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17.
RICHEPIN Jean.
La Chanson des gueux.
Gueux des champs. Gueux de Paris. Nous autres gueux.
Paris, Librairie illustrée [typographie F. Debons], (1876).
In-8, 248 pages. Maroquin havane, dos à faux nerfs, auteur et titre dorés, tranches dorées sur
témoins, doublures de maroquin noir et gardes toilées crème, doubles gardes de papier marbré,
couvertures et dos conservés [Marius Michel].
Édition originale
comprenant les poèmes et les vers « outranciers » qui seront censurés dans les
éditions suivantes. L’ouvrage fut saisi dès sa parution et l’auteur condamné à un mois de prison
et à 500 francs d’amende « pour outrages à la morale publique et aux bonnes mœurs », jugement
renforcé par un arrêt du 10 novembre 1876 ordonnant la suppression et la destruction du livre.
Bel exemplaire, comportant un envoi de l’auteur à monsieur Delorme, relié par Marius Michel
pour Jean Borderel dont l’ex-libris est doré en pied du premier contreplat. Étiquette ex-libris
de René Vaudevoir.
Il a été ajouté une lettre autographe signée
,
datée du 10 novembre 1896 (dix ans jour pour jour
après la publication de l’arrêt ordonnant la destruction de ce livre-ci !), contrecollée sur une
garde blanche. Elle est adressée à une actrice de théâtre, qui semble avoir sollicité le soutien de
Jean Richepin pour obtenir un rôle dans l’une de ses pièces. L’auteur lui répond, désolé, qu’il
n’a pas pu intercéder en sa faveur : « Il ne s’agit malheureusement pas d’un rôle de pièce où je
puisse imposer une interprète ». Vicaire VI, 1110-1111.
2600 euros
18.
ZOLA Émile.
Nana.
Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le
Second Empire.
Paris, G. Charpentier, 1880.
In-8 bradel, 524 pages. Demi-maroquin rouge du Levant, dos lisse, couvertures et dos conservés.
Exemplaire à toutes marges.
Édition originale
. Un des 325 exemplaires numérotés sur vergé de Hollande. Vicaire VII,
p. 1207, n°IX-(1).
1500 euros
19.
RICTUS Jehan.
Fil de fer.
Paris, Louis Michaud, [1906].
In-12 bradel, 318 pages. Veau vert marbré, dos lisse orné de deux serpents et d’une fleur à froid,
titre doré, tête dorée, couvertures et dos conservés [Meunier].
Édition originale.
Un des 100 exemplaires sur Japon, portant la signature de Rictus sur le faux-
titre. Quand ce roman a paru, l’auteur exerçait comme chansonnier au cabaret parisien de
La
Lune rousse
et ce jusqu’à la fin de l’été. Quelques mois auparavant en janvier 1906, Clémenceau
publie dans
L’Aurore
le poème intitulé
Les Petites Baraques
. Roman autobiographique à la troisième
personne dans lequel l’auteur, Gabriel Randon dit Jehan Rictus (1867-1933), témoigne du conflit
permanent entre sa mère Adine Randon et lui : «C’était un personnage toujours long, maigre,
d’allures réservées, timide peut-être, et chose singulière, qui me ressemblait. [...] Nous sommes,
Fil-de-Fer et moi, si pareils l’un à l’autre, qu’à courte distance même, on nous confond [...] Fil-
de-Fer est devenu mon sosie, mon double, et moi je suis devenu pour lui un véritable frère, un
consolateur et un ami... » (
Déclaration de l’auteur
) Sa mère «Madame de Saint-Scolopendre de
Tirlapapan-Ribbon-Ribette » dans le roman, meurt un an après la parution de l’ouvrage en mai
1907. Bel exemplaire dans une agréable reliure de Meunier. Lorenz, XXII, 409.
600 euros
20.
[DUFY.] MONTFORT Eugène.
La Belle enfant
ou l’amour à quarante ans.
Paris, Ambroise Vollard, 1930.
In-4 en feuilles, sous couverture illustrée rempliée de papier Japon, 249 pages, 94 eaux-fortes
de Raoul Dufy, soit 16 planches et 77 illustrations dans le texte, tirées par Louis Fort. Chemise
et étui cartonnés. (Étui un peu défraîchi.)
Tirage limité
à 390 exemplaires numérotés : un des 245 exemplaires sur vélin d’Arches. Les
planches de cette belle publication ont été rayées après tirage. Dufy y a ménagé des effets d’une
« somptuosité orchestrale » par la « symphonie des lignes » qui structure les cuivres : scansions
verticales, obliques et incurvations, mises en valeur par un trait incisif. Selon l’éditeur, Ambroise
Vollard, l’artiste avait eu à cœur de se rendre à Marseille afin de retrouver l’atmosphère décrite
par Eugène Montfort et de restituer par la gravure toute la plénitude de son hymne à la mer
et au port.
Catalogue complet des éditions Ambroise Vollard
, 1931. Monod, 8340. Chapon,
Le
peintre et le livre
, p. 73-74, p. 281.
3500 euros
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