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et exceptionnellement affichée ; enfin, la présentation par
l’ange Gabriel à la Vierge de l’Enfant faisant ses premiers
pas, pieds nus, dans un “trotte-bébé”. Nous avons déjà
rencontré une fois une telle représentation sur un livre
d’Heures à l’usage de Paris que nous avons présenté en
vente publique le 8 mars 2006 (PIASA, N° 81). Outre son
caractère anecdotique, cette représentation nous enseigne
sur l’apprentissage de la marche à la fin du XV
e
siècle.
L
e manuscrit
compte
18
grandes
peintures
et
une
petite
 :
1) 
Saint Jean à Patmos
écrivant sur ses genoux face à son
symbole, l’aigle, qui tient dans son bec un encrier et
un plumier. La scène se situe en bordure d’une rivière
coulant au milieu de collines, un beau paysage que clôt
un ultime plan architectural (f. 13).
2) 
Saint Luc et son symbole
(f. 16)
.
Après saint Jean, les
autres évangélistes présentent un caractère commun :
ils travaillent face à leur symbole dans des pièces closes
par des paravents placés devant de hautes fenêtres
voûtées. Ce sont des personnages à l’aspect trapu, au
visage solide (nez et bouche marqués) atténué par des
paupières mi-closes.
3) 
Saint Mathieu et son symbole
(f. 18v).
4) 
Saint Marc et son symbole
(f. 21).
5) 
L’Ange Gabriel présente à la Vierge l’Enfant
marchant.
Pièce close, hautes fenêtres voûtées barrées par un lit à baldaquin. La Vierge agenouillée tend les bras vers
l’Enfant, debout dans un “trotte-bébé”. Les personnages surprennent par la grandeur de leur front, mais aussi
par leurs yeux baissés (f. 23).
6) 
La Vierge et l’Enfant
, entourés de 2 anges. Décor similaire à la figure précédente, la Vierge est assise sous un
dais placé devant les fenêtres et tient dans ses mains l’Enfant debout sur ses genoux, pendant que deux anges
jouent de la musique. Les personnages présentent les mêmes traits physiques que précédemment (f. 28v).
7) 
Les destinataires en prière
. Le début de
Matines
est marqué par une autre scène peu conventionnelle qui
se déroule dans une salle sans fenêtre : une femme blonde habillée d’une ample robe bleue, un fichu sur
la tête, est agenouillée sous un dais devant un livre ouvert. Lui faisant face se tiennent une autre femme
agenouillée, manifestement plus jeune, et un homme situé à l’arrière-plan, tous deux devant un livre ouvert.
Une inscription est située dans la dorure du cadre architectural voûtée de la peinture : « Ave Maria gratia
Dei ». Il est tentant d’identifier la femme la plus âgée avec la Vierge à cause de son attitude et de sa robe
bleue mais, celle-ci portant un fichu blanc à rayures rouges sur la tête alors que partout ailleurs elle est
nimbée, il est plus probable qu’il s’agisse de la représentation des commanditaires et de leur fille. D’autre
part les trois personnages font le même geste de lever leur main au dessus du livre en signe de leur foi ce
qui accrédite plus la seconde thèse (f. 36).
8) 
La Visitation.
La scène est située dans un beau paysage de collines avec une perspective fuyante barrée par
des formes architecturales (f. 69v).
9) 
La Nativité.
Au premier plan, la Vierge et Joseph se recueillent devant l’Enfant. La scène est située à l’entrée
de l’étable, construction très rustique dont le toit de chaume est posé pour partie sur un mur de pierres
derrière lequel se tiennent deux bergers. À l’arrière-plan, le flanc d’une colline et un paysage clos par un
ensemble architectural (f. 85).
10) 
L’Annonce aux bergers.
Une scène placée dans un paysage de collines fuyant vers un ensemble architectural.
Comme dans la peinture de
Saint Jean à Patmos
, la présence de l’eau est surprenante : au fond de la vallée,
une plantation d’arbres presque bleus (des saules ?) envahie par une inondation ; elle a une tonalité que
l’on retrouve dans les Heures de Maître François conservées à Chambéry dans les arbres situés directement
en bordure des rivières. Ces mêmes éléments se retrouvent dans la peinture représentant Saint Jean (f. 13).
Les deux bergers, trapus, ont des visages puissants (f. 93v).
11) 
L’Adoration des mages.
La scène est située dans un cadre qui est une reprise de celui de
La Nativité.
La
Vierge, agenouillée, tient l’Enfant dans ses bras. Un mage vêtu d’une robe verte et d’un manteau lie-de-vin,
est agenouillé devant eux, les deux autres mages sont au second plan ; Balthazar est un noir (f. 99v).
12) 
La Présentation au temple.
La scène se situe dans une salle close par de hautes fenêtres voûtées devant
lesquelles a été placé un paravent. La Vierge et sa suivante ont des visages ronds mais bien marqués, le
grand-prêtre et son assistant, des visages puissants que soulignent des barbes presque carrées (f. 106).
13) 
Le Couronnement de la Vierge.
La Vierge, agenouillée et tête baissée devant Dieu le Père, est couronnée par
un ange venu du ciel ; un second ange se tient derrière la Vierge. Le cadre dans lequel se déroule la scène est
indéfini : une salle avec un plancher, un ciel étoilé bleu nuit, devant lequel a été placé un paravent (f. 121).