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108.
Max JACOB
. 4 poèmes autographes, [1928-1934] ; 1 page in-4 chaque.
2.000/2.500
Ensemble de quatre poèmes recueillis dans
A
ctualités
éternelles
(La Différence, 1996).
Circé
, 15 vers :
« Je suis l’animal qui te flaire
Je suis serpent et je suis louve »…
Crucifixion
, 24 vers, publié avec deux autres pièces sous le titre
Actualités éternelles
dans la revue
Beau Navire
du
10 décembre 1934 :
« Le mot “fragile” convient à cette machine
À grands clous dans la chair de Dieu »…
Fin de jour au Carnaval
, 6 quatrains, publié dans le premier numéro de la revue bordelaise
Les Cahiers du Fleuve
(1933) :
« Qui m’appelle sous les toges
Ô hommes graves au front masqués.
Leur voix sonne comme l’horloge
Du temps et de la vérité »…
Retour
, 21 vers, publié dans la revue
Vers et Prose
en juillet 1928 :
« Immobile en mal de silence
Mon âme a peur de vos noirceurs
Ma sœur »…
109.
Max JACOB
. Manuscrit autographe,
Bibliographie : œuvres de Max Jacob
, [1935] ; 4 pages in-4.
500/600
Intéressante bibliographie du poète rédigée par lui-même, destinée à être insérée dans les
Portraits d’amis
de Jean de
Bosschère (paris, éditions Sagesse, « Aux Quatre chemins », 1935).
Deux pages sont consacrées à sa bio-bibliographie : liste de 40 de ses ouvrages, puis les revues ou événements auxquels il
a collaboré, enfin sa date et lieu de naissance. La liste des 40 ouvrages s’ouvre avec un conte pour enfant paru en 1904,
Le Roi
Kaboul et le marmiton Gauvin
, et termine sur
Cinq poèmes, avec musique de Poulenc
, en 1932. Deux autres pages répertorient
la « bibliographie à consulter », non exhaustive ainsi que l’indique Jacob. Il s’agit d’études et d’articles consacrés à sa vie et son
œuvre, parus entre 1909 et 1930.
110.
Max JACOB
. 4 L.A.S., 1935-1940, à Pierre-Jean Jouve ; 5 pages in-4, enveloppes.
3.000/4.000
Très belle correspondance amicale, littéraire et religieuse.
[Paris] 20 octobre 35
. Lors de la parution de
Scène capitale
: « Vous êtes, à une époque de reportage en 300 pages et
d’autobiographies tout de même trop faciles, de ceux qui ont compris qu’il faut aux œuvres un piédestal de pensées : Saturne a
un anneau. Vous êtes de ceux qui ont compris que l’occultisme et la S
te
Religion agrandissent un livre quand on ne leur permet
pas de se montrer. Laissons l’amour de Dieu à nos poèmes et cachons le sous notre prose : c’est une façon de le respecter que de
le chanter ou de le taire. Je suis trop mauvais critique pour analyser vos qualités de conteur, d’écrivain et de penseur, mais les
artistes aiment à être compris et il y a tout un soubassement à ces deux contes qui m’a frappé. Le titre, les titres du livre ! »…
[Quimper 5 novembre 1935]
. Poème autographe signé,
Paulina et moi
, dédié « à Pierre Jean Jouve : merci ! », inspiré par
Paulina 1880
(20 vers) :
« La Beauté naquit du pied d’un dieu sur votre tête.
Éloigné par les eaux saintes où je fais mon ablution
Je suis banni de la bouche que je désire »...
Il ajoute : « N.B. Vénus n’échappa au démon Typhon que montée sur deux poissons or nous savons que le Poisson c’est ce qui
sort de l’eau-matière, c’est-à-dire l’Esprit ».
S
t
Benoît sur Loire 4 juillet 39
. Il le remercie pour l’envoi de son poème : « J’y ai retrouvé la pensée de Jouve, qui donne la
matière à tout ce qu’il écrit. J’y ai découvert un Jouve agrandi jusqu’à la splendeur. Si l’on a raison de parler d’un Renouveau de
la poésie il faudra qu’on compte cette résurrection comme une 1
ère
pierre de cette Jérusalem nouvelle : la Nouvelle Poésie »…
S
t
Benoît sur Loire 15 avril 1940
. « Votre art est un miracle de concentration. Il a la grandeur que donnent l’austérité et la
solitude, dirais-je, s’il n’avait sa part de belle dorure (le mot dorure est impropre). Il semble que vous mettiez la plus exquise
délicatesse au service de cette austérité cette délicatesse surveillée, contrôlée, qui a diminué tant de talents des cinquante années
passées vient chez vous donner des charmes à la grandeur austère et de l’originalité aux thèmes que vous avez la splendide
audace d’aborder après tant de siècles. Je suis un piètre critique et me bornerai donc à répéter le mot de Caïphe : “Êtes-vous
celui qui doit venir et que nous attendons ?” Je veux dire : le grand poète de notre époque de guerres et de catastrophes ? »…
111.
Max JACOB
. L.A.S., Saint-Benoit-sur-Loire 7 novembre 1939, à son « très cher Pierre » ; 2 pages in-4 (papier un
peu bruni).
300/400
Sur son dernier déménagement à Saint-Benoît. Il est « en déménagement et emménagement depuis huit jours. Et c’est
quelque chose ! Les manuscrits s’emmêlent, les livres aussi. Tome III ! où est le Tome I il doit être dans la malle ! Et puis le
nouveau local doit contenir dans une seule pièce ce qui glissait et se répandait dans deux pièces et une cour. Ma nouvelle hôtesse
est bonne : elle m’a mis une brique chaude dans mon lit ». La lettre de Pierre n’a pas quitté sa poche et ne s’est pas mélangée
aux pastels, aux monceaux de dessins manqués, et à « cette infinité d’immondices inutiles qui vous poursuivent partout pendant
trente ans sans qu’on ait le courage de les détruire. Me voici en pleine lumière sur la Grand Place de S
t
Benoit, dans une
… /…