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269.
Expédition de SAINT-DOMINGUE
. P.S. par A. Margueritte, Commissaire de l’Armée Navale, Brest
16 frimaire X (7 décembre 1801) ; cahier in-fol. de 26 pages liées d’un ruban bleu.
100/150
« Armée Navale. Etat présentant les noms et grades des Officiers et autres passagers embarqués sur l’Armée Navale aux
ordres de l’Amiral Villaret-Joyeuse et désignant la table à laquelle ils sont nourris, ainsi que celui numérique des troupes ».
Les premiers noms sont ceux du général en chef Leclerc et de son épouse (Pauline Bonaparte) que Villaret-Joyeuse emmenait
à Saint-Domingue.
270.
Ida SAINT-ELME
(1778-1845) femme de lettres, dite « La Contemporaine ». Manuscrit autographe de
l’introduction à
La Contemporaine en Égypte
, mai 1828 ; 8 pages in-4.
250/300
Suite des
M
émoires
d
une
contemporaine
(1827), qui firent scandale à leur parution mais rencontrèrent néanmoins un
vif succès. « S’il est vrai que la jeunesse est la fièvre de la raison etant un perpetuel delire de projets de plaisir de regrets et
d’esperances – malgré l’approche de ma cinquantaine ma jeunesse donc encore car le delire des projets voila ma veritable vie – le
hasard sert merveilleusement aussi le besoin d’agitations ce desir de deplacements qui me sont devenus necessaires comme aux
autres de respirer. Cependant je desire prouver pour me disculper un peu du reproche d’extravagance que me firent de veritables
amis lorsque peu apres la publication de mes memoires j’annonçai mon depart pour le pays des pyramides - reproche que bien
certainement grand nombre de mes lecteurs n’ont pas manqué de faire a la Contemporaine – je desire prouver que du moins ce
voyage ne fut pas un projet – une folie nouvelle mais l’acceptation de propositions qui auraient pu donner l’envie du voyage a
des gens de gouts plus sedentaire que moi et beaucoup plus raisonnables »… Etc.
On joint 4 L.A.S. au libraire Ladvocat, qui publia ses Mémoires, ainsi que 9 reçus de payements pour ses ouvrages (1831-1832).
271.
Bernardin de SAINT-PIERRE
(1737-1814). Manuscrit (copie d’époque),
La Chaumière indienne
et
Le Café de
Surate
; volume in-fol. de 123 ff., reliure de l’époque basane mouchetée (usagée).
150/200
Belle copie, à la suite de laquelle on a copié deux extraits des
Délassemens de l’homme sensible
de Baculard d’Arnaud, deux
extraits de l’
Histoire philosophique et politique
de l’abbé Raynal sur la Martinique et sur la Guadeloupe, et la « Dissertation sur
la mort de Henri IV » extraite de
La Henriade
de Voltaire.
*272.
Camille SAINT-SAËNS
(1835-1921). L.A.S., Paris 9 octobre 1891, à une amie ; 2 pages in-8 (deuil).
120/150
« Le paquet est arrivé, le recueil de fugues est d’un grand intérêt ; il est déjà en possession du jeune organiste auquel je
destinais la musique d’orgue. Je suis bien content que votre fils n’ait pas regretté sa soirée, pour moi le grand plaisir a été de faire
sa connaissance car en réalité je ne le connaissais pour ainsi dire pas, ne l’ayant jamais eu pour moi tout seul. Il est délicieux,
votre Antoine, plein d’esprit et de bon sens ; il est bien le fils de ses père et mère, c’est le plus bel éloge qu’on en puisse faire »…
273.
George SAND
(1804-1876). Manuscrit autographe,
Simone
, [vers 1848-1850 ?] ; 3 titres et 62 pages in-fol., au
crayon.
10.000/12.000
Important manuscrit d’une pièce inconnue et inédite, en cinq actes, inachevée.
Le manuscrit est entièrement au crayon (ce qui est inhabituel chez Sand, sauf pour quelques canevas), écrit sur des feuillets
doubles entièrement remplis au recto et verso, à l’exception des feuillets de titre pour les trois premiers actes, formant chemise.
Il présente des ratures, additions et corrections ; on voit que Sand a hésité entre l’ordre des actes 2 et 3.
Nous n’avons pas trouvé trace de ce sujet. L’écriture permet de dater approximativement le manuscrit des années 1848-
1850, alors que les représentations d’amateur à Nohant avaient incité Sand à revenir au théâtre, après les canevas et les petites
pièces du théâtre improvisé ; elle va en venir à une écriture théâtrale plus ambitieuse, avec l’adaptation dramatique de
François
le Champi
(Odéon, 25 novembre 1849) et le drame
Claudie
(Porte Saint-Martin, 11 janvier 1851).
Simone
pourrait être soit
un premier essai, abandonné lors des événements de 1848, soit une première tentative de drame original, se déroulant dans un
village, avant de choisir le sujet de
Claudie
. Le personnage du mendiant, le père Cadet Larose, rappelle le « Père Va-tout-seul »
que Sand avait campé dans un article en décembre 1844.
La pièce en 5 actes (les deux derniers inachevés) met en scène : Germain « charpentier de village », sa femme Simone et
leurs enfants, leur voisin Pierre Lanry, Marguerite « amie de Simone », Bastien « mauvais sujet », et le père Cadet Larose
« mendiant ». Le décor au début de la pièce est ainsi décrit, et peut évoquer la place de Nohant : « L’intérieur d’un hameau. Place
plantée d’arbres, l’église au fond. Maisons rustiques éparses, séparées par des jardins. Sur le devant la maison de Germain ».
Acte I (13 scènes). Un dimanche, Simone lit dans l’évangile la parabole des ouvriers de la onzième heure, quand le père Cadet,
qui passe pour être un peu sorcier, vient mendier sa soupe. La famille est au bord de la ruine, confie Simone à Marguerite, et son
mari, pourtant habile artisan, s’adonne à la boisson et au jeu, entraîné par Bastien. Bastien courtise Marguerite qui le repousse ;
il fait boire Germain pendant que les femmes sont aux vêpres, et l’incite à jouer avec des dés pipés, ce qui provoque une querelle
au cabaret. Germain, que la honte submerge, se donne la mort avec son couteau. L’acte 2 (4 scènes) se situe dans le cimetière, à
minuit. Marguerite essaie de réconforter Simone. Les femmes s’éloignent, mais Germain n’est pas mort, et apparaît, enveloppé
de son suaire, à Cadet, qui, sans marquer de surprise, lui réclame l’aumône. Cadet accepte de le cacher dans sa cabane. Bastien
voit les deux hommes et raconte, effrayé, sa vision à Lanry, qui tente de le raisonner. L’acte 3 (11 scènes) est situé à « La croix
des trois buttes. Un large carrefour au milieu duquel s’élèvent trois monticules inégaus et ravinés. Une croix rustique surmonte
le plus élevé, et marque le centre des quatre chemins. Au fond et alentour un paysage triste, vaguement éclairé. Le jour baisse ».
Les deux petites filles de Simone rentrent leurs moutons. Un an après la mort de Germain, Marguerite et Lanry évoquent la
situation de Simone qui a accepté d’emprunter de l’argent à Lanry, mais qui, pour nourrir sa famille, court les chemins en
mendiant. Bastien, taraudé par le remords, va chercher du réconfort auprès du père Cadet, lui demande des nouvelles des deux
femmes, et lui avoue qu’il aime Marguerite. Dans un mouvement de désespoir, il est prêt à se donner au diable ; le Père Cadet
… /…