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8

1. [APOLLLINAIRE (Guillaume)]. — P

ORTRAIT DE

L

OuISE DE

C

OLIGNY

-C

HATILLON

,

DITE

L

Ou

. Photographie

originale. Tirage argentique d’époque (70 x 47 mm), sous chemise demi-maroquin noir moderne.

150 / 200 €

Lou de face, en buste, coiffée d’une capeline.

C

E PORTRAIT SEMBLE INéDIT

.

2. APOLLINAIRE (Guillaume). L

ETTRE AuTOGRAPHE à

L

OuISE DE

C

OLIGNY

-C

HâTILLON

(L

Ou

), signée

Gui

,

datée

1

er

fév. 1915

, 2 pages in-4 (276 x 215 mm) à l’encre noire sur papier à en-tête du café Tortoni, à Nîmes,

sous chemise demi-maroquin noir moderne.

12 000 / 15 000 €

M

AGNIFIquE LETTRE D

AMOuR à

L

Ou

:

T

U ES POUR MOI LE RÉSUMÉ DU MONDE

.

Dès la déclaration de guerre, Apollinaire s’est engagé volontaire. En attendant son affectation, il part pour Nice où il fait

la connaissance le 27 septembre d’une jeune femme de trente-trois ans dont il tombe éperdument amoureux : Louise de

Coligny-Chatillon, future Lou. Le 6 décembre, lassé des dérobades de Lou, le poète précipite son départ et part faire ses

classes à Nîmes au 38

e

régiment d’artillerie de campagne. Vexée par son départ, bien plus qu’amoureuse, Lou le rejoint à

Nîmes et s’enferme une dizaine de jours avec lui à l’Hôtel du Midi. C’est alors la découverte de la volupté. Après quelques

semaines, l’euphorie des premiers jours s’atténue. Profitant d’une permission, il la retrouve à Nice durant trois jours du

23 au 25 janvier 1915, mais les retrouvailles sont amères. Cette lettre est écrite quelques jours après cette entrevue.

Apollinaire lui écrit le jour même, puis à nouveau le soir

encore tout joyeux de

[s]

es lettres

. Il signale d’abord une faute

de versification

dans le petit conte en vers sans prétention que je t’ai envoyé hier

[poème jamais retrouvé].

Comme c’est

en vers réguliers, que je consacre les vers réguliers à la correspondance et que je les écris au courant de la plume comme

s’il s’agissait de prose, je suis très jaloux qu’il n’y ait plus aucune faute de versification.

Sans aucune transition, il lui écrit une longue déclaration qui occupe presque toute la lettre :

Lou je t’adore et t’adorant je

me souviens de toute ma vie passée, de mes amours insipides auprès de celui qui est maintenant toute ma vie. Ma vie

parsemée en arrière de doux regards de femmes comme une prairie où paraissent quelques fleurs est maintenant un beau

Guillaume APOLLINAIRE

(1880-1918)

Lettres à Lou

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