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278.
SAVOIE.
[
Jean-Philippe CRUD
(Moûtiers 1796-?) officier de l’armée sarde]. 28 L.S. ou P.S. relatives à sa carrière
sous les drapeaux, 1819-1866 ; nombreux en-têtes, sceaux sous papier, et cachets encre ; la plupart en italien.
400/500
Lettres de sous-lieutenant, de lieutenant, de capitaine, de lieutenant-colonel ; brevets ; états de ses services ; documents
relatifs à sa solde et à sa pension de retraite comme colonel commandant militaire ; certificat de vie ; diplôme de la médaille
commémorative de la guerre livrée pour l’indépendance et l’unité d’Italie… Documents signés par Victor-Emmanuel I
er
,
Charles-Félix (2), Charles-Albert (4), Crud et d’autres officiers, fonctionnaires ministériels ou administrateurs. On joint
3 autres documents dont une minute de correspondance de Crud.
279.
SAVOIE. VICTOR-EMMANUEL II
(1820-1878) Roi de Sardaigne puis Roi d’Italie. P.S., Polenzo 14 août 1853 ;
1 page gr. in-fol. en partie impr., en-tête
Vittorio Emanuele II
, grand sceau aux armes sous papier, avec supplique
jointe par une cordelette bleue et sceau cire rouge ; en italien.
150/200
Décret de grâce en faveur d’Anselme Luquin, Nantais condamné par le Conseil d’Intendance de Chambéry pour
contravention aux lois sur les douanes et gabelles. On a lié au décret la supplique de l’avocat du condamné, et joint 3 documents
en français ou italien. On joint une L.S. d’Emmanuel Arago,
Berne
9 octobre 1884, à Jules Ferry (3 p. in-8, en-tête
Ambassade
de France en Suisse
).
280.
SIÈGE DE PARIS
. L.A.S. par A. Legris,
Passy. Château de la Muette
24 octobre 1870, à sa femme à Lisieux
(Calvados) ; 3 pages in-8 sur papier fin à en-tête
Défense de Paris. 6
ème
Secteur
, adresse avec indication « Par ballon
monté », timbre et cachets postaux.
200/300
Belle lettre « par ballon monté », arrivée à destination le 2 novembre. Le ballon part demain, et la situation de Paris est la
même, plutôt meilleure puisque les Prussiens ont été forcés d’étendre leurs lignes du côté de la Malmaison, Garches et Bougival,
et qu’on a pris quelques positions, notamment Montretout. « Cependant à la dernière affaire ils ont pris deux de nos canons,
mais qui seront bientôt remplacés puisqu’hier la fourniture de 300 pièces a été faite au gouvernement & que la construction
de 300 autres se continue […]. Nous avons bon espoir à Paris, la confiance renaît »… Il évoque les maladies et la nourriture
insuffisante, et parle de l’incorporation de 50 000 volontaires dans les gardes nationaux, « pour opérer de grandes sorties &
établir nos communications avec les autres armées. Cela portera le chiffre de l’armée active de Paris à près de 200 000 hommes
avec un matériel d’artillerie très considérable […]. Il sera arrivé de grands malheurs dans cette maudite campagne, mais si notre
résistance & celle de la France nous rendent victorieux, il en résultera un grand bien pour l’avenir, espérons-le & nous l’aurons
mérité, comme par notre inertie, nus avions mérité la leçon qui nous est infligée »…
281.
Emmanuel SIGNORET
(1872-1900) poète. 2 L.A.S., 1897 et s.d., au poète Francis Viélé-Griffin ; 10 et 8 pages
in-8 (la 2
e
à l’en-tête de sa revue
Le Saint-Graal
).
300/400
Belle correspondance amicale et poétique, où le pauvre poète appelle son ami à l’aide.
Rome 16 mai 1897
. Longue lettre évoquant son voyage en Italie, et leurs souvenirs : « « Poëte, Les vallées de l’Ombrie et
de la Toscane gardent encore sa voix dans leurs échos. Florence déplore son exil, ses marbres […] en ruisselaient l’autre jour
de larmes resplendissantes. Il a été le fidèle compagnon de mes trois voyages en Italie ». Il a vu Naples et revu Florence : « J’ai
retrouvé le Vinci et Michel-Ange qui veillent ici sans fatigues. Titien m’a
été révélé […] il est un peu froid mais quelle précision et quelle décision. Je
vous assure que Mallarmé est notre Titien. […] Enfin j’ai de plus en plus
admiré Taine, j’ai plaint Byron et Stendhal ces deux fous ». Il est à Rome, et
songe à Goethe, « la chair de ma chaire ». Il est seul et très malade, son état
s’aggrave et il n’a pas de quoi payer les médecins. « Désespéré et très souf-
frant je me tourne vers vous […] Les Muses vous sollicitent pour leur enfant
malade. Je veux aller immédiatement à Aix-les-Bains », où il retrouvera Jean
Lahor. Il supplie de lui envoyer immédiatement la somme nécessaire au
voyage : « De grâce ne me refusez pas la vie »…
Aix-Les-Bains
. Il supplie de
lui envoyer les 20 francs qui lui permettraient de rester à Aix cet hiver : « Ici
j’ai trouvé le rêve immense et la pure familiarité des roses […]. La misère
m’a repris à la gorge […] Et c’est tout meurtri par la foudre des heures mau-
vaises que je vous adresse cette supplique, au nom de la dignité d’une âme
vigoureuse et fière qui se débat »… Etc. On joint 5 L.A. incomplètes au
même (11 pages in-8, plus une carte de visite avec son adresse autographe),
dont une de Cannes envoyant un manuscrit : « Je crois que cet
Essai
rehaus-
sera beaucoup l’éclat de votre Revue déjà souvent si belle »… « Plusieurs de
vos collaborateurs accepteront avec joie d’attendre un peu pour voir éclore
et s’exalter cet hommage réfléchi au poëte de Phocas [Viélé-Griffin a publié
Phocas le jardinier
en avril 1898 dans
L’Ermitage
]
et surtout ces fiers et
éclatants axiomes d’esthétiques »… Il propose aussi un extrait de son recueil
Daphné
(1894) : « vous plairait-il de choisir soir le
Cœur
soit l’
Amour des
statues
? »… Réflexions sur son talent, son orgueil, leur amitié, etc.