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Prusse »)… « Adieu Blum, adieu Moch, adieu Boris, adieu Mendès-Antifrance. Allez, gens d’ailleurs ! […] Oui, Blum-la-Haine,
c’est à toi que l’on parle, à toi qu’aujourd’hui encore je m’adresse. C’est ton vieil ami Béraud, celui que tu menaças de le faire
“abattre comme un chien” qui contemple en riant ton exode et l’amer passage de ta Mer Rouge »…On a relié à la fin du volume
2 pages dactylographiées d’ultimes modifications ; 4 pages de notes préparatoires et plan ; une feuille des 6 dessins originaux de
Roger Roy à l’encre de Chine pour illustrer l’article ; un placard d’épreuve.
22.
Siège de BERG-OP-ZOOM
. Manuscrit autographe par un soldat français,
Journal du siege de Bergôopzôom
,
14 juillet-l6 septembre 1747 ; carnet in-12 sur papier de 57 feuillets, reliure de l’époque en parchemin à rabat
(rel. usagée, mouillures), sous emboîtage cartonné vert olive.
1.000/1.200
Récit inédit par un soldat français du fameux siège de la place forte de Berg-op-Zoom.
La place forte de Berg-op-Zoom, chef-d’œuvre de fortification, passait pour imprenable. Ce journal intime inédit d’un soldat
français décrit le siège de Berg-op-Zoom. Parti de Lund, le combattant rejoignit Maubeuge en 172 jours, en passant par la vallée
du Rhône.Il participa dès son arrivée, le 14 juillet 1747, à l’ouverture de la tranchée de Berg-op-Zoom et quitta la ville avec sa
compagnie, le 7 août, pour Arras. Le maréchal de Saxe avait envoyé contre Berg-op-Zoom l’impétueux Lowendal. Celui-ci, que
ni la vigoureuse résistance d’un ennemi sans cesse ravitaillé, ni les maladies causées chez les assiégeants par les marais du bas
Escaut ne découragèrent, infligea à la ville l’un des sièges les plus meurtriers de l’histoire militaire. Berg-op-Zoom fut emportée
d’assaut par trois brèches, le 16 septembre, et pillée. Le maréchal de Saxe estima ses pertes à 400 hommes et celles de l’ennemi
à 5000. Ce succès valut à Lowendal le bâton de maréchal de France ; ultérieurement, Berg-op-Zoom, à la paix d’Aix-la-Chapelle,
revint à la Hollande.
Le journal de ce témoin militaire mentionne les grandes barques dans le port chargées de coffres de munitions et de
rafraîchissements que les villes deHollande envoyaient aux assiégés et qui portaient en gros caractères l’inscription :
À l’invincible
armée de Berg-op-Zoom
. Il décrit l’organisation de l’armée et la disposition des bataillons, les sorties ennemies, les veilles, les
nuits en armes et donne le nom ainsi que le nombre des officiers et des soldats blessés ou tués. Les manœuvres héroïques
sont rapportées : « tranchée de 5 au 6 [aoust…]
qui firent mettre le feux aux mines de la droitte
et de la gauche vie notre attaque : 40 volontaires,
8 ouvriers, 8 mineurs [...] pour coupper les
saucissons des mines des assiégés. Tout a marché
dans le plus grand et le plus bel ordre qu’il ce
puisse jusqu’aux endroits qui leurs avoients été
yndiqués, mais la fouge de nos grenadiers les a
emportez : la plus grande partie s’est jetté dans
leur chemin couvert, d’autres ce sont amusés à
faire un feux énorme, ce qui les a exposez pendant
un fort long tems a celuy des ouvrages de l’attaque,
presque toutes les comp[agnies] en ont étéz très
maltraittées. Cependant le logenment c’est fait, et
plus advantageusement qu’on ne l’avoit esperé.
Tous les grenadiers en général ony manœuvrez
avec une intrépidité surprenante »... Ou encore :
« Les brèches ayant estés reconnues praticables,
le 15. M. le maréchal de Lowandal ordonna aux
trouppes destinées à donner l’assaut de se rendre
le mesme soir au dépôt de la tranchée pour estre
en état de déboucher le landemain à la pointe du
jour. Touttes les trouppes débouchèrent à 4 heures
au signal qui fut donné par deux salves de tous
nos mortiers : les trois casaques commencèrent
en même tems et nos trouppes enfoncèrent tout
ce qui se trouvâ sur leurs passages, forcèrent les
retranchements que les ennemis avoient faits dans
les bastions […] Elles se mirent en bataille dans le
plus ordre du monde, dans les gorges des bastions
et sur le rempart à droitte et à gauche de chaque
bastion attaqué. On s’empara ensuitte des portes
de la ville du cotté d’Anvers et Breda. L’ennemi
s’étant rangés sur la place et dans les maisons,
d’où ils faisoint un feux des plus vifz, ils en furent
chassés en très peut de temps et poussés loin hors
de la ville. Mais nos soldats animéz de courage en
voyant plusieurs dans les maisons qui faisint un
feux terrible par les carreaux et par les fenestres,
… /…