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de mettre en vente le dixième volume des
Souvenirs d’un vieux critique
, par notre ami A. de Pontmartin. C’est en réalité le
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e
d’une collection qui embrasse une période de près d’un demi-siècle, et qui forme un cours complet de littérature familière.
Avignon, chez Roumanille »...
La dernière aux Parisiens
. Longue pièce de vers signée « A. P. », dédiée « À mon ami Roumanille », charge acerbe sur le
monde littéraire et artistique de Paris et les Parisiens, 15 mai 1862.
163.
PROVENÇAL
. Recueil de poèmes manuscrits et brouillons de poèmes,
Mei Talounados, ou Recûil de mei
Pouezies
; environ 100 pages formats divers (la plupart in-fol.), nombreuses ratures, biffures, corrections, qqs
déchirures, pliures, etc. ; en provençal.
400/500
Intéressant ensemble d’un poète inconnu qui a rassemblé ses brouillons de poèmes, certains inachevés ou incomplets.
Relevons quelques titres :
À un ami âgé de 50 ans qui me demandait conseil pour épouser une jeune fille qui n’en avait que
dix-huit
;
Lou viagi de Lançoun
;
Leis nas a moussu lou Comte
;
Brevet a Mr Germain
;
La mouert d’aou Pouerc du Mèste
nouè
;
Pourtrait d’une damo
;
Epigramo, su d’un bouticari que voulié vendre de liquours
; plus quelques fables, des hommages,
etc. L’ensemble est précédé d’un amusant avertissement au lecteur : « Aou Lectour, que ne saubra pas que faire », le priant de
ne pas le juger « à la française »...
164.
Raymond QUENEAU
(1903-1976). Manuscrit autographe signé,
Italianismes
; 1 page in-4 sur un feuillet de
cahier quadrillé d’écolier.
2.000/2.500
Précieux manuscrit d’un des
E
xercices de
style
(1947), dédié à M. Matarasso.
Variation en pseudo-italien : « Oune giorne en pleiné merigge, ié saille sulla plateformé d’oune otobousse »...
Reproduit en page 51
165.
Henri de RÉGNIER
(1864-1936). Manuscrit autographe signé,
La Gardienne
, poème tragique
, janvier 1891 ;
20 pages petit in-fol. et 2 pages in-4 à l’encre violette, rel. demi-maroquin havane à coins, dos orné (
A. & R.
Maylander
).
2.000/2.500
Beau manuscrit de ce « poème tragique » symboliste, en vers libres et alexandrins, publié dans la revue
La Wallonie
en
janvier 1892, et recueilli dans
Tel qu’en songe
(Librairie de l’Art Indépendant, 1892).
La page de tire porte la mention « Manuscrit N° 3 », raturée ultérieurement. Le texte présente de nombreuses corrections,
une mise au net de 2 vers sur béquet, et deux additions plus importantes sur feuillets intercalaires. L’auteur a noté en marge le
décompte des vers (318). Il a signé en fin et daté « Janvier 1891 ».
Les personnages comprennent le Maître, la Gardienne, et deux Frères d’armes.
Le poème commence par cette didascalie : « Une antique forêt sur une colline environne un vieux manoir en ruines parmi
d’incultes jardins. Un seuil de pierre exhausse une lourde porte disjointe et close. Le Maître sort de l’un des sentiers de la
forêt soutenu par ses Frères d’armes. L’action suit les phases du couchant. Le soleil décline derrière les arbres ; il effleure de
jaunissantes cimes et les toits du manoir ».
Les premiers vers sont dits par le Maître :
« Ô forêts belles de solitaires automnes !
Mon enfance a tressé vos feuilles en couronnes
Et vous avez vieilli d’aurores et d’automnes
Et vous avez grandi sur l’oubli de mes pas »…
Lugné-Poe en donna une version scénique au théâtre de l’Œuvre le 21 juin 1894, entre
Frères
d’Herman Bang et
Créanciers
d’Auguste Strindberg ; le programme était illustré par Vuillard : « tandis que des acteurs, derrière un rideau de gaze, évoluaient
en silence sur la scène, des récitants dissimulés dans la fosse de l’orchestre lisaient leurs répliques » (J. Robichez) : Mlle Lara
disait la Gardienne et Lugné-Poe le Maître. Henri de Régnier écrira à Gide, le 3 juillet : « Il s’est passé pour
La Gardienne
que, après une répétition générale excellente, la représentation fut quelque peu houleuse et finit presque en bagarre avec
interruptions, clameurs et sifflets. Les mécontents étaient en minorité mais cela a fait un beau tapage ».
Ex-libris Charles Hayoit.
166.
Henri de RÉGNIER
. Manuscrit autographe,
Odelettes élégiaques
, 1894 ; 11 pages in-4 à l’encre violette,
montées sur des feuillets de papier vélin, reliés en un vol. petit in-fol. demi-maroquin orange à coins (
Semet &
Plumelle
).
2.000/2.500
Huit poèmes recueillis dans
A
réthuse
(Librairie de l’Art Indépendant, 1895), avec ratures, variantes et corrections.
* [
Le Faune au miroir
] (3 p., la 3
e
rel. en fin de vol., avec ratures et corrections), daté « 29 mars 94 ».
« Tristesse j’ai bâti ta maison et tes arbres
Mélangent leur jaspure aux taches de tes marbres
Tristesse j’ai bâti ton palais vert et noir »…
* [
La Fontaine aux cyprès
] (1 p.), daté « vend. 9. Mars 94 », présentant de nombreuses petites corrections, et au v. 16, un
premier hémistiche non retenu.
« La Fontaine pleura longtemps dans la forêt
O mon âme, savais-je que tu pleurerais »…