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142.
Frédéric MISTRAL
. Poème autographe,
La rascladuro de pestrin
, [1856] ; 6 pages in-8 ; en provençal.
1.500/2.000
Long poème publié dans l’
Armana Prouvençau
de 1857, et recueilli avec d’importantes variantes dans
Lis Isclo d’or
(1876),
où il sera dédié à Ernest Legouvé, et traduit en français sous le titre
La ratissure du pétrin
.
Charmante histoire d’un jeune homme qui ne sait choisir entre ses trois amantes laquelle épouser ; sa mère lui fait bander
un doigt, et aller demander aux filles un peu de ratissure de pétrin comme emplâtre ; c’est la dernière, Lucie, dont le pétrin est si
propre qu’elle ne peut rien y ramasser, que Joselet épousera. Le poème est divisé en huit parties (les divisions seront supprimées
dans
Lis Isclo d’or
) et compte 157 vers.
« Un juvenome avié un cop tres metresso
Que touti tres avien lou meme tèm,
E memo doto, e memo poulidesso »…
143.
FrédéricMISTRAL
.Manuscrit autographe signé du pseudonyme « Lou felibre de Bello-visto »,
Grand Concours
agricole pèr 1858
; 4 pages in-8 ; en provençal.
700/800
Chronique agricole pour l’
A
rmana
P
rouvençau
, sous forme d’une lettre « à l’ami Chai, Felibre de l’eissado », au sujet
d’un concours régional destiné à encourager l’agriculture et récompenser « les plus habiles de cet art ». Ce concours se tiendra
à Avignon du 3 au 6 mai 1858 et est ouvert à toutes les régions méridionales : « l’Ardèche, la Drôme, le Vaucluse, les Basses-
Alpes, le Gard, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées-Orientales, les Bouches-du-Rhône, le Var et la Corse ». Mistral énumère les
différentes catégories du concours et les prix à remporter : médailles d’or, d’argent, de bronze, ainsi que des sommes d’argent ; et
il encourage le public à venir assister à cette belle fête, donnée en l’honneur de la Méditerranée et de la paysannerie : «
Venès-ie
donc, gènt de la terro !
»... Il relate ensuite une amusante anecdote…
144.
Frédéric MISTRAL
. Poème autographe signé,
La fiho dóu clavaire
, [1862] ; 4 pages petit in-fol. ; en provençal.
2.000/2.500
Légende provençale de la tour de Barbentane, publiée dans l’
Armana Prouvençau
de 1863, et recueillie dans
Lis Isclo
d’or
(1876) sous le titre
La Tourre de Barbentano
.
Le poème est dédié « à l’estatuaire Jan Veray », en fait le sculpteur Louis Veray (1820-1891) de Barbentane.
Mistral y conte la légende de la tour de Barbentane, construite en 1365 par l’évêque d’Avignon Anglic de Grimoard. Le
poème compte 7 douzains, précédés en épigraphe de l’inscription latine de la tour de Barbentane.
« L’evesque d’Avignoun, Mounsen Grimau,
A fa basti ‘no tourre à Barbentano
Qu’enràbio vènt de mar e tremountano
E fai despoutenta l’Esprit dóu mau.
Assegurado
Sus lou roucas,
Forto e carrado,
Escounjurado,
Porto au soulèu soun front bouscas :
Memamen i fenèstro, dins lou cas
Que vouguèsse lou Diable intra di vitro,
A fa, Mounsen Grimau, grava sa mitro »...
145.
Frédéric MISTRAL
. Manuscrit autographe,
Li Jo Flourau de Santo Ano d’At
, [1862-1863] ; 47 pages petit in-fol.
plus titre ; en provençal.
3.000/4.000
Importante relation des Jeux Floraux d’Apt organisés par le Félibrige en septembre 1862, publiée dans l’
Armana
Prouvençau
de 1863.
Après avoir présenté les membres du « Counsistori felibren » (Mistral le « Capoulié », Roumanille le secrétaire, et Théodore
Aubanel, Anselme Mathieu, Jean-Baptiste Gaut, Antoine Crousillat et Ludovic Legré,), Mistral raconte le déroulement de cette
fête. Le Maire d’Apt ouvre les cérémonies par un discours de bienvenue adressé au Félibrige, que Mistral retranscrit. Suit son
propre « rapport sur les Jeux Floraux d’Apt », discours fondamental pour le Félibrige, rendant compte du premier contact du
mouvement littéraire et de défense de la langue provençale avec le peuple de Provence. Mistral commence par faire l’éloge
d’Apt, et de l’attachement de cette ville au peuple provençal tout entier : « Vous avez compris, Messieurs, qu’en honorant la
langue mère vous honoriez le peuple qui la parle, – qu’en couronnant la langue provençale, vous couronnez le vieux drapeau
de la Provence, et qu’en réconfortant les écrivains qui l’anoblissent, vous attisiez deux flammes saintes au cœur de l’homme :
l’amour du sol natal, et l’amour de ce qui est beau ». Puis, après avoir assuré à son auditoire que le provençal ne mourrait
pas, Mistral aborde le sujet de l’agriculture, prenant la défense des paysans qui parlent toujours provençal : « vouloir que
notre peuple abandonne sa langue maternelle, où il est maître, indépendant, [...], pour estropier, abîmer la grande langue de
Corneille [...], c’est vouloir le défigurer, le condamner au ridicule, et l’abaisser éternellement comme un valet. Pour relever le
paysan [...] relevons donc la langue du pays ! ». Ce long discours de Mistral, est le premier essai de justification de la croisade
linguistique du Félibrige. Mistral proclame ensuite les résultats des Jeux Floraux, nommant et commentant les œuvres des
lauréats récompensés, et la distribution des prix aux nombreux vainqueurs de ces Jeux Floraux...
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