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Membres d'un patronage, administration, communauté civile ou religieuse, ils font ici acte de soumission et de fidélité
envers leur souverain. Il pourrait s'agir, au lendemain du traité deWestphalie et des transferts territoriaux qui s'ensuivirent,
d'une promesse d'obéissance entre une communauté d'une ville frontalière de l'Empire et le royaume de France, par
exemple Metz, Toul ou Verdun, sur lesquels la souveraineté de la France fut confirmée.
La rusticité de la reliure tout à la fois fruste et ambitieuse, l'usage qui y est fait de fers surannés dans un décor démodé (le
médaillon central est caractéristique des reliures du temps de Louis XIII), le franchise sans atours de la dédicace qui
recouvre les plats, en bref le souci de plaire avec peu de moyens, désigneraient plutôt une petite communauté religieuse
peu habituée à la fréquentation des Grands. L'on pourrait imaginer une abbaye ou un carmel, ce qui expliquerait la
présence de la lettre S, pour Sœur, dans chacun des
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monogrammes frappés sur les plats.
Le choix des Confessions de Saint Augustin pour offrande au Roi Très-Chrestien Louis XIV peut dès lors s'expliquer
comme une tentative de conciliation entre deux communautés religieuses que la guerre a aliénées l'une de l'autre, texte
neutre d'un auteur apprécié par les deux pensées.
Il est néanmoins curieux qu'ait été adoptée cette édition-ci, dans la traduction d'Arnaud d'Andilly, et illustrée par Philippe
de Champaigne, deux personnalités renommées du mouvement janséniste, dix ans après la condamnation de l'
Augustinus
.
Charnière du premier plat et coiffes restaurées.
16 BALBINUS (Père). Vita S. Joannis Nepomuceni.
Ausbourg, Joannis Andreae Pfeffel, 1730.
Petit in-4, demi-basane
fauve, tranches mouchetées (
Reliure de la fin du XVIII
e
siècle
)
.
300 / 400
Très belle suite de
33
planches, mettant en scène la vie de Saint Jean Népomucène dans des encadrement de style rocaille.
Elles ont été gravées d’après
J. A. Pfeffel,
graveur à la cour d’Autriche qui s’établit ensuite éditeur à Augsbourg.
Ces
33
gravures se vendaient à part du texte qui est ici en deuxième édition. Le jésuite Balbinus (
1621
-
1688
) publia pour
la première fois cette vie du saint en
1725
; cette édition est augmentée d’un long
Supplément
.
Dos frotté. Mouillure angulaire, fortes rousseurs.
17 BARCLAY. Satyricon.
Leyde, Elzévir, 1637.
In-12, maroquin rouge, décor doré sur les plats, dos orné, dentelle
intérieure et tranches dorées (
Reliure de l’époque
)
.
1 200 / 1 500
Exemplaire réglé.
TRÈS FINE RELIURE DÉCORÉE DE MACÉ RUETTE.
Macé Ruette (
1584
- v.
1644
) qui portait le titre de Relieur du Roi dès
1629
(et non
1634
comme l’ont dit Thoinan et
Esmerian) aurait exercé jusqu’en
1638
selon R. Esmerian qui a identifié et recensé sa production (mais n’a pas connu cette
reliure). Il a travaillé pour Louis XIII, Anne d’Autriche, Marie de Medicis et Habert de Montmort.
Les reliures décorées du XVII
e
siècle et notamment celles de Macé Ruette sont fort peu communes.
Restauration aux coiffes. Gardes renouvelées.
18 [BARRIN (Abbé Jacques)]. Les Délices du cloître ou La None éclairée. Avec un discours préliminaire. S.l. [La Haye],
s.n.,
1760.
In-8, bradel percaline rouge mouchetée, pièce de titre verte, non rogné (
Reliure du XIX
e
siècle
)
.
120 / 150
Réimpression de cette pièce anonyme à caractère très libre qui fut publiée pour la première fois à Cologne, en
1709
. Elle
fut imprimée en
1742
à l’adresse de Jacques le Sincère. Cette édition se trouve ordinairement jointe aux
Lauriers
ecclesiastiques
, manquants dans notre exemplaire.
Manque sur le coin inférieur d’un des feuillets, dû à la fabrication du papier, rousseurs.
19 [BAUDOUIN DE GUÉMADEUC]. L’Espion dévalisé.
Londres
, s.n.,
1782.
In-8, basane marbrée, triple filet doré, dos
lisse orné, pièce de titre rouge, tranches marbrées (
Reliure de l’époque
)
.
150 / 200
Édition originale de cet ouvrage anecdotique et satirique, pour lequel règne une incertitude quant à son auteur. La rumeur
publique l’avait attribué, dès son apparition, à Mirabeau, jusqu’à l’aveu de Baudouin de Guémadeuc à Barbier. On y trouve
notamment, publié pour la première fois, la fameuse histoire du banquier Peixotte, reprise plus tard dans le
Parc aux Cerfs
,
et des détails sur la vie privée de Diderot, Montesquieu, Choiseul, etc.
Une charnière et
2
coins très légèrement frottés.