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220.
Joseph FOUCHÉ
(1759-1820) ministre de la Police. N
ote
autographe ; 1 page obl. in-8.
100/150
« Pour terminer l’affaire de Gyliams – il faut l’appeler à Paris, et le faire juger par une commission du Conseil d’Etat dont il est
justiciable comme
adjoint
. Ce moyen est legal & fera connaître la vérité. La police n’a agi dans cette affaire que pour procurer les
pièces du procès qu’on vouloit enlever ». Jean-Pierre Bachasson de M
ontalivet
, ministre de l’Intérieur, a noté sur le document le nom
du « Duc d’Otrante ».
221.
Nicolas FOUCQUET
(1615-1680) Surintendant des Finances. 2
manuscrits
, [1664] ; 9 pages et demie in-fol. et 51 pages et demie in-fol.,
reliés en un vol. vélin ivoire (
Pierson
, plats salis).
1.000/1.200
S
uppliques originales
à
« N
osseigneurs
de
la
C
hambre
de
J
ustice
 »
relatives
à
son
procès
pour
crimes
de
lèse
-
majesté
et
de
péculat
.
Dans le premier mémoire, qui porte des corrections et additions (de la main de son frère Gilles ?), Foucquet de plaint de l’exclusion
prononcée contre M. L
e
B
ossu
, maître des comptes, de la connaissance de son procès. « Le supl. ne peut pas penser quels sont
les motifs d’un si extraord
re
procedé, mais si les raisons en sont justes elles ont deub estre rendues publiquement et connües a la
chambre »…
Dans le second document, beaucoup plus long, et qui porte quelques additions marginales, Foucquet réclame contre la nomination
du chancelier S
éguier
à la présidence de la Chambre de Justice (décembre 1662). Il expose tous ses motifs de récusation : la question
du droit, les faits sur lesquels s’appuie son adversaire, les débats et contestations qu’il a eus avec le chancelier et qui animent ce
dernier de jalousie et de haine. Le chancelier s’est déclaré « ouvertement ennemy du supliant », et cependant C
olbert
et ses émissaires
l’ont assuré « que sa qualité d’ennemy, dont on ne prétendoit pas lui borner les ressentimens, ne devoit point le détourner d’en estre
juge »… En outre, les trois quarts des chefs d’accusation sont du fait du chancelier et de M. S
ervien
, donc ceux-ci seraient complices,
voire « beaucoup plus coupables que le supliant », et si l’on ne retranche du procès des pièces signées du chancelier, « il faut que la
recherche soit contre tous deux »… Puis, ayant rappelé l’alliance entre les familles de Séguier et de Servien, il résume avec horreur ces
« choses qui scandaliseroient le Ciel, et la Terre » : «
Qu’un homme demeure juge d’un fait qui emporte la ruine de ses enfans. Qu’un
homme soit juge souverain de son accusateur, et qu’il préside à une accusation qui est intentée contre lui-même. Qu’un complice
soit juge d’un autre complice, et qu’un ennemy soit le maître, et l’arbitre de la vie, de l’honneur, et des biens de son ennemy
. Ces
propositions toutes seules font horreur à ceux qui ont un peu de conscience, et qui craignent la colere de Dieu »… Étant persuadé
que le Roi ne s’éloignera jamais des règles et des principes de la Justice, le suppliant souhaite que Sa Majesté soit bien informée de
ce qui se passe. Il espère même que le vieux chancelier verra la main de Dieu dans la maladie dont il est atteint, et qu’il renoncera
à son inique projet. Il supplie la Chambre d’ordonner « que M. le chan
er
s’abstiendra du jugement, visite, et instructon du procez du
supliant »…