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vieillit alors que celle de L
eoncavallo
l’embellit (et il en a besoin) ; mais voilà que le public a retourné la situation et maintenant c’est
Phryné
qui termine la soirée »… Lui-même travaille comme quatre : « le Prince de M
onaco
m’ayant demandé tout à coup un morceau
pour l’inauguration de son fameux Musée je m’y suis mis dare dare et j’ai perpétré une sorte d’ouverture ; maintenant je me débats
dans le dernier acte de
Déjanire
 »… Marguerite L
ong
a un grand succès avec son Concerto, malgré une migraine : il va la « féliciter de
son héroïsme »… Il regrette Le Caire : « mes doigts commençaient à aller si bien. Je travaillais
Gnomenreigen
et les
Jeux d’eau de la Villa
d’Este
, de notre bien-aimé L
iszt
et cela devenait éblouissant ! Il faut avouer que nous sommes étonnants, nous deux ; le temps n’a pas
de prise sur nos doigts. Mes jambes s’en vont, mes doigts restent »…
Reproduction page ci-contre
51.
Camille SAINT-SAËNS
. L.A.S.,
Alger
11 janvier 1911, [à son amie la pianiste Caroline de S
erres
] ; 2 pages in-4, en-tête
Grand Hôtel de la
Régence
.
300/400
Il va quitter l’hôtel de la Régence, devenu trop cher. « J’ai besoin d’un grand salon pour y mettre un grand piano, mais je ne suis pas
un Rothschild et j’ai cherché autre chose. Je vais m’installer pour un mois à l’
Hôtel Excelsior
où je serai logé
princièrement
 »… Bien
installé avec vue de la mer et des collines de Mustapha, il regrettera mois le séjour d’Hammam R’ihra, où il a retrouvé ses forces et ses
jambes : « je ne puis plus croire à mon âge. Je vais me remettre en doigts et recommencer à travailler du L
iszt
et du C
hopin
. Vous verrez
qu’avec le temps j’arriverai à jouer passablement du piano ! Quant à me jouer tout à fait bien, c’est affaire à vous ; je n’aurai jamais le
temps de travailler suffisamment pour parvenir à la perfection. Je vais avoir à faire répéter
Samson
,
Henry VIII
,
Phryné 
; ajoutez à cela
la correspondance, les articles que j’ai promis à l’
Écho de Paris
. Dimanche dernier j’ai commencé par un article sur
l’Orgue 
; puis je vais
raconter les tribulations que m’a coûtées le
Timbre d’argent
, puis je parlerai de M
me
V
iardot
 »…
52.
Camille SAINT-SAËNS
. L.A.S., Heidelberg 23 octobre 1911, à sa « chère Caro », la pianiste Caroline de S
erres
 ; 4 pages in-8 à en-tête
Hôtel de l’Europe, Heidelberg
.
400/500
S
ur
F
ranz
L
iszt
. Il a été si bousculé qu’il n’a pu aller la voir avant de partir : conférences à l’Opéra, chanteuses à faire travailler, etc.
« Arrivé hier matin dimanche à 3 h j’étais au concert pour entendre
Christus
qui a duré jusqu’à 6 h ½ ; si bien que je me suis excusé
pour le banquet du soir […]
Christus
est vraiment trop long ; 3 heures ½ de mouvements lents (presque toujours), cela est vraiment
lourd sur l’estomac et c’est bon à entendre une fois par hazard ; mais comme c’est une suite de tableaux séparés on pourrait très bien,
le Vendredi saint, en donner quelques parties ; on le devrait même et revenir aux
Concerts Spirituels
du Vendredi saint qui avaient le
grand avantage de ne pas ressembler aux autres. Car, s’il y a dans ce
Christus
des parties bien soporifiques, il en est d’autres qui sont
de tout premier ordre. L’exécution a été fort belle : 300 choristes au moins ! L’orchestre n’était pas assez fourni en “cordes” pour faire
équilibre à cette masse. Il y a dans le
Stabat
(qui est d’une longueur !) un quatuor de
soli
terriblement difficile et qui a été
fort bien
rendu, sauf deux petites défaillances inappréciables par le public. Ce soir nous aurons les symphonies
Dante
et
Faust
, ce sera un régal
des Dieux »... Il évoque son installation : un grand Bechstein, un ménage espagnol dévoué… « Aujourd’hui je déjeune chez le Grand Duc
de Bade, demain j’irai souper chez le Prince et la Princesse Wilhelm de Saxe-Weimar »…
53.
Camille SAINT-SAËNS
. M
anuscrit musical
autographe signé,
Hymne à la Paix
, 1919 ; titre et 11 pages oblong in-fol.
2.000/2.500
B
eau manuscrit
pour chant
et
piano
, de l’
Hymne à la Paix
(op. 159) sur un texte de Jean-Louis Faure : « Sonnez, sonnez toujours ! Clairons
de la Victoire ! Sonnez ! Voici la Paix dans son manteau de gloire »…
53