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Grand décor de l’atelier du roi. L’exemplaire Rahir
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[MER DES HISTOIRES].
Le Premier Volume de la Mer des Histoires.
Auquel et le second
ensuyvant est contenu tant du vieil testament que du nouveau toutes les hystoires, actes et faictz dignes
de memoire puis la creation du monde jusques en lan mil cinq cens xxxvi selon la cotte & datte des ans
[…].
Paris, Nicolas Couteau pour Galliot du Pré, 1536.
2 tomes en un volume in-folio gothique [336 x 241 mm] de (12) ff., 231 ff., (1) f. blanc ; (4) ff., 184 ff. :
maroquin lavallière, dos à la grecque orné d’un semé de trèfles perlés et de trois grands fleurons peints
en noir sur fond criblé ; large bordure de rinceaux dorés encadrant les plats sur fond noir, mandorle
centrale ornée d’entrelacs sur fond doré, tranches dorées et ciselées
(reliure de l’époque).
Le majestueux volume in-folio retrace les événements légendaires et historiques depuis la création du
Monde. La chronique renferme également la Relation d’un voyage en Terre Sainte accompli par le frère
dominicain Burchard à la fin du XIII
e
siècle. Le second tome porte sur l’histoire de France jusqu’au
règne de François 1
er
.
“One of the best and most uncommon editions of the
Mer des Histoires
; a work of acknowledged value
and interest”, selon Dibdin.
Un des plus fameux livres illustrés de la Renaissance en France : 159 bois gravés.
On relève d’ingénieuses chaînes généalogiques animées de personnages, 52 planches gravées à pleine
page et deux planches doubles pour la carte du Monde et celle de la Palestine. On admire surtout la
figure du
Baptême de Clovis
juxtaposée à celle de la
Bataille de Tolbiac,
de même que la composition
fouillée de la
Bataille de Fornoue
visant à l’exactitude. De nombreuses scènes empreintes d’un réalisme
familier concernent les métiers et les mœurs. “L’ensemble est d’un grand intérêt pour l’histoire de la
gravure en France” (Rahir).
Exemplaire d’une grande beauté, entièrement réglé ; reliure à la grecque en maroquin
orné d’une bordure de rinceaux dorés.
Reliure exécutée vers 1555-1560 dans l’atelier parisien du relieur du Roi, sans doute Claude Picques.
La bordure florale de rinceaux dorés a été exécutée à main levée au moyen de filets courbes, lesquels
sont soulignés par le fond de peinture noire qui les redessine en réserve.
La reliure, dite “à la grecque”, présente un dos lisse et ses deux “coiffes débordantes”, selon la technique
byzantine introduite en France vers 1540
via
Venise, en vue de recouvrir des livres le plus souvent
en grec. D’après la typologie des grands décors conçus pour la bibliothèque royale de Fontainebleau,
le présent spécimen est proche de la reliure du
De Revolutionibus
de Copernic aux armes de Henri II.
(Laffitte et Le Bars,
Reliures royales de la Renaissance. La Librairie de Fontainebleau, 1544-1570,
BnF,
1999, n° 102.)
Provenance :
- Ex-libris manuscrit “
Pasch. Delalande
1637” ;
- Charles de Castellan
, abbé commendataire de l’abbaye de Saint-Epvre de Toul, mort en 1677,
avec ses armes dorées sur chacun des plats ;
- Jean-Nicolas Beaupré,
conseiller à la cour impériale de Nancy, avec grand ex-libris gravé ;
-
Édouard Rahir
, avec ex-libris (II, 1931, n° 594) ;
- Docteur Lucien-Graux,
avec ex-libris (II, 1957, n° 79).
Exemplaire de qualité, très grand de marges, parfaitement conservé.
(Rahir,
Bibliothèque de l’amateur,
p. 535.- Bechtel,
Catalogue des gothiques français,
M-240.- Mortimer-
Harvard,
French 16
th
Century Books
II, 1964, n° 469, pour un exemplaire incomplet.)
80 000 / 120 000
€