Background Image
Previous Page  6 / 112 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 6 / 112 Next Page
Page Background

6.

CAU Jean

[Brain, 1925 - Paris, 1993],

journaliste et écrivain français.

Magnifique lettre autographe signée,

adressée à Jean-Paul Sartre. 7 pages in-4°.

Nous ne pouvons citer entièrement cette

extraordinaire lettre. En voici le début :

«

Cher Sartre, Je continue de n’en pas revenir. Votre

génie délirant me pétrifiait et si je ne vous ai pas

prié d’enlever vos lunettes pour vous taper dessus

ou si je ne suis pas sorti en claquant les portes, c’est

parce que j’étais cloué d’admiration sur ma chaise.

Vous parliez. Ma vie devenait un étonnant roman

policier. J’étais le prévenu coincé, traqué, perdu.

Vous étiez tantôt un terrible Maigret brandissant

les résultats de son enquête, tantôt un juge, tantôt

Vichinsky... Accusé Cau-Kamenev avez-vous dit,

avez-vous fait? Oui? Oui? Oui!

[…]

Niez-vous avoir

utilisé le parti à des fins personnelles? Avoir fait du carriérisme, de l’opportunisme, de l’aventurisme? Niez-vous

avoir livré des secrets d’État à des puissances étrangères? Niez-vous avoir médit de vos collègues du Politburo?

Vous êtes un traître immonde, un chien puant... Si vous quittez le parti à qui vous devez votre situation, votre

mince crédit, vos fragiles amitiés, dans trois ans, je vous le prédis, vous serez un des plus étonnants salauds de la

terre

». Après avoir reproché à Sartre de ne pas avoir rétribué Michelle Vian il termine: «

Bon je m’arrête. Et que

je sois tordu, malgré tout, certes, certes, personne n’est tout à fait droit, vous savez. Maintenant, je dois vous dire

qu’après la volée de bois verts que vous m’avez flanquée, je ne peux pas, si vous maintenez tout ce que vous

avez dit, vous revoir. Bien sûr, si vous voliez bien estomper un peu le portrait que vous avez fait de moi, et bien, moi

qui n’aime personne, c’est tout de même avec beaucoup de joie que je vous reverrais. pour le moment, tel que

j’existe rue Bonaparte, je m’épouvanterai à aller retrouver cette apparition, cette statue, ce cadavre. Salut Cau.

»

700/1000 €

7.

FEMINISME.

Ensemble de 32 photographies sur les manifestations féministes à Paris pour la liberté de la contraception

(photographe Deudon), et à Rennes (photographe Helen Payne, descendante de Thomas Payne).

50/80 €

8.

GRÉCO Juliette

[née à Montpellier en 1927], comédienne et chanteuse française.

Manuscrit autographe. [Juan les Pins, 1949]; 6 pages in-4° (fentes, déchirures et salissures); une page de portées

musicales au crayon noir est jointe. Rare manuscrit d’une chanson écrite de la main de Juliette Gréco sur un texte

de Sartre. Le texte de cette chanson, considéré comme perdu était sous le titre de «

Ne faites pas suer le marin

».

«

Par les neuf trous que lui

a fait notre père

Pour communiquer avec son prochain,

quand il est sur l’eau, le marin

Ramasse tout le sel de la mer.

Sur ce flageolet aux neuf trous

le vent du large joue des airs doux

Il entre par la couche

et sort par le fondement

C’est dur dans les commencements.

Le matelot souffre

quand le vent s’engouffre

[…]

Ça ronge les sens, ça ronge la chair

La mer est chaude comme une plume

Et le marin blanc comme la mer

Il a écrémé toute l’écume

C’est pour cela qu’on l’appelle

écume de mer.

»

En dehors du texte de la chanson

La rue des Blancs-Manteaux,

Sartre a écrit pour Juliette Gréco deux textes

de chansons qui seront définitivement perdus :

Ne faites pas suer le marin

et

La Perle de Passy

(note de Gréco

dans ses mémoires,

Jujube

).On joint deux lettres de Michelle Vian évoquant Juliette Gréco et cette chanson.

500/700 €

4

AUTOGRAPHES - MANUSCRITS - LIVRES