Page 103 - cat-lib-veyssiere-fevrier2012

Basic HTML Version

Edition originale, rare, du premier ouvrage d'Henri Estienne écrit en langue
vernaculaire
, imprimé sans date ni adresse typographique. Ce
texte, considéré par Nodier
comme un des sommets de la prose française de la Renaissance
, sera réimprimé 5 ans
plus tard à Paris par Robert II Estienne, frère d'Henri, expurgé de "quelques passages contre
les moines et contre le Pape" (Renouard)
"Le désordre et abus qui est aujourd'hui dans la langue françoise" contraint à lutter contre le
privilège des courtisans "de légitimer les mots françois bastards, et naturalizer les
estrangers." Le langage de la Cour est en effet un sabir à la mode (qui sert de modèle) dans
lequel se mélangent barbarismes latins, hispanismes et italianismes.
Pour lui donner ses titres de noblesse, Henri Estienne rapproche le français du grec, langue
de perfection, donc inégalable, et montre que le français est plus riche, plus souple et plus
nuancé que toutes les autres langues vernaculaires -et même que le latin.
(Renouard, 125/5. En français dans le texte, 62. Schreiber, 156.)
Provenance. Ex-libris manuscrit de la Bibliothèque des Feuillants de Paris (début XVIIème).
2) Dositheus : Dosithei Magistri liber III continens Divi Adriani Imp.
sententias et epistolas. Melior Hamenvelto Goldastus maximam partem auxit ...
(Genève) Excudebat Petrus de la Rovière. 1601.
72 pages. Texte grec et latin.
Dositheus Magister, auteur du IIIème siècle, propose dans son Liber III comme modèles
grammaticaux des sentences et articles de l'empereur Adrien ; ces textes exemplaires
permettent une meilleure connaissance du droit romain avant le code Justinien.
L'éditeur en
est l'humaniste suisse Melchior Goldast (1578-1635)
, dont la bibliothèque, composée de
4151 titres, est conservée à Bremen depuis 1647.
Le texte grec est imprimé en caractères Saint Augustin 94, attribuables à Haultin.
Ex-dono manuscrit sur le titre (attribuable à Goldast
: "V.C. Petro Vassanio IC ..." Le
texte grec et les commentaires sont enrichis de très nombreuses corrections, ajouts,
commentaires, développements, etc...en grec et en latin, d'une écriture du temps. Emouvante
remarque, calligraphiée en fin d'ouvrage "Bartholomeus flet quia francicus occubat atlas"
(Barthélémy pleure parce que le Titan français est mort), allusion à la mort de Henri IV.
3)
Paolo Manuzio
: Scholia, quibus et loci familiarum epistolarum difficiliores
explicantur...
Parisiis, ex officina Roberti Stephani typographi Regii. 1550
(36 feuillets).
Scholies de Paul Manuce sur les Lettres Familières de Cicero, qui devraient se trouver
réunies.. L'ouvrage, conformément à la description de Renouard (n°14, page 76) porte la date
de 1550 sur le titre, et 1558 au colophon.
4)
Marc Antoine Muret
: Argumentorum et scholiorum in Terentium liber.
Anvers, Plantin, 1580. 123 pages, (2 feuillets), le dernier étant blanc.
Ex-dono au bas du titre (même main que sur le titre du Dositheus) : "Nicolao Vassanio
caro capiti suo D.D. M. Goldastus
".
5)
Joannes Loinus Illesiensis
Γνωµολογιαι και οµοιωσεις εκ των του ∆ηµοσθενους λογων τε και επιστολων ... παρα Ιωαν
νου του Λοινου Ιλλεσιαιου
.
(Paris), apud Sebastianum Nivellium, sub Ciconiis. 1551. (4ff), 127 pages.
Premier ouvrage imprimé en grec par Sébastien Nivelle
, dont la carrière sera longue et
remarquable. "Sebastian Nivelle was conspicuous as well for the beauty of his impressions,
as by the lenght of time during which he exercised the profession" (Greswell, II, page 32)
Provenance. Ex-libris fin XVI : Ex bibliotheca monasterii D. B... par. Cong. Beatae Mariae
full. (Monastère de Feuillants).
Ce recueil factice doit avoir été constitué dans les premières années du XVIIème siècle,
probablement par les frères Nicolas et Pierre de Vassan, dont on trouve la trace dans
les années 1590 à l’Université de Genève.
2 500,00