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223.
DenisMORTIER
(1794-1824) chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Lyon. L.A.S., Paris 8 juin 1823, àM. Jacquier,
administrateur à l’Hôtel-Dieu, à Lyon ; 3 pages in-4, adresse.
250/300
Très intéressante lettre détaillant l’équipement et le fonctionnement de l’Hôtel-Dieu de Paris. Il évoque l’achat de
grands ciseaux pour les cancers utérins, de petites pinces à crochet, etc., puis il raconte sa visite de l’Hôtel-Dieu, accompagné
d’un agent de surveillance : « Je ne pense pas qu’il soit possible d’avoir un hopital mieux tenu soit pour le materiel, soit pour
la police. Dans toutes les salles, le carreau est peint en rouge, ciré, propre et brillant comme dans le salon le mieux soigné.
Le linge des lits est d’un blanc superbe, entre chaque lit, il y a de 4 à 7 pieds d’intervalle, et entre chaque rang de lits 9 ou
10 pieds et dans quelques salles plus de 20. L’Hôtel-Dieu ne renferme que mille lits. Ordinairement ils sont pleins, mais jamais
doubles, parce qu’on ne reçoit que quand il y en a de vides et ils sont retenus d’avance par les malades qui y entrent d’après
leur rang d’inscriptions. Il y a deux salles de bains une pour les hommes, l’autre pour les femmes. Chaque salle contient huit
bains ordinaires, un bain pour les bains sulfureux, un autre pour les douches, et il y a communiquant avec la salle principale,
une petite chambre de repos dans laquelle les malades que le bain incommode peuvent se placer sur un lit. Outre cela il y a un
petit cabinet pour les bains de vapeurs à la russe »… Il faudrait en faire construire de semblables à l’Hôtel-Dieu de Lyon : « les
maladies sont souvent causées, et presque toujours aggravées par la malpropreté »… On lui a fait voir un brancard qui permet
de monter et de descendre les patients toujours couchés... « Dans la salle des morts il y a une vingtaine de tables garnies de
plomb ou de cuivre étamé. Chaque corps est placé sur une table et parfaitement recouvert par un couvercle qui fait la voute. À la
tête de la table est une inscription qui renferme son nom, le n° de son lit et l’heure de sa mort. Dans la salle des ouvertures il y a
deux tables en cuivre, qui tournent sur un pivot et sont percées à leur centre d’une ouverture qui reçoit les fluides et les conduit
dans un tuyau par lequel ils sont versés au dehors »… Il aborde enfin le chapitre de « la police » et des risques de l’ouverture au
public… Il signale encore un pharmacien de garde, la nuit, et des règlements concernant la présence ininterrompue de personnel
dans les salles pendant la messe et les heures des repas ; etc.
224.
Charles MOUCHEZ
(1867-1911) officier de marine. Manuscrit autographe,
Campagne du Duguay-Trouin
1904-1906
; un fort cahier petit in-folio de 1-150 pages (plus ff vierges), rel. toile noire, étiquette manuscrite sur
le plat sup.
1.000/1.200
Journal personnel de campagnes sur le croiseur-école d’application le
D
uguay
-T
rouin
, destiné à la formation des
aspirants de marine. Il couvre deux campagnes : du 10 octobre 1904 au 20 juillet 1905, puis du 10 octobre 1905 au 1
er
août
1906. À chaque fois, le départ et l’arrivée ont lieu à Brest. Les principales étapes sont les Açores (Fayal, port de La Horta), les
Canaries (Las Palmas), la Trinité, la Martinique (séjour à Fort-de-France, visite des ruines de la ville de Saint-Pierre dévastée
par l’éruption de 1902), La Havane, Dakar, Cadix, etc. Le navire se rend ensuite en Méditerranée (longs séjours à Venise et à
Alger), en mer Égée puis en mer du Nord (Écosse). À l’automne 1905, il repart pour Dakar et les Antilles, puis vers l’Irlande et
l’Angleterre. Le journal se clôt sur un récapitulatif des deux campagnes et des distances parcourues.
Il est illustré de 14 photographies dont 13 collées en regard du texte, de 11 dessins ou croquis dont 2 aquarelles, et de
2 cartes postales. Les photographies représentent, pour la première campagne :
Le Duguay-Trouin
(sous le titre) ; Port de La
Horta ; Vues de Saint-Pierre de la Martinique (2 photos montrant les ruines de la ville) ; Arrivée à La Havane, épave du
Maine
(2 photos) ; Dakar : vue des terre-pleins où sera construit l’arsenal de la Marine ; Venise ; le
Duguay-Trouin
échoué (à Saint-
Jean-de-Luz) ; Arsenal de Brest, les ouvriers pendant le repas de midi (2 photos). Pour la deuxième campagne :
Le Goëlan
, aviso
de station ; Dakar, Palais du gouverneur général de l’Afrique Occidentale Française ; le lieutenant de vaisseau Glou-Villeneuve
à Dakar. Les dessins, à l’encre noire ou au crayon, montrent une Fayalienne en costume, un profil du pic de Ténériffe, le plan de
l’atterrissage à la Trinité, un pélican, l’épave du
Maine
à La Havane, une vue du port de Dakar, le croquis de l’échouage à Saint-
Jean-de-Luz (déchirure), une vue de l’île de Staffa (Écosse), et le plan du mouillage à Funchal (Madère). Les deux aquarelles,
exécutées sur papier fort, représentent une vue de Las Palmas, le 26 octobre 1904, et une de Tarente, les 16-17 mars 1905. Quant
aux deux cartes postales, elles reproduisent des photographies prises lors de la campagne du
Duguay-Trouin
en 1905-1906 :
le commandant et l’officier des montres examinant un cercle (J. Geiser, photographe à Alger) et une femme de Griot à Dakar
(J. Geiser, Alger).
Charles Louis Ernest Mouchez (1867-1911) était le fils de l’amiral Mouchez, directeur de l’Observatoire de Paris et membre
de l’Académie des sciences. Entré dans la Marine en 1885, il devint aspirant en 1888, enseigne de vaisseau en 1891 puis lieutenant
de vaisseau en 1897. Officier breveté torpilleur, il servit dans l’escadre de la Méditerranée et dans celle d’Extrême-Orient. De
1902 à 1904, il commanda en second l’École des Mécaniciens de Brest. Professeur à l’École navale sur le Borda en 1911, il périt
noyé lors d’une permission à l’occasion d’un bain de mer.
On joint quelques notes sur des feuillets libres, ainsi que l’
Itinéraire du Duguay-Trouin
pour les deux campagnes
(hectographie).
Reproduit page précédente
225.
Robert MOUCHEZ
(1897-1978) officier de marine. Manuscrit autographe signé,
Journal de bord
, 1915-1917 ;
cahier in-4 de 115 pages (plus 1 feuillet volant), couv. moleskine noire (2 petits passages découpés dans le texte).
1.000/1.200
Journal personnel de navigation en Méditerranée et en Grèce, sur le croiseur
la Gloire
puis l’éclaireur
Atmah
, de mai
1915 à novembre 1917. Il est illustré de 13 croquis à l’encre ou au crayon, dont un représentant le croiseur avec ses pièces
d’artillerie (p. 23), et d’une carte postale montrant
l’Atmah
(J. Geiser, photographe à Alger). C’est un intéressant témoignage
sur les patrouilles en Méditerranée lors de la Première Guerre mondiale.