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14.
George Cuevas Bartholin, dit Marquis de CUEVAS
(1885-1961). 15 L.A.S. « George », 2 L.A. et 1 L.S., 1950-1957, à la princesse Marthe
B
ibesco
 ; 50 pages in-4 ou in-8, enveloppes.
1.000/1.200
B
elle
correspondance
du
célèbre
directeur
de
ballet
à
sa
« 
fée
 »,
sa
« 
muse
 »
et
sa
collaboratrice
, auteur de l’argument du ballet
L’Aigrette
(musique du prince George Chavchavdzé), créé à Cannes en février 1953.
New York 30 mars 1950
. Il passe en revue ses projets pour le printemps et l’été (Monte Carlo, Bordeaux, Barcelone, Madrid, Paris) ;
« pendant l’été nous avons le festival d’Amsterdam, le festival d’Edinbourg, le festival de Venice et la saison de Deauville. C’est à
cause de tous ces mouvements que j’ai voulu présenter
L’Oiseau bleu
en octobre »…
Florence 25 juillet
, souvenir de son « vieux pigeon
déplumé »…
Paris 20 août
, doléances sur « la nonchalance, l’indifférence, les désertions et l’avidité de tous » : S
auguet
est silencieux,
C
harrat
introuvable, et la troupe du Grand Ballet pleine de jalousie : « pour que je puisse donner votre ballet avant que l’oiseau
meure de sa blessure, il faut que je change d’attitude, que je me fasse respecter, que je n’accepte pas, par politesse, des musiciens qui
m’imposent des peintres », etc. Charrat fait du chantage pour danser
Giselle
, réservé par contrat à Rosella H
ightower
. « J’ai eu du succès
avec tous mes ballets et j’ai choisi et ma musique et mes coréographes et j’ai triomphé seul dans toutes les capitales d’Europe. Je suis
déprimé, déçu et fatigué et je continuerai à lutter pour qu’une fois de plus vous soyiez immortalisée et couronnée par Terpsicore »…
New York 7 mars 1951
, diatribe contre la déchéance, la « pédagogie des médiocres », les dangers de la demi-connaissance… « Je ne crois
pas aux improvisations : c’est pourquoi je n’aime pas les parvenus. Le génie se fait rare et notre civilization meure de médiocrité »…
L’Amérique lui fait l’effet « d’un mendiant qui tout d’un coup gagne le grand prix et ne sait quoi faire de son argent »…
Paris 17 mai
,
il part pour Bordeaux, Lausanne et l’Allemagne, « parmi des impresarios véreux »…
Paris 28 janvier 1952 
: « J’ai besoin de vous. Je dois
discuter le cas si subtil de l’oiseau ! Je veux le réalizer, mais vous m’abandonnez. Je ne veux pas le lier à La Fontaine et je le veux
seulement de vous et il me faut de la musique romantique Liszt, Schumann ou Mahler, mais une seule composition de Mahler
me plaît »…
Queen Mary 7 mars 1952
.
L’Oiseau
a d’immenses possibilités de succès : Marthe exprime « la haine de la laideur et la
pouriture et de la bassesse contre la beauté pure splendide et triomphante. La russe diabolique du génie des marais, aidé des miasmes
putrefactes et des fièvres mortelles et de toutes les emmanations de pourriture qui sortent de la base pour détruire l’oiseau de toute
beauté, prennant comme instrument celui qui l’aime est une transposition poétique de ce qu’on voit chaque jour : l’oportunisme,
l’égoïsme, le matérialisme, contre l’idéal »…
Paris 24 juin
, il est décoré : « Le ministre m’a comblé dans son discours très litéraire. J’ai dû
répondre, ému ! Yourcenar m’avait envoyé une carte et quelques roses rouges. Dans la carte quatre lignes : Légions d’anges. Légions
romaines. Légion d’honneur et les roses pour figurer la pourpre »…
Madrid 15 janvier 1953
, il est sûr du succès du poème de la princesse,
auquel il a ajouté une « apothéose » : « L’aigrette qu’on voit morte par terre, reste morte, mais le symbol de l’idéal, de l’inobtenible,
de l’intouchable, nous le verrons triomphant immaculé de blancheur et éclatant, planer sur la bassesse et la pourriture, indestructible
