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de la Compagnie des Indes, démarche dont ne s’étonne point le P. Thomas : « comme je connois ces R
ds
Peres, et que je sçais
qu’ils ne pardonnent jamais, et n’abandonnent point leurs ennemis jusqu’à ce qu’ils les ayent ecrasé, je ne m’étonne point de
ce que dans un temps ou tout est pacifique entr’eux et nous, ils commencent encore à nous troubler »… Suit un long exposé
des griefs des Capucins : saisie de terrains, occupation d’une église, l’attaque mise en œuvre par le « fameux Pere Tachard »
sur une pagode (« on fait casser les portes, on entre jusque dans l’interieur, on maltraitte les Brames qui y etoient, on renverse
leurs sacrifices, on met en pieces les vazes destinez pour cela, et on ordonne aux écoliers de faire leurs necessitez sur touttes les
idolles », etc.), violence qui précipita la fuite des Malabars de la ville… Il dénonce d’autres méfaits pendant le siège de la ville
par les Hollandais [1693], parle du gouverneur Martin, du P. Dolu, de l’évêque de Saint-Thomé, de plusieurs brahmes et de
Mgr de Tournon, qui comprit les manœuvres ambitieuses et délétères des Jésuites… Sur deux colonnes, couvrant 7 pages, il
démontre la ressemblance entre les cérémonies que les chrétiens malabars des Jésuites observent dans leurs mariages, et celles
des Gentils : « la superstition en saute aux yeux »… Il termine en décrivant et citant les prières que font les Malabars en se
servant de la cendre faite de la fiente vachère, et en regrettant la longueur de sa relation : si Lenoir n’était pas sur place, et à
même de se faire informer de tout, il craindrait de lui écrire toutes ces choses. « Je m’imaginerois que vous auriez de moy la
même idée qu’on a eüe en Europe aussy bien que des autres missionnaires qui en ont parlé. Comme il y a des circonstances si
extraordinaires et si extravagantes, on n’a jamais voulu les croire. Il faudroit, dit-on, que les jesuittes fussent des fols ou des
diables. Ce sont, a-t-on dit, leurs ennemis qui écrivent cela. Ce sont des calomniateurs »… Il l’invite à vérifier tout ce qu’il écrit
auprès des vieux habitants et des documents déposés au greffe, les Jésuites n’ayant pas tout détruit. « Je souhaiterois que M
rs
les
Directeurs Generaux fussent aussy convaincus de la verité que j’espere que vous le serez. Ils n’ecouteroient plus si favorablem
t
les plaintes que les jesuittes pouront leur faire dans la suitte contre les capucins »…
Provient des archives de Jean Law de Lauriston, gouverneur de Pondichéry de 1764-1777 (vente 1972).
145.
INDES
.
Edmond de PONCINS
(1866-1937) chasseur et explorateur. Copie manuscrite de lettres à ses parents,
1893-1894, [copie vers 1900] ; un volume petit in-4 de 431 pages in-4 (plus des ff vierges), reliure de l’époque
demi-chagrin vert à coins, dos à nerfs orné de fleurons (dos passé).
500/700
Lettres sur le Pamir et sur l’Inde. Correspondance de son deuxième voyage « aux Indes anglaises », entre mars 1893 et
juillet 1894 : relation pittoresque d’un périple en mer, et d’un voyage qui le mène de Batoum à Tiflis, Samarkand, Marghilan,
Chadjan, Gilgit, Srinagar, Ravral-Pindi, Simla (séjour de 3 mois), Delhi, Imilia, etc. Ex-libris
V
te
Edmond de Poncins
.
146.
Jean-Dominique INGRES
(1780-1867). L.A.S., mercredi soir, à un « cher et digne ami » ; 1 page in-8 (petit
deuil).
400/500
« À mon âge on devrait avoir plus de tête, mais la mienne est encore si malade que j’ai oublié en vous invitant pour lundi à
déjeuner, j’allais
ce même jour
à Chartres en compagnie de deux amis. Veuillez donc me pardonner, et remettre au lendemain
mardi le plaisir de me trouver un moment avec vous »…
147.
ITALIE
. Manuscrit de poésies italiennes, [fin XVIII
e
siècle] ; 100 pages in-4, reliure de l’époque basane fauve, frise
d’encadrement avec fleurons dorés aux coins sur les plats (légères mouillures).
200/300
Recueil de 40 poèmes soigneusement calligraphiés : sonnets, vers anacréontiques, canzonette, ode, fable, nouvelle… Ils sont
l’œuvre de Giovanni Domenico Anguillesi (1766-1833), poète et littérateur de Pise, et se présentent dans un ordre différent
du recueil de ses
Poesie
(Pisa, dalla Nuova Tipografia, 1807) ; certains semblent inédits ; il s’agit peut-être d’un manuscrit
autographe pour une nouvelle édition.
148.
JANSÉNISME
. Recueil manuscrit de 60 lettres ou pièces, [milieu du XVIII
e
siècle] ; un volume petit in-4 de
359 pages, reliure de l’époque parchemin (rel. usagée, qqs ff. détachés, d’autres enlevés au couteau).
700/800
Copies par une même main de documents en prose ou en vers, publiés ou échangés entre des prélats, prêtres, théologiens,
religieuses, administrateurs ou avocats du Parlement de Paris dans les années 1711-1740 (dans les blancs d’un répertoire
thématique de sujets religieux, retourné, d’une autre main). Il y est question de l’Appel, de brefs et du concile d’Embrun,
de persécutions religieuses et de jésuites, de miracles et d’exégèses… Sont représentés des sympathisants ou défenseurs du
jansénisme (et quelques-uns de leurs adversaires), principalement Jean Soanen, évêque de Senez puis « prisonnier de Jésus-
Christ » ; mais aussi l’abbé de Becherand, chanoine de la cathédrale de Montpellier, le magistrat Louis-Basile Carré de
Montgeron, Charles de Caylus, évêque d’Auxerre, l’abbé François Chaulin, Charles-Joachim Colbert de Croissy, évêque de
Montpellier, l’abbé Jean-Baptiste d’Étemare, le cardinal de Fleury, le théologien Nicolas Petitpied, l’abbé Prades (
Ode sur la
Grâce
), l’historien et théologien Charles Rollin, recteur de l’Académie de Paris, Gabriel de Saint-Isidore, ex-provincial de la
province d’Aquitaine, du tiers ordre de Saint François, l’abbé de Saint-Pierre de Narbonne, vicaire général de Condom… Etc.
149.
Moïse KISLING
(1891-1953). L.A.S., Vendredi [1953], à un ami ; 1 page obl. in-8.
200/250
Il est heureux de retrouver son ami « dans Marseille que j’aime ! Dans quelques jours j’irai travailler sur le vieux port et je
ne manquerai pas de vous donner un coup de fil pour vous serrer les deux mains »…