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14

I

LS

AUROIENT

TOUJOURS

EU

LE

VISAGE

CONTRE

TERRE

SI

LE

ROY

NE

LEUR

EUT

PERMIS

QU

ILS

LE

REGARDASSENT

. I

L

DIT

QU

ILS

ÉTOIENT

VENUS DE

TROP

LOIN

POUR NE

LEUR

PAS

PERMETTRE DE

LE

VOIR

.

L

ES MANDARINS

,

VOYANS

LE ROY DE

LOIN

SUR

SON

TRÔNE

,

LE

SALUÈRENT

SANS ÔTER

LEURS BONNETS

,

TENANS

LEURS MAINS

JOINTES

ÉLEVÉES À

LA HAUTEUR DE

LEUR

BOUCHE

:

à chaque salut qu’ils faisoient, ils s’inclinoient profondément par trois

différentes fois sans sortir de leurs places, ce qu’ils rent de tems en tems s’aprochant du trône, au pied duquel ils se

mirent à genoux ; et en cette posture saluèrent le roy, par trois profondes inclinations de corps, après quoy ils s’assirent

contre terre, et y demeurèrent pendant toute l’audience. Les ambassadeurs, du moment qu’ils aperceurent aussi le

roy, rent trois profondes révérences, pliant leurs corps et élevant leurs mains jointes à la hauteur de leurs têtes. Ils

marchèrent ensuite toujours les mains élevées et rent de distance en distance de très profonds saluts jusques à ce qu’ils

fussent arrivés au pied du trône, où le duc de La Feuillade, le duc de Luxembourg, les sieurs de Blainville, de Bonneuil,

et de Sainctot demeurèrent. Alors le roy sans se lever se découvrit pour les saluer...

» (vol. II, ff. 166 v°-171 r°).

Cette relation fut publiée en 1739 dans

Supplément au corps universel diplomatique

par Jean Rousset de Missy.

«Réception de Charles III duc de Mantoue à Chantilly en 1656.

L

E

ROY

APRÈS

AVOIR

PRIS

C

ONDÉ

ET

S

AINT

-G

UILAIN

PARTIT

DE

L

ARMÉE

, et en laissa la conduite à M

r

de Turenne pour

faciliter les convoys nécessaires à la conservation de ces deux places, et de quelques autres.

S

A

M

AJESTÉ

VINT

PAR

L

A

F

ÈRE

À

C

HANTILLY

le 5 sep

bre

où le duc de Mantoue

[Charles de Gonzague, duc de Mantoue, de Montferrat,

de Mayenne, de Nevers et de Rethel]

se rendit le 6 dans les carosses du roy et de la reyne que le sieur de Berlise luy

avoit amenés. Le duc de Crequy premier gentilhomme de la chambre luy fut envoyé de la part du roy pour l’accompagner.

L

E

SIEUR

DE

B

ERLISE

VOYANT

QUE

LE

DUC

DE

M

ANTOUE

S

APPROCHOIT

DE

C

HANTILLY

,

EN

VINT

AVERTIR

LE

ROY

QUI

CHASSOIT

; le roy s’arrêta en une grande place au milieu de la forest. Le duc d’Anjou prit les devants... ; aussitôt que

le duc de Mantoue l’aperceut il descendit de cheval. le duc d’Anjou mit aussi pied à terre ; ils se rent l’un à l’autre

quelques complimens aprés lesquels M

r

le duc d’Anjou remonta le premier à cheval, et le duc de Mantoue se mit à sa

gauche ; le roy les voyant venir avança quelques pas ; ils mirent pied à terre de fort loin.

I

LS

JOIGNIRENT

LE

ROY

QUI

DESCENDIT

DE

CHEVAL

;

LE

DUC

DE

M

ANTOUE

FIT

SON

COMPLIMENT

AU

ROY

, Sa Majesté

le receut avec un accueil favorable. Ils remontèrent tous à cheval, le roy étoit au milieu du duc d’Anjou et du duc de

Mantoue qui étoit à la gauche du roy. Sa Majesté étant arrivée au château monta chez la reyne, et luy présenta le duc

qu’elle receut sans sortir de sa place ; Son Altesse voulut luy baiser la main, mais la reyne ne voulut point le souffrir :

elle luy t donner un siège pliant. Le roy laissa le duc chez la reyne ; Sa Majesté se retira dans son apartement.

Après la visite, Son Altesse conduite par l’introducteur

[des ambassadeurs]

vint rendre ses respects au roy.

S

A

M

AJESTÉ

LA

RECEUT

DEBOUT

PROCHE

D

UNE

TABLE

,

LA

FIT

COUVRIR

;

LA

CONVERSATION

ROULA

SUR

LA

BEAUTÉ

DU

LIEU

,

ET

SUR

LA

CHASSE

. De là Son Altesse alla voir le duc d’Anjou qui vint la recevoir hors la porte de sa chambre,

et passa devant elle : ils s’assirent dans des fauteuils.

A

PRÈS QUELQUES MOMENS D

ENTRETIEN

LE DUC ALLA

VOIR

LE

CARDINAL

M

AZARIN

; Son éminence vint à sa rencontre à

la porte de l’antichambre, passa devant luy, et ne luy donna pas la main. Ils eurent un entretien de deux heures où ils

terminèrent beaucoup d’affaires. Son Altesse se retira dans son apartement en attendant l’heure du souper du roy... »

(vol. III, ff. 141 r°-144 r°).

«Honneurs qu’on rendit à M

r

le duc d’Anjou

lorsque le roy le déclara roy d’Espagne à Versailles en 1700.

Le 16 novembre, l’ambassadeur d’Espagne rendit au roy après son lever, dans une audience secrète, des lettres signées

de toutes les personnes qui composent la Régence d’Espagne ; elles marquoient l’empressement que l’Espagne avoit de

voir M

r

le duc d’Anjou que le testament du feu roy Charles II

d

déclaroit son présomptif héritier et successeur de tous ses

royaumes. Le roy avoit fait entrer avant l’audience le duc d’Anjou dans un arrière-cabinet. Il l’apella, le mit à sa droite,

et dit à l’ambassadeur :

«

V

OILÀ

LE

ROY

QUE

L

’E

SPAGNE

DEMANDE

» ; alors l’ambassadeur mettant un genouil en terre, salua Sa Majesté

catholique, luy t son compliment en cette posture et luy baisa la main à la manière que les Espagnols saluent leur

souverain. Son compliment fait, le marquis de Torcy m’ouvrit la porte du cabinet, je repris l’ambassadeur que j’avois

conduit ; le roi me dit de faire entrer tout le monde : on ouvrit les deux battants... »

(vol. III, ff. 354 r°-355 r°).

E

XEMPLAIRE

AUX

ARMES

DES

MARQUIS

DE

V

ERNEUIL

(armoiries dorées sur les plats, OHR, pl. n° 2200, fer de

format moyen).