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plutôt du nouveau », Mistral cite le début d’une épître que lui a envoyée le curé Aubert : « En quauqui jour, Mistrau, avère en
Avignoun/ Veire
nostis ami, gai enfan d’Apoulloun
. Avec mon système, tout serait parfaitement clair : veire
nosteis amiz, gais
enfans d’Apoulloun
. Avec le système d’Avignon, à qui s’applique ce dernier hémistiche ? à
nostei ami
, ou à moi ! – Voilà une
petite chicane ! »…
209.
Frédéric MISTRAL
. Manuscrit autographe signé du pseudonyme « Lou felibre du mas »,
Nouvello felibrenco
et
Bono annado
, [1856] ; 4 pages in-8 ; en provençal.
1.000/1.200
Prose et poème pour l’
A
rmana
P
rouvençau
.
Nouvello felibrenco
est signé « Lou felibre du mas », et a été publié dans l’
Armana
de 1856. C’est une chronique du
Félibrige, où Mistral donne des nouvelles des félibres, qui se portent bien et s’entendent à merveille : lou Felibre de la Santo
Braso (Eugène Garcin), celui de la mióugrano (Théodore Aubanel), le pauvre Jean-Baptiste Gaut dont la femme est morte,
lou Felibre di Jardin (Joseph Roumanille) qui s’est fait libraire, lou Felibre ajougui (Paul Giéra) qui s’est marié, celui de
l’Armado (Alphonse Tavan) qui a perdu son père et est à Rome, celui de l’Aiet (Jean-Baptiste Martin), lou Felibre adoulenti
(Jean-Bonaventure Laurens) dont on loue le talent d’illustrateur, celui de l’Arc-de-Sedo (Jean Brunet) dont le frère se bat à
Sébastopol, etc.
Le poème
Bono annado
compte 4 quatrains (il sera publié en 1857 avec cinquième strophe, sous la signature A. Tavan).
Charmant poème pour la bonne année : « L’aubeto dins lou cèu mounto fredco, enrouitado »…
Reproduit page précédente
210.
Frédéric MISTRAL
. Manuscrit autographe signé du pseudonyme « Lou felibre calu »,
La pauro véuso
, [1858]
;
2 pages in-8 (pli, petite répar.) ; en provençal.
500/700
Conte en prose et vers en provençal pour l’
Armana Prouvençau
de 1858, signé du pseudonyme du « felibre Calu »
(félibre myope). Une « pauvre veuve » vient chaque soir prier la Vierge à l’Église, en lui demandant de lui envoyer un peu de
vin ; ses prières sont figurées par trois quatrains. Un soir un enfant de chœur se cache derrière l’autel pour lui faire une blague,
et crie après la prière de la vieille : « Demande-moi de l’eau, gourmande ! » Elle, pensant que l’enfant Jésus lui répond, rétorque :
« Veux-tu te taire, petit bavard ! Laisse parler ta mère qui a bien plus de sens que toi ! »… Suit un petit conseil en provençal au
sujet de la chandelle qu’on mouche.
211.
Frédéric MISTRAL
. Poème autographe signé,
À Ludovic Legré. Responso
,
Maillane 12 juin 1860 ; 2 et 2 pages
in-8 ; en provençal.
1.200/1.500
Beau poème de 32 vers en réponse à un poème de Ludovic Legré,
à F. Mistral, couvidacioun
, écrit de Marseille le 10 juin
1860, que Mistral a recopié avant son propre poème ; les deux poèmes ont paru dans l’
Armana prouvençau
de 1861. Legré
invitait le « Brave felibre de Maiano » à venir à Marseille pour la fête et la procession de la Fête-Dieu avec l’ami Aubanel…
Mistral lui répond :
« De moun Maiano toun Marsiho,
Moun bèu, s’èro pas liuen coume es,
Aurièu moun cor sus la grasiho
De t’ana vèire aqueste mes »…
Mistral finit en faisant appel à la science héraldique de Legré pour qu’il dessine son blason, en mettant une cigale d’or dans
l’azur de notre Provence…
212.
Frédéric MISTRAL
. 2 L.A.S., Maillane 5 et 10 septembre 1862, [à Joseph Roumanille] ; 4 pages in-8 et 4 pages
in-12.
700/800
Préparatifs de la fête félibréenne des Jeux Floraux d’Apt, où se déroulera un concours de poésie avec remise de diplômes.
Il a adressé au maire d’Apt une copie du diplôme du concours de poésie provençale, et lui demande d’écrire à Roumieux
« pour lui annoncer son triomphe, et lui demander s’il vient avec nous ». Girard vient aussi. Il a rédigé son discours : « Si ces
banqueteurs viennent m’embêter de toasts à l’anglaise ou à la française, comme à Nîmes […] je ne répondrai pas, c’est tout.
C’est bien assez de mon discours solennel ». Ranquet a obtenu le second prix du
Cantique
, et la première mention de l’éloge.
Mistral a remercié « le maire de la Tarasque. Mais je le crois si bouffi de sa charge qu’il ne doit pas se douter de la vilainie que
nous avons sur le cœur ». Il donne le texte et la maquette du diplôme pour les
Jo Flourau de Santo Ano d’At
, et pense qu’il
faudra environ une quinzaine d’exemplaires. Il trouve Roumanille bien patient avec le curé d’Apt : « à ta place je le laisserais
grouiller dans quelque affreux cantique français ou aptésien, et je ferais chanter les stances
Anaïsenco
sur la place publique,
sous le ciel du Bon Dieu »…
Il lui demande d’ajouter au diplôme les noms de tous les membres du jury, selon la volonté du maire d’Apt : Aubanel,
Crousillat, Gaut, Legré, Mathieu, Mistral, Roumanille ; de plus le maire, désirant que les membres de la commission
arlésienne signent avec lui, il faudra ajouter une mention pour eux et laisser assez de place à leurs signatures. Le maire veut 18
exemplaires ; et le diplôme devra être décoré des armoiries d’Apt. Il faut supprimer du programme des archéologues le débat sur
l’orthographe provençal, et il recommande chaudement de faire chanter Anaïs [Rose-Anaïs Gras, future Mme Roumanille]…
Il ajoute que
L’Armana
est fait : « c’est le compte-rendu d’Apt, mon discours, les pièces couronnées, l’épithalame de Legrè, des
Anaïsenco
, et ce qui nous reste de l’an passé »…
On joint une page de notes autographes. Roumieux désire voir figurer dans l’
Armana
le Noël de sa femme,
Li dous nistoun
,
paru dans le
Libre calendau
d’Aubanel, etc.