à ma lampe sans abat-jour. Je te rejoins avec tendresse »…

Reproduction page ci-contre

365. COLETTE . L.A.S., [Paris 2 décembre 1943], à Marguerite M oreno à Touzac (Lot) ; 2 pages in-4, enveloppe. 300/400

« (Suite) Non, je n’ai pas vu Marie de R égnier . J’ai eu seulement, d’elle, un mot sombre. Elle a, deviné-je, l’intention de réunir en un petit “monument” des choses écrites par son fls. As-tu su combien les alcools l’avaient changé, tordu, rabougri, ruiné ? Je ne l’ai pas vu ; mais on m’a dit que le spectacle était assez sinistre. Mais, comme Rosemonde et son fls, Marie et Tigre ne se sont jamais quittés. Habitude plus forte que toutes les amours ! » Elle a « attrapé la crève au ministère de l’agriculture ! Me voilà avec une gorge en feu (dessins renaissance en blanc sur fond cramoisi) et la fèvre. Il fait un temps tel que j’en suis presque contente. Et mon petit calo marchera tant que j’aurai du charbon. […] Du fond de ma robe de chambre, je te tousse un tendre bonjour, et à Pierre aussi »…

366. colette . L.A.S., Mardi [6 février 1945], à Germaine [B eaumont ] ; 1 page et demie obl. in-8. 300/400

Elle annonce la mort d’Hélène P icard  : « Une fn affreuse de poète romantique et pauvre. Mais sa solitude était si sévèrement organisée que personne ne pouvait plus entrer. Je te raconterai ce que je sais. On l’enterre demain matin, le corps est encore à l’hôpital S t Jacques où elle a agonisé quelques jours »…

367. COLETTE . L.A.S., Paris 13 août [1946], à son docteur ; 3 pages in-4. 300/400

Elle rentre du Midi où elle est restée trop longtemps : « Je n’ai jamais senti si nettement que la Provence n’aurait pas dû si longtemps succéder à Uriage. Elle a créé pour moi un état d’épuisement extraordinaire. Et un déplorable état intestinal, que déjà quarante-huit heures de Paris ont amendé. […] Maurice a dû renoncer à me ramener dans la petite voiture » ; ils sont rentrés en sleeping. L’arthrite la fait cruellement souffrir : « En Provence j’ai retrouvé mon impotence, et des douleurs très vives ». Elle décrit la forme et l’intensité de ses douleurs dans les jambes. À Grasse, ses amis l’ont nourrie « de riz à l’indienne, de petites grillades et de fruits pochés. Le tout en vain. […] Mes docteurs Marthe Lamy et Gauthier-Villars reviennent à Paris dans deux jours ». Elle n’a fait que traverser « un Paris frais, désert que j’ai trouvé charmant. Mais par quoi remplacer cette brume d’argent, cette odeur forestière et herbagère qui fottent, à 7h30 du matin, heure du bain, devant l’hôtel Bellevue ? ». Elle termine ce bulletin de santé en adressant au docteur sa gratitude et son amitié « et toute la foi que vous a vouée Maurice »…

368. colette . L.A.S., 8 janvier [1947], à Maurice S aurel  ; 2 pages obl. in-8, enveloppe (encadrée avec photo). 250/300

« Folie et dilapidation ! Orgie et damnable excès ! Maintenant que je vous ai bien maudit, je peux me délecter, cher ami. J’y mets quelque langueur, comme quelqu’un qui est cloîtré depuis cinq semaines au moins. Aujourd’hui huit janvier, j’ai laissé mes collègues goncourter sans moi chez Drouant. Il s’agissait d’une de ces réunions où l’on convoque le notaire des Goncourt, l’avocat des Goncourt, l’avoué des Goncourt. C’était trop »…

369. COLETTE . L.A.S., [à Mme C laude -S alvy ] ; 1 page petit in-4. 200/300

Réponse à une enquête : « ... mais je ne dirai rien de la mode. Parce qu’en ce moment je soigne mon arthrite, et je porte seulement… le feu de bois, le tricot et la boule d’eau chaude ! »

Page 68 - cat-vent_piasa-6-12-2011

This is a SEO version of cat-vent_piasa-6-12-2011. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »