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14.
[BODONI.] PARINI Giuseppe.
Odi dell’abate
Giuseppe Parini.
Gia
Divolgate.
Parma, Nel Regal Palazzo, 1791.
In-12 [151 x 100 mm environ], [4]-VIII-180 pages.
Veau raciné de l’époque, dos à nerfs orné de filets dorés,
pièce de titre verte, filet et roulette dorée sur les plats,
tranches dorées.
Les
Odes
passent pour le meilleur de la production du
grand poète néoclassique Giuseppe Parini (1729-1799),
qui fut l’un des principaux artisans de la renaissance
littéraire italienne de la deuxième moitié du xviii
e
siècle.
Édition à la belle typographie de Bodoni. Un des trois
exemplaires imprimés sur peau de vélin.
Selon Van
Praët, l’un se trouvait chez le M. Poggioli, un autre chez
le duc d’Abrantès, le troisième dans la bibliothèque du
marquis de Trivulzio de Milan.
Provenance : Augusta Amalia de Bavière (1788-1851).
Fille de Maximilien-Joseph, roi de Bavière et de Marie-
Wilhelmine-Auguste de Hesse-Darmstadt, sa première
femme. Elle épouse à Munich en 1806, Eugène-Pierre
de Beauharnais, dit le prince Eugène, fils adoptif de
Napoléon I
er
, vice-roi d’Italie (ex-libris imprimé à ses initiales). Bibliothèque Ernst Kyriss (avec
le petit timbre humide à ses initiales). Travail de vers sur le dos et les mors inférieurs.
Brunet IV 370. OHR 2672, 2. Van Praët,
Catalogue des livres imprimés sur vélin qui se trouvent
dans les bibliothèques tant publiques que particulières
, II, n°228 et IV (supplément), p. 78.
6500 euros
15.
COURT DE GÉBELIN Antoine.
Monde primitif analisé et comparé avec le monde moderne
...
avec des
figures en taille-douce. Nouvelle édition.
À Paris, chez Durand et Neveu, 1787 et chez Nyon 1796.
Neuf volumes in-4, veau jaspé de l’époque, dos à nerfs et fleuronnés, pièces de titre et de
tomaison vertes, tranches rouges, 5 frontispices d’après Marillier et Bornet, 10 bandeaux gravés,
47 planches dont certaines dépliantes et 2 grandes cartes repliées.
Antoine Court de Gébelin (1725-1784) fut l’un des grands érudits de son temps comme en témoigne
cette monumentale publication dont les neuf volumes parurent successivement entre 1773 et
1784. Annoncé dès 1772 par un Plan général et une souscription dans les
Éphémérides du citoyen
,
son ambitieux projet avait vu les rédacteurs du
Journal des savants
et d’Alembert douter qu’un seul
homme pût l’exécuter. L’ouvrage de Court de Gébelin, où se lit l’influence de Condillac, vise à
découvrir l’origine d’une langue primitive composée d’un certain nombre de sons naturels communs
à tous les peuples. La filiation des langues ainsi que les principes des écritures hiéroglyphique et
alphabétique permettent l’explication des mystères allégoriques de l’Antiquité. Court de Gébelin
demeure, malgré les écueils de son système, l’un des fondateurs de la phonétique et de l’anthropologie
linguistique. Bel exemplaire, reliure de l’époque avec quelques discrètes restaurations. Découpe
angulaire à 8 feuillets du tome I, mouillure claire à la fin du volume II. Anne-Marie Mercier-Faivre,
Un supplément à l’Encyclopédie : Le Monde primitif d’Antoine Court de Gebelin
, 1999. Caillet 2668.
1500 euros
16.
GÉRANDO Joseph Marie de.
Des Signes et de l’art de penser
considérés dans leurs rapports mutuels.
Paris, Goujon, Fuchs, Henrichs, an VIII [1800].
Quatre volumes in-8 bradel sous cartonnage vert bronze marbré, dos ornés de filets dorés.
Étiquettes. Reliure de l’époque.
Édition originale
. En 1799, alors simple soldat, grenadier à cheval en garnison à Colmar
dans l’armée de Masséna, Joseph-Marie de Gérando (1772-1842) composa un mémoire sur
la question proposée pour la seconde fois, en l’an VI, par l’Académie des sciences morales et
politiques : «
Déterminer quelle a été l’influence des signes sur la formation des idées
. » Quelques
jours après la bataille de Zurich, à laquelle Gérando venait de prendre part, il apprend qu’il a
reçu le premier prix de l’Institut de France pour son mémoire. Cet écrit le sort de l’ombre et
de l’armée, et devient le fondement du présent ouvrage
Des Signes…
qui élabore les conditions
de création d’une langue universelle, d’après les modèles de Bacon, Leibniz, Locke et Court de
Gébelin. Son but y est d’établir des expériences concrètes sur l’origine et la génération des idées,
sur la formation et les progrès du langage, sur l’enchaînement qui existe entre ces deux ordres
d’opérations. Il s’y singularise par la distance prise avec le système condillacien, mais surtout en
mettant en évidence le rôle des « signes du langage » dans la formation des idées complexes et
en proposant des modèles mathématiques pour illustrer divers types de combinaisons d’idées (I,
chapitre 7). Avec
Des Signes
... Gérando remet en cause la philosophie du Directoire et affirme
ses futures préoccupations liées à l’éducation ; selon lui le perfectionnement de l’art de parler
peut contribuer à celui de l’art de penser, mais « le perfectionnement de la raison ne s’opérera pas
sans la réforme des mœurs ». Il fait de l’esprit un domaine d’élaboration pour la notion de social.
Provenance : docteur François Moutier (1881-1961), avec ex-libris gravé. Quelques frottements
et rousseurs. Brunet II, 1545. Victor Cousin,
Fragments littéraires
, 1843, p. 94. W. Busse &
J. Trabant,
Les Idéologues : sémiotique, théories et politiques linguistiques pendant la Révolution
française
, John Benjamins, 1986, p. 23 et suivantes. Picavet,
Les idéologues
I, p. 83 et suivantes.
5800 euros
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