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185.
Jean-Baptiste LOUVET DE COUVRAY
(1760-1797) conventionnel (Loiret) et romancier (
Faublas
). Manuscrit
autographe (la fin manque) ; 2 pages in-4 avec quelques ratures et corrections.
400/500
Brouillon d’un discours en faveur de l’abolissement de la peine de mort.
« Dans le moment où la République triomphe, où le royalisme est à jamais terrassé ; dans le moment où une victoire
éclatante éveille toutes les passions nobles et tous les ressentimens odieux, les républicains doivent s’appliquer à diriger toutes
leurs pensées vers la justice, l’humanité, la magnanimité. Les braves toujours sont généreux. Après avoir surpassé les Grecs dans
leurs idées politiques, dans leur succès guerriers, surpassons encore leurs chefs par nos vertus. […] décrétons que la peine de
mort est à jamais aboli », et que quiconque qui oserait la proposer soit puni pour avoir trahi la plus sacrée des lois. « Citoyens,
la motion que je vais vous soumettre n’est pas nouvelle. Un philosophe éclairé, un ami martyr de la liberté, un de vos collègues
la fit dans cette enceinte à une époque où si elle eut été adoptée, la patrie n’auroit pas aujourd’hui à gémir sur ses plus chers
défenseurs. Que de larmes eussent été épargnées à la France si Condorcet avoit pu nous convaincre. Citoyens, cette loi est
belle, elle est juste », et sert l’intérêt de la patrie, retirant une arme puissante aux tyrans qui, rêvant du pouvoir suprêmes,
sont prêts à tous les crimes pour y parvenir ; il faut leur supprimer cet instrument, les enlever aux ténèbres dans lesquelles
ils cachent leurs crimes, les révéler au grand jour : « que le soleil se lève pour leurs victimes comme pour eux, alors ils auront
horreur d’eux-mêmes ou plutôt il n’y aura plus de tyrans »…(la fin manque).
On joint une L.A.S., supplique du citoyen Chabroud, injustement incarcéré à la maison d’arrêt de St Lazare, à Vadier, du
Comité du Sûreté générale, 17 pluviose.
186.
MADAGASCAR
. Manuscrit autographe signé par l’officier Servant,
Mes aventures. Un séjour colonial à
Madagascar, 1904-1907. Impressions et souvenirs
, 17 avril 1909 ; un volume in-fol. de 200 pages, enrichi de
plus de 250 photographies, cartes postales, cartes géographiques ou photos de presse, reliure toile noire (abîmée),
conservé dans une boîte moderne de toile noire, pièce de titre rouge.
3.500/4.000
Très intéressant journal personnel, richement illustré (on relève notamment 90 tirages photographiques originaux),
tenu par un officier effectuant son service militaire dans l’artillerie coloniale à Madagascar, colonie française depuis 1897.
Parti de Cherbourg en mai 1904, Servant embarque à bord du
Melbourne
, fait escale à Djibouti, et arrive à Diego Suarez où
il est affecté au poste d’Ambohimarina. Il décrit trois mois de lutte épique avec le capitaine de cette batterie. En novembre 1904,
il est envoyé à Vondrozo puis à Vangaidrano, sur la côte Sud-Est de l’île, avec une colonne expéditionnaire devant soumettre
les insurgés de la région de Fort-Dauphin. Le narrateur, s’il obéit aux ordres, plaint cependant les populations de cette région
délaissée au profit de grandes villes comme Tamatave ou Tananarive, et juge légitime le mécontentement des indigènes face au
règne de roitelets français, tel le sergent Vinay dont l’assassinat provoqua la répression de l’insurrection menée par le brigadier
malgache Kotavy. Une fois la région pacifiée, Servant est de retour à Diego-Suarez en juillet 1905 où il reste une année entière
avant d’obtenir un poste en pays Emyrne, dans la région de Tananarive. Vaincu par la fièvre, il doit quitter Madagascar en 1907.
Très beau document, riche de nombreuses observations sur l’histoire, les mœurs et les coutumes de l’île, et du récit d’incidents
révélateurs de la vie coloniale au moment la « pacification » de Madagascar.
On joint un dossier d’une dizaine de documents, 1920-1925, relatifs au district de Vohémar (côte Nord-Est) où Servant, de
retour à Madagascar, occupe la fonction de Garde Principal du poste d’Anivorano (carte annotée où sont indiqués des repaires
de bandits, note sur l’administration d’Anivorano, lettre autographe signée avec dessin, etc.).
187.
André MALRAUX
(1901-1976). L.A.S. avec dessin, Samedi [1928 ?], à son ami Fernand Fleuret ; 1 page in-12.
300/400
« Si vous n’avez pas fini ou pas commencé la préface, n’en parlons pas. Mais ne pourrions nous prendre ensemble l’apéritif ?
Mes hommages à Madame Gabrielle Réval »… Il fait suivre sa signature du dessin d’un chat ébouriffé.
188.
André MALRAUX
. L.A.S., Vendredi, à un ami ; 1 page obl. in-12 (sous verre).
100/120
« Voici les ors (Préface, exemplaire des
Souvenirs
que vous avez acheté, et mon taxi d’hier) ». Il vient d’apprendre « la
candidature d’Arland au prix Blumenthal. Peut-être pourriez-vous l’aider »…
R189.
MARGUERITE DE FRANCE, duchesse de SAVOIE
(1523-1574) fille de François I
er
, épouse d’Emmanuel-
Philibert, duc de Savoie. L.S. « Marguerite de France » avec compliment autographe, Turin 15 juin 1542, à François
Géraud vicomte de Brosse ; 1 page in-fol., adresse, sceau aux armes sous papier (tache, petits trous de ver).
300/400
Elle a bien reçu ses lettres qui le remercie de l’avoir prévenue que « madame [Catherine de Medicis] desire avoir des coeffes
des rubans et des bourgnetz, a quoi jay incontinent donné l’ordre et espère quelle sera bien servye je lui envoyray le tout […]
vous ne me sauriez faire plus grand plaisir que de me mander quelquesfois de ses nouvelles et de lasseurer quil nya personne en
ce monde qui layme honore et serve de meilleur cueur que moy »… Elle signe : « Vostre bonne amye et metresse Marguerite
de France ».
On joint 1 fausse lettre de Marie-Antoinette.