pendant quelques secondes à travers un orage », etc. Il décrit longuement ses propres souffrances, puisqu’il a la maladie de sainte
Thérèse d’Avila et la nuit il hurle de désespoir et de douleur ; puis il rapporte les remarques de son « Infante » sur
L’Aigrette
Davos 1
er
avril
, ses souffrances mériteraient un long traitement spécifique « pour guérir ma décadence ou ma déchéance ou mes défaillances »…
Cependant il n’a pas eu le temps de lire la critique de Guillot des Rhodes dans le
Figaro littéraire 
: « Ce critique me plaît. Il m’a traité
mal quand je l’ai mérité par ma faiblesse de me laisser dominer par Taras. Je lui dois à ce Caton sincère d’avoir sauvé la Compagnie
de la médiocrité »…
Cannes 11 février 1957
, amusante lettre sur sa décision de renoncer à « distraire la Fée Royale », malgré les vœux
du président C
oty
 : « pour cela ils peuvent employer des gendarmes en tutu »…
Cannes 27 avril
, il se pénètre de
Jean 
: « Le dialogue
sans paroles enter Marie Magdeleine et Jésus devant le tombeau vide me donne une émotion intense. Elle croit entendre le jardinier
gardien du tombeau et doucement lui demande : où l’as-tu mené que j’aille le reprendre. Et Jésus répond un seul mot si tendre :
Marie !
Alors en le regardant, avec un tel amour, elle lui dit :
Maître !
 »… Etc.
O
n
joint
une
photographie
dédicacée (9 février 1953, « jour de veille avant la première de
L’Aigrette
 » : il est avec une dizaine de
pékinois) ; 2 L.A.S. de sa femme Marguerite ; 2 L.A.S. du chorégraphe Birger B
artholin
, avec une copie du livret de
L’Oiseau blessé
 ;
3 L.A.S. de Janine C
harrat
(3) ; et 2 lettres par Yvonne Garat et Peter Söderlund.
15.
Salvador DALI
(1904-1989). L.A.S. avec
dessin
,
New York
1953 ; 1 page in-4, en-tête
The S
t
Regis
.
2.000/2.500
« Très chère Petite MARmite. Nous partons à la fin du mois pour P
aris
et l’Espagne et espérons que cet été nous aurons la grande
joia de vois voir ! – Nous devons arranger les “
taxes
” [le mot en entouré de quatre flèches] avant notre départ et cet pour cela que je
vous envoie la “note” »… Il termine : « Vive le Prince des gouts Felows ! »… Au dessus de l’en-tête, il a
dessiné
à l’encre une fourmi… G
ala
a écrit dans les marges quelques lignes en anglais adressées à « Dear Jack », lui recommandant d’embrasser Annouchka…
Reproduction page 17
16.
Hermine DAVID
(1886-1970) peintre. 5 L.A.S., Paris et Lorris 1929-1955 ; 7 pages in-4 ou in-8, la plupart avec enveloppe.
150/200
[1929]
, à l’éditeur É
mile
-P
aul
, à propos de son travail pour l’édition illustrée du
Grand Meaulnes
, demandant 3000 fr par mois »…
Lorris
4 septembre 1942 
: « Où en est notre livre des
Poèmes de Charles d’Orléans
que vous devez être en train d’imprimer ? » Elle
fait des paysages… « Jonquières m’a écrit, il y a trois semaines, qu’il croyait que le livre ne pourrait être fini d’imprimer qu’après les
vacances. […] tout est de ma faute, qui ne me suis pas assez dépêchée de faire mon travail. Aussi, j’aurais dû vous prévenir que mon
travail est toujours mieux venu, plus net, et plus grave sur du cuivre “brillant” au lieu de cuivre teinté »…
11 mars 1955
, à P. A
elberts
,
éditions Dynamo, à Liège : « Votre proposition d’illustrer
La Suite de Cendrillon, ou le Rat et les six lézards
de Guillaume Appollinaire,
me plaît assez » ; propositions de format et prix de sa pointe-sèche pour un tirage à 50…
8 avril 1955
, elle regrette qu’il ne réalise pas
le projet : « J’aurais dû vous dire “des dessins” ce qui aurait bien arrangé les choses. [..] je fais souvent des dessins soit en noir, soit
rehaussés de couleurs, aussi de la litho »…
O
n
joint
une L.A.S. de Fernand G
regh
(1954).