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Le reste de la décoration consiste en initiales, bouts de ligne et rubriques.
L’initiale qui suit la peinture au début de chacune des grandes sections du manuscrit est peinte en bleu rehaussé
de blanc sur fond or et est ornée en son centre de fleurettes rouges et bleues. Les autres initiales sont de deux
modules, selon qu’elles se situent au début des textes ou au début des versets, mais elles sont exécutées,
comme les bouts de ligne, selon la même méthode : or sur des fonds alternativement rouges, brun rouge ou
bleus. Le reste de la décoration consiste en « rubriques » de couleur bleue.
Provenance
.
Aucun élément ne permet de préciser la provenance du manuscrit. Il apparaît seulement qu’il a été exécuté pour
un homme, alors que la peinture des commanditaires présente deux femmes au premier plan et un homme en
retrait (f. 36).
Deux mentions contemporaines l’une de la fin du XVI
e
et l’autre du début du XVII
e
siècle : 
« antonivs ~ anthoine ~ 1594 » (f. 34). Un nom était sans doute inscrit sous « ANTONIUS », mais il a trop bien
été lavé et gratté pour être lisible. Trois lettres se lisent et un mot se devine sous le nom « ANTHOINE » : . . LAC
(DULAC ?)
« Lon tanc a diev » répété trois fois (f. 128v), la dernière suivie d’une date : « Lon tanc a diev ~ 1413 » (le chiffre
« 4 » a été introduit plus tard sur un chiffre difficile à lire : « 6 » ?).
Il y a tout lieu de penser que la formule
LON TANC A DIEU
(long temps à Dieu) est l’anagramme de l’un des
possesseurs de ce manuscrit
Antoine Dulac.
Ce manuscrit a fait partie de la bibliothèque
Lucien Gougy
(I - 5, 6, 7, 8 mars 1934, n° 8).
superbe manuscrit d’une qualité rare dans un très bon état de conservation.
Le dernier feuillet de calendrier et la figure en regard représentant saint Jean ont subi un peu d’humidité
entraînant de petites pertes de couleurs ; minimes éclats de peintures à deux figures :
l’Inhumation
et la
Piéta
.
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LIVRE D’HEURES SELON L’USAGE DE L’ÉGLISE DE ROUEN
. Manuscrit enluminé sur
parchemin.
Rouen
, vers 1485. In-8, basane marbrée, tranches dorées (
Reliure de la fin du
XIX
e
siècle
).
2 000 / 3 000 €
Manuscrit enluminé à l’usage de Rouen, sur parchemin, de 136 feuillets non foliotés
(145 x 102 mm, justification :
80 x 56 mm), réglure à l’encre brune, 14 lignes par page.
Composition
.
Un feuillet de parchemin ajouté pour le titre “
Missae
”, 136 feuillets de parchemin, un feuillet de parchemin
ajouté avec notes manuscrites anciennes.
Contenu
.
f. 1-12v° : Calendrier, en français.
f. 13-18v° : Les évangiles.
f. 18v°-19v° :
Protector in te sperantium.
f. 20-41 : Heures de la Vierge selon l’usage de l’Église de Rouen : [
Ad Matitudinem
] (f. 20-29v° : le début manque),
In Laudibus
(f. 29v°-41).
f. 41-43v° :
Memoriae
(le Saint-Esprit, st Nicolas, ste Catherine, st Michel, la Sainte Trinité).
f. 44-65 : Suite des Heures de la Vierge :
Ad Primam
(f. 44-49),
Ad Tertiam
(f. 49-53),
Ad Sextam
(f. 53-56),
Ad
Nonam
(f. 56-59),
Ad Vesperas
(f. 59-60v°),
Ad Complectorium
(f. 60v°-65).
f. 65v° : Blanc.
f. 66-83v° : Psaumes de la pénitence, avec litanies (f. 80-82v°).
f. 84-86v° : Heures de la Croix (il n’en reste que la dernière oraison), suivies des hymnes des différentes heures,
Inc
. :
Hora prima ductus est Iesus ad Pyllatum
.
f. 87-119 : Office des morts selon un usage normand (Rouen et Lisieux) (le début manque).
f. 119v°-135v° : Prières à la Vierge.
Obsecro te
(f. 119v°-123v°),
O intemerata
(f. 123v°-128),
Les XV joyes Nostre
Dame
(f. 128v°-135v°).
Liturgie
.
Le calendrier est discontinu, mais son caractère rouennais est affirmé. On y trouve les saints évêques Hugues
(9 avril), Nicaise (11 oct.), Romain (28 fév. ; 23 oct., en rouge), et les saints faisant l’objet d’une ferveur particulière
à Rouen, comme saint André (30 nov., en rouge ; 7 déc.), saint Thomas de Canterbury, qui était le fils d’un
bourgeois de Rouen (29 déc., en rouge), ou sainte Catherine dont quelques reliques auraient été transférées à
Rouen au XI
e
siècle (25 nov., en rouge).
La liturgie des Heures de la Vierge et de l’Office des morts est conforme à l’usage de Rouen et de Lisieux. En
revanche, les litanies ne comportent aucune indication susceptible de préciser la localisation et de les attribuer
à une église normande particulière. Leur seule singularité est la présence de saint Omer (
Audomarus
), évêque de
Thérouanne probablement né à Orval, près de Coutances dans la Manche